LES PATIENTS DOIVENT ÊTRE MIEUX INFORMÉS EN MATIÈRE D'UTILISATION DES ANTICOAGULANTS ET DE TRAITEMENT DES HÉMORRAGIES GRAVES English
La campagne de sensibilisation menée dans le cadre du Mois de la thrombose au Canada s'articule autour d'une récente étude portant sur les attitudes et les connaissances des patients en matière d'utilisation d'anticoagulants.
TORONTO, le 13 oct. 2023 /CNW/ - Sahar Monzavi-Bacon se souvient du moment exact où sa vie a basculé, en 2019. Un jour, elle faisait un peu d'exercice chez elle alors qu'elle se remettait d'une intervention chirurgicale et le lendemain, elle s'est retrouvée sous respirateur à l'unité des soins intensifs de l'hôpital local. Elle avait été victime à son insu d'une thrombose veineuse profonde (TVP) à la jambe qui a provoqué une embolie pulmonaire (caillot sanguin aux poumons), des essoufflements, plusieurs arrêts cardiaques et un long séjour à l'hôpital, puis l'instauration d'un traitement à base d'anticoagulants pour prévenir la formation d'autres caillots sanguins dangereux.
Quatre ans plus tard, cette conseillère en orientation d'une école secondaire de Hamilton (Ontario) de 36 ans est devenue porte-parole bénévole des patients pour Thrombose Canada. Elle raconte son histoire afin de sensibiliser les Canadiens à la thrombose (formation de caillots sanguins), aux signes et aux symptômes, aux facteurs de risque et à la prise en charge de ce problème au moyen d'anticoagulants.
La Journée mondiale de la thrombose se déroule aujourd'hui et, cette année, Thrombose Canada s'attache à sensibiliser la population à la prise d'anticoagulants en vue de traiter les caillots de sang dans les veines et de prévenir les complications graves telles que les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou les embolies pulmonaires. Au Canada, la TVP et l'embolie pulmonaire - regroupées sous le terme de thromboembolie veineuse (TEV) - sont des affections graves et potentiellement mortelles. Notons que la thrombose touche environ 200 000 personnes chaque année. Par ailleurs, les caillots sanguins sont la cause sous-jacente des trois maladies cardiovasculaires les plus meurtrières au Canada, à savoir l'infarctus du myocarde, l'AVC et la TEV.
Dans le cadre d'une étude réalisée en février 2023 pour le compte de Thrombose Canada et dirigée par la Dre Deborah Siegal, professeure agrégée au département d'hématologie de la faculté de médecine de l'Université d'Ottawa et scientifique rattachée au programme d'épidémiologie clinique de l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, 305 Canadiens prenant des anticoagulants ou qui s'occupent d'une personne qui en prend ont été interrogés. Il s'agissait d'évaluer les connaissances et les attitudes des personnes interrogées concernant la prise d'anticoagulants, les doses (doses oubliées ou sautées), le niveau de confiance liée à l'utilisation, les saignements et les agents d'inversion. Les résultats ont mis en évidence la nécessité de mieux faire connaître les anticoagulants afin de combler les lacunes en matière d'information.
« Les anticoagulants continuent d'être largement utilisés pour traiter ou prévenir plusieurs problèmes de santé graves, mais un nombre important de personnes interrogées déclarent avoir oublié ou sauté des doses et ne pas savoir ce qu'il faut faire en pareil cas », a déploré la Dre Siegal, qui fait partie de l'équipe de direction de Thrombose Canada. « Il est préoccupant de constater que 44 % des personnes interrogées admettent avoir oublié ou sauté des doses de médicaments prescrits, et que 42 % d'entre elles ne savent pas ou ne sont pas sûres de savoir ce qu'il faut faire dans un tel cas. »
Selon la Dre Siegal, les résultats de cette enquête montrent également qu'il est nécessaire de renforcer les connaissances du public au sujet des anticoagulants et des risques de saignement. Chaque année, environ deux à quatre pour cent des Canadiens sont victimes d'une hémorragie grave alors qu'ils prennent un anticoagulant.
« Les anticoagulants ne provoquent pas de saignements mais peuvent les aggraver car ils perturbent les mécanismes de la coagulation sanguine permettant normalement de réprimer une hémorragie », précise-t-elle. « Lorsqu'une hémorragie majeure (grave) survient chez une personne sous anticoagulant, celle-ci doit recevoir sans tarder des soins dans un service d'urgence ou à l'hôpital. Les hémorragies non majeures (moins graves) cessent généralement d'elles-mêmes et ne durent pas longtemps. Les patients doivent informer leur médecin de tout épisode de saignement. »
Autres résultats :
- Vingt-trois pour cent des personnes interrogées ont indiqué avoir présenté une hémorragie majeure; 47 % ont présenté une hémorragie non majeure pendant un traitement anticoagulant.
- Plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) ne savaient pas ou n'étaient pas certaines qu'il existait des traitements permettant d'inverser l'effet des anticoagulants pour réprimer une hémorragie majeure.
- Plus des trois quarts des personnes interrogées (76 %) ont indiqué qu'elles se sentiraient plus à l'aise de prendre un anticoagulant si elles savaient qu'il existait des agents d'inversion permettant de réprimer une hémorragie majeure.
Mme Monzavi-Bacon est passée d'anticoagulants injectables à des comprimés qu'elle devra prendre toute sa vie. Elle comprend la confusion et les incertitudes de certains patients lorsqu'on leur prescrit un anticoagulant. « Même si je n'ai jamais présenté d'hémorragie grave pendant mon traitement, je n'ai jamais abordé ce sujet avec mon médecin », dit-elle. « J'ai beaucoup appris sur mon diagnostic et sur les traitements visant à arrêter les saignements en faisant mes propres recherches et en posant des questions. On ne sait pas ce que l'on ne sait pas, c'est pourquoi il est important de défendre ses propres intérêts et d'obtenir l'information dont on a besoin de la part de l'équipe soignante. »
La Dre Siegal est du même avis et estime que la sensibilisation à l'anticoagulothérapie et aux traitements visant à réprimer les hémorragies majeures peut contribuer à rassurer les patients en ce qui concerne la prise d'un anticoagulant.
« En tant que professionnels de la santé, nous devons être vigilants et faire en sorte que le public comprenne mieux ce qu'est la thrombose et comment on la traite », dit-elle. « Au moment de se voir prescrire des anticoagulants, tous les patients doivent comprendre la raison de leur utilisation, leur posologie, leurs effets secondaires, leurs avantages, les options offertes, leurs interactions possibles avec d'autres médicaments et avec certains aliments, et leurs coûts. Les résultats de notre étude indiquent que ce n'est pas toujours le cas et que nous avons du pain sur la planche. »
@ThrombosisCan (www.ThrombosisCanada.ca)
Thrombose Canada compte parmi ses membres les spécialistes de la thrombose les plus éminents et les plus reconnus au niveau international. Ses membres ont apporté de nombreuses contributions importantes à l'ensemble des connaissances en médecine vasculaire et les ont diffusées par le biais de centaines de publications évaluées par des pairs; ils ont également joué un rôle de premier plan dans l'élaboration de lignes directrices internationales en matière de pratique clinique.
#WorldThrombosisDay
Inaugurée en 2014 et célébrée chaque année le 13 octobre, la Journée mondiale de la thrombose (JMT) vise à sensibiliser le public, les professionnels de la santé et les acteurs des systèmes de soins de santé à la thrombose et, à terme, à réduire le nombre de décès et d'invalidités imputables aux maladies thromboemboliques grâce à une meilleure connaissance de leurs causes, des facteurs de risque, des signes et des symptômes, ainsi que par une prévention et des traitements fondés sur des données probantes. La mission de la JMT suit l'objectif global de l'Assemblée mondiale de la Santé de réduire de 25 % les décès prématurés dus aux maladies non transmissibles d'ici 2025.
Thrombose Canada remercie AstraZeneca Canada pour sa contribution à cette campagne de sensibilisation.
SOURCE Thrombosis Canada
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