OTTAWA, le 20 mars 2017 /CNW/ - Les perspectives des producteurs de gaz naturel du Canada continuent de se détériorer, car la vigueur soutenue de la production américaine entraîne une baisse de la demande de gaz canadien et se traduit par une chute des prix, selon la dernière Note de conjoncture industrielle : extraction de gaz du Conference Board du Canada.
« Le marché régional du gaz naturel en Amérique du Nord a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie », déclare Carlos A. Murillo, économiste au Conference Board. « La hausse de la production de gaz de schiste aux États-Unis a considérablement réduit la présence du gaz naturel canadien dans certains marchés américains. Non seulement le marché américain s'oriente-t-il vers l'autosuffisance, mais l'industrie américaine du gaz devance également ses concurrents canadiens dans la course pour pénétrer les marchés mondiaux du gaz naturel liquéfié (GNL). »
Faits saillants
- Après avoir enregistré des pertes avant impôt de 7,6 G$ en 2016, les producteurs canadiens de gaz naturel devraient voir leurs pertes diminuer cette année pour s'établir à 2,8 G$, principalement en raison de la hausse des prix des produits de base.
- Le gaz des États-Unis, dont les niveaux de production augmentent, évince graduellement le gaz naturel canadien de certains marchés américains.
- L'an dernier, les prix du gaz naturel en Amérique du Nord ont atteint un creux en près de 20 ans, mais ils devraient remonter graduellement au cours des cinq prochaines années.
- Les perspectives d'avenir de l'industrie peuvent s'améliorer, compte tenu des récents développements concernant le réseau principal de TransCanada. Les prévisions actuelles ne tiennent pas compte de l'incidence potentielle de cet accord sur l'industrie canadienne.
La production de gaz naturel aux États-Unis a augmenté de 40 % au cours de la dernière décennie, principalement en raison de la hausse rapide de la production de gaz de schiste aux États-Unis. Parallèlement, la production canadienne totale a stagné. La production actuelle de gaz de schiste aux États-Unis est environ trois fois supérieure à la production canadienne totale. Comme la production américaine de gaz de schiste a remplacé les importations de gaz canadien, les exportations canadiennes ont diminué de 25 % par rapport à leur niveau d'il y a 10 ans.
La demande nord-américaine de gaz naturel devrait demeurer relativement stable durant l'horizon prévisionnel. Les exportations canadiennes vers les États-Unis pourraient donc continuer à décroître au cours des cinq prochaines années. Certes, l'utilisation du gaz naturel augmentera au Canada dans les secteurs industriels et de la production d'électricité, mais ces gains ne suffiront pas à compenser le recul potentiel des exportations. « Les besoins nord-américains en gaz canadien continueront de diminuer durant la période de prévisions. À moins de construire une grande installation nationale dédiée à l'exportation du GNL, les niveaux de production canadiens continueront de chuter au cours des prochaines années », soutient M. Murillo.
Mais il n'y a pas que de mauvaises nouvelles pour l'industrie canadienne. En raison de l'accroissement rapide de la capacité d'exportation du GNL aux États-Unis au cours des prochaines années et des engagements contractuels connexes, la hausse des exportations dépassera les gains de production au sud de la frontière. Cela donnera au gaz canadien l'occasion de combler la demande dans certaines régions des États-Unis. De plus, certains producteurs canadiens signent des contrats d'exportation de GNL par l'intermédiaire des États-Unis, ce qui indique que même si les installations d'exportation de GNL aux États-Unis rivalisent avec les projets canadiens, elles peuvent également fournir de nouveaux débouchés.
Autre développement positif pour l'industrie : le récent succès de TransCanada, qui a obtenu des engagements à long terme concernant son réseau principal. « La clé de cette entente, c'est que le gaz de l'Ouest canadien pourrait conserver, voire éventuellement accroître ses parts de marché dans le centre du Canada et le nord des États-Unis, ajoute M. Murillo. Comme nos prévisions actuelles ne tiennent pas compte des répercussions de cette entente, elles évaluent plutôt les effets potentiels sur l'industrie canadienne de l'absence d'un tel indispensable consensus entre expéditeurs et sociétés pipelinières. »
L'année dernière, les températures supérieures à la moyenne ont contribué à faire passer les stocks de gaz naturel bien au-dessus des normes historiques. En 2016, le niveau des stocks canadiens et américains combinés était près de 20 % supérieur à sa moyenne quinquennale. Ceci, en revanche, a fait descendre les prix à leur plus bas niveau depuis près de 20 ans. Les prix devraient toutefois remonter, vu que la hausse des exportations américaines et l'augmentation de la demande industrielle intérieure contribuent à les faire grimper à compter de cette année. Les prix canadiens (AECO) devraient ainsi passer de 3,13 $ par million d'unités thermiques britanniques (MMBtu) en 2017 à 3,82 $ d'ici 2021.
Sur le plan financier, l'industrie restera en mode survie dans les années à venir. Ses recettes devraient s'accroître durant la période prévisionnelle, mais cela sera principalement dû à la hausse des prix plutôt qu'à une augmentation des volumes de production. En outre, bien que les pertes de l'industrie commencent à se réduire, celle-ci n'atteindra pas le seuil de la rentabilité avant la fin de 2018. Après avoir essuyé des pertes avant impôt de 7,6 G$ en 2016, les producteurs canadiens de gaz naturel devraient voir leurs pertes s'établir à 2,8 G$ cette année.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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