Les partenariats public-privé pour les infrastructures: synonymes d'économies
de temps et d'argent pour les gouvernements
"Les premiers résultats de la deuxième vague indiquent que la plupart des projets en PPP respectent l'échéancier établi ou même le devancent. En outre, les PPP offrent au secteur public une certitude à l'égard du respect des coûts, dans la mesure où il n'est pas forcé d'injecter des fonds supplémentaires à mi-chemin", explique Gilles Rhéaume, vice-président, Politiques publiques, au Conference Board.
"Les deux grands avantages des PPP sont les économies d'argent et les économies de temps. Une fois qu'on a déterminé tout les coûts associés aux risques conservés par le secteur public - et transféré une partie des risques aux partenaires privés, on est alors en mesure de réaliser des économies d'argent et de temps."
Dans le rapport Détruire les mythes : une évaluation pancanadienne des partenariats public-privé pour les investissements en infrastructures, le Conference Board évalue les avantages et les inconvénients des approvisionnements en PPP en se fondant sur des données canadiennes récentes.
Les gains d'efficience - coûts moindres, calendrier de livraison plus court, niveaux de service supérieurs - sont attribuables à un certain nombre de facteurs : contrats axés sur le rendement, transfert de risques aux fournisseurs privés, intégration des diverses phases du projet et financement de la majorité des coûts du projet par les partenaires privés. Lorsqu'on chiffre les gains d'efficience découlant des projets en PPP étudiés en comparaison des coûts d'un projet exécuté en mode conventionnel, ils varient de moins de un pour cent par projet à un taux allant jusqu'à 61,2 p. 100 par projet. Exprimées en dollars, les économies vont de quelques millions de dollars pour certains projets à plus de 750 millions dans le cas de l'autoroute 30 au sud de Montréal.
Les avantages, par contre, s'accompagnent de coûts supplémentaires par rapport au mode d'approvisionnement conventionnel. Selon l'étude,
- les partenaires privés exigent une prime de risque qui les indemnise contre des risques normalement assumés par le secteur public aux termes d'un contrat conventionnel; - les coûts du financement privé sont plus élevés que ceux du financement auquel a accès le secteur public; - les coûts de transaction associés à l'élaboration et à la surveillance des contrats en PPP sont supérieurs à ceux engagés en mode conventionnel.
Les dépenses publiques effectuées dans le cadre de PPP représentent habituellement entre
"Dans certains cas, la prime de risque demandée par les partenaires privés en combinaison avec les coûts de transaction et les coûts de financement supplémentaires sont plus élevée que les gains d'efficience. C'est pourquoi chaque projet d'infrastructure doit au préalable faire l'objet d'une analyse rigoureuse de la valeur ajoutée, afin qu'on puisse déterminer si le PPP est plus avantageux qu'un processus d'approvisionnement conventionnel", explique M. Rhéaume.
"Certains mythes entourant les partenariats public-privé pour les infrastructure ne semblent être que cela : des mythes. Les PPP n'impliquent pas la privatisation de biens publics, et il ne semble y avoir aucun fondement aux critiques voulant que les normes de service soient négligées dans un PPP. Contrairement à une certaine opinion, la transparence du processus d'appel d'offres est en fait meilleure en mode PPP, car une version abrégée de l'entente PPP est disponible au public, ce qui n'est pas souvent le cas pour les contrats en mode conventionnel."
Le rapport a été financé par le Conseil du Trésor de l'Alberta, Infrastructure Ontario, Infrastructure Québec (anciennement l'Agence des partenariats public-privé Québec), Partnerships British Columbia, PPP
La méthodologie utilisée pour ce rapport comprend un examen de la littérature canadienne et des documents publics traitant des PPP, des entrevues avec des praticiens et des experts du domaine, la compilation d'une base de données identifiant les principales étapes du processus d'approvisionnement et les résultats clés de la deuxième vague de projets en PPP, et quatre études de cas doubles comparant des projets en PPP à des projets exécutés en mode conventionnel.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez lire le document d'information.
Document d'information - Détruire les mythes : une évaluation pancanadienne des partenariats public-privé pour les investissements en infrastructures
Contexte - Les partenariats public-privé (PPP) sont devenus un outil d'approvisionnement de plus en plus important pour les gouvernements canadiens désireux d'acquérir ou de moderniser des infrastructures, qu'il s'agisse d'hôpitaux, de ponts ou de routes, ou encore de palais de justice, d'installations de traitement des eaux ou de salles de concert. - Plus de 100 transactions ont été conclues avec des consortiums du secteur privé au Canada depuis le début des années 1990. Au sujet de l'étude - On a demandé au Conference Board du Canada d'effectuer une analyse des avantages et des inconvénients des PPP pour les investissements en infrastructures au Canada. - Le rapport a été financé par le Conseil du Trésor de l'Alberta, Infrastructure Ontario, Infrastructure Québec (anciennement l'Agence des partenariats public-privé Québec), Partnerships British Columbia, PPP Canada et le Conseil canadien pour les partenariats public-privé. - Seul Le Conference Board du Canada a déterminé la portée et les résultats du rapport, ainsi que la méthode appliquée pour sa préparation, conformément aux lignes directrices établies pour la recherche financée. Portée du rapport - Ce rapport évalue les projets canadiens exécutés en PPP sous la direction ou la supervision des agences de PPP établies au début de la présente décennie, d'abord sous celle de Partnerships BC, puis d'Infrastructure Ontario, de l'Alternative Capital Financing Office du Conseil du Trésor de l'Alberta, de l'Agence des partenariats public-privé du Québec (récemment renommée Infrastructure Québec) et de PPP Canada. - La période à l'étude débute à partir des premières interventions de Partnerships BC pour orienter le processus d'approvisionnement de certains projets en PPP, comme celui visant la modernisation de la route d'accès aux ressources naturelles Sierra Yoyo Desan, dont l'entente a été signée en juin 2004. Ces projets font partie de ce qu'on appelle la "deuxième vague de PPP canadiens", exécutés sous la direction ou la supervision des agences de PPP établies au début de la présente décennie. - L'accent est mis ici sur les projets en PPP lancés par la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario et le Québec parce que ces provinces disposent d'agences d'infrastructure (ou de services équivalents au sein des organismes centraux de chacune des administrations provinciales) et que leurs projets présentent une structure relativement similaire, ce qui en facilite l'évaluation. - La méthode sur laquelle s'appuient les résultats de ce projet de recherche comprenait quatre volets : - Un examen de la littérature canadienne, de documents publics traitant des PPP ainsi que d'études notables menées par les administrations d'autres pays dotées d'une vaste expérience de ce type de projets, comme celles du Royaume-Uni et de l'Australie; - La tenue d'environ 20 entrevues avec des praticiens des PPP des secteurs public et privé, ainsi qu'avec des experts dans ce domaine; - La compilation d'une base de données identifiant les principales étapes du processus d'approvisionnement et les résultats clés de la deuxième vague de projets en PPP qui sont parvenus à leur clôture financière jusqu'à novembre 2009; - La réalisation de quatre études de cas doubles, chacune couvrant à la fois un projet en PPP et un projet exécuté en mode conventionnel, dans chacune des quatre provinces ayant le plus participé à des PPP de la deuxième vague observée au Canada : - Alberta : portions sud-ouest (mode conventionnel) et sud-est (PPP) de la voie de contournement d'Edmonton; - Colombie-Britannique : agrandissement du Centre des congrès et des expositions de Vancouver (mode conventionnel) et hôpital régional et centre du cancer d'Abbotsford (PPP); - Ontario : hôpital régional de Sudbury (phase 1) (mode conventionnel) et projet du centre de santé Quinte dans le cadre du programme de DMFA (PPP); - Québec : prolongement du métro de Montréal jusqu'à Laval (mode conventionnel) et autoroute 25 (PPP). Définition des PPP - Divers éléments caractérisent habituellement les projets en PPP, comme l'intégration d'au moins deux phases, des clauses contractuelles axées sur les résultats, le paiement à la livraison, un financement privé et une gérance assurée par le secteur privé. - Les projets exécutés en mode conventionnel se distinguent habituellement par des approvisionnements séparés à chacune des phases prévues, des clauses contractuelles axées sur les intrants, des versements mensuels aux entrepreneurs, un financement public et une gérance assurée par le secteur public. Rendement des projets en PPP - Les données canadiennes sur la performance en matière de respect des coûts et des échéanciers des PPP proviennent de deux sources : 1) les analyses de la valeur ajoutée, qui comparent les coûts totaux des PPP avec ceux engagés dans les modes d'approvisionnement conventionnels pour chaque projet; et 2) les études évaluant le rendement des projets par rapport à l'échéancier et au budget établis lors de leur annonce ou de la signature d'une entente. - D'après les résultats de l'analyse de la valeur ajoutée, les projets de la deuxième vague de PPP canadiens génèrent d'importants gains d'efficience pour le secteur public (c.-à-d. les contribuables) comparativement aux processus d'approvisionnement en mode conventionnel. - La valeur estimative de ces gains pour chaque projet varie de quelques millions à plus de 750 millions de dollars - dans le cas du projet de l'autoroute 30 au sud de Montréal. Proportionnellement aux coûts que le secteur public aurait engagés s'il avait opté pour un mode d'exécution conventionnel, ces gains se traduisent par des économies de l'ordre de 0,8 à 61,2 p. 100 pour chaque projet. Résultats des projets en PPP - Les données canadiennes sur la performance en matière de respect des coûts et des échéanciers des projets en PPP sont incomplètes, car seulement 19 des 55 projets en PPP de la deuxième vague en sont à un stade de réalisation avancé. - Ces premiers résultats s'annoncent très bons. La plupart des 19 projets ont été livrés soit en avance, soit à la date prévue, et seulement deux ont accusé jusqu'à deux mois de retard. - Les résultats provisoires des projets en PPP encore en travaux donnent peu de raisons de craindre d'importants dépassements des coûts et des échéanciers, si l'on s'en tient aux données disponibles sur les modifications des contrats et les réclamations adressées au secteur public. - C'est pourquoi les éléments d'information provisoires indiquent que les projets canadiens en PPP de la deuxième vague offrent un degré élevé de certitude concernant la performance en matière de respect des coûts et des échéanciers pour la période allant de la clôture financière à l'achèvement des travaux. Évaluation des projets en PPP par province - Alberta - deux des quatre projets ont été achevés à temps et leurs installations sont maintenant à l'étape de la prestation des services, et les infrastructures des deux autres sont en cours de construction. Les contrats de trois des quatre projets ont connu des variations résultant de changements demandés par le secteur public ou apportés pour traiter d'éléments dont les risques avaient été assumés par le secteur public dans l'entente contractuelle. Les quatre projets en PPP ont respecté les limites budgétaires prévues par le secteur public. - Des 16 projets évalués en Colombie-Britannique, 11 ont atteint l'étape de la réception provisoire et, dans six cas, l'ouvrage (ou une de ses composantes) a atteint cette étape plus tôt que la date précisée dans l'entente contractuelle (les produits des cinq autres projets ont été livrés à temps). La réception provisoire désigne la date à laquelle les nouvelles installations devaient être construites et presque prêtes à être mises en service, selon l'entente de PPP. - En Ontario, 30 projets DMFA ont atteint l'étape de la clôture financière sous les auspices d'Infrastructure Ontario, l'organisme d'approvisionnement public. La plupart de ces projets sont des projets de construction-financement d'hôpitaux et bon nombre sont maintenant rendus à l'étape de la construction. Six projets ont atteint l'étape de la réception provisoire à la fin de novembre 2009; quatre d'entre eux l'ont atteint à l'avance ou dans les délais prévus. Les six projets ont respecté les budgets approuvés par le secteur public. - Québec - les cinq projets en PPP énumérés dans le rapport devraient atteindre l'étape de la réception provisoire à compter de 2010. Un de ces projets - l'Autoroute 25 - a connu des variations contractuelles et entraîné des réclamations à l'endroit du secteur public. Ces variations résultent des niveaux de contamination du sol plus élevés que ceux que le partenaire privé avait accepté de couvrir dans l'entente contractuelle. L'incidence de ces variations sur les coûts demeure dans les limites du budget en PPP approuvé par le secteur public.
Mythes au sujet des PPP au
(1) Les partenariats PPP n'impliquent pas la privatisation de biens publics. La propriété des nouvelles infrastructures continue de revenir au secteur public tout au long du processus ou à la fin du contrat.
(2) Les projets en PPP à long terme (c.-à-d. ceux comportant une phase d'entretien) aident à assurer un niveau d'entretien et de rénovation satisfaisant durant le cycle de vie des installations. D'après les données empiriques recueillies pour ce rapport, il ne semble guère y avoir de fondement aux critiques selon lesquelles les normes de service sont négligées dans un PPP en comparaison aux contrats d'entretien conventionnels et même aux prestations à l'interne.
Renseignements: RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES: Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél.: (613) 526-3090, poste 448, Courriel: [email protected]
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