Les pères, l'angle mort de la conciliation famille-travail
Semaine québécoise des familles du 9 au 15 mai 2022
MONTRÉAL, le 10 mai 2022 /CNW Telbec/ - Malgré des avancées au chapitre de l'intégration de mesures de conciliation famille-travail au cours des dernières années, les pères québécois estiment qu'ils ne reçoivent pas suffisamment de soutien à cet égard, en dépit du fait qu'une écrasante majorité considère qu'il est très important pour eux de réussir à bien concilier famille et travail, révèlent deux sondages commandés récemment par le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) avec le soutien financier du Secrétariat à la Condition féminine.
Selon le coup de sonde réalisé en février dernier par SOM auprès de 1042 pères québécois d'enfants de moins de 18 ans, pas moins de 94% de ces derniers ont en effet affirmé qu'il était pour eux très (39%) ou extrêmement (55%) important de pouvoir concilier ces deux pans de leur vie, tout en estimant dans 39% des cas que les mesures existantes étaient davantage disponibles pour les mères. Aussi, plus de la moitié (51%) des pères disent que leur employeur incite les nouveaux pères à prendre leur congé de paternité au moment qui convient le mieux à l'organisation, et 42% jugent qu'une pression est exercée pour qu'ils soient le moins long possible.
Du côté des employeurs, sondés par Léger pour le compte de Concilivi en novembre 2021, on concède que des obstacles subsistent à l'utilisation des mesures de conciliation famille-travail par les hommes et les pères, dont au premier rang, la crainte du jugement (23%) et le manque de valorisation du rôle des hommes et des pères quant aux responsabilités et à la vie familiale (22%).
« Quand on parle de conciliation famille-travail, le plus souvent on pense d'abord aux mères, mais ces résultats démontrent que les pères, de manière quasi unanime, souhaitent clairement que leur réalité paternelle soit davantage prise en compte par leur employeur. Or, ils nous disent du même souffle qu'ils ne sentent pas qu'ils ont l'appui nécessaire pour être aussi présents qu'ils le souhaiteraient auprès de leur famille », affirme Diane-Gabrielle Tremblay, professeure en gestion des ressources humaines à l'université TELUQ, qui a assuré la direction scientifique des deux sondages.
« On voit dans ces sondages le résultat de transformations sociales profondes en vertu desquelles les pères en sont venus à concevoir différemment leur rôle au sein de la famille. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, on les voyait encore comme de simples pourvoyeurs, ils veulent aujourd'hui jouer un rôle beaucoup plus profond et signifiant, mais il reste des obstacles importants pour y arriver, notamment dans le monde du travail, et nous devons collectivement nous engager à les réduire », soutient quant à lui Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité.
À l'occasion de la Semaine québécoise des familles, du 9 au 15 mai 2022, le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) invite la société québécoise à s'engager à améliorer le bien-être des familles en permettant aux pères, tout comme aux mères, de bénéficier d'une meilleure conciliation famille-travail. Assurer l'égalité dans l'accès aux mesures de conciliation famille-travail constitue un excellent moyen d'atteindre une plus grande égalité au sein des couples et des familles, dans le partage des tâches et des soins aux enfants. Les pères, les mères, les enfants; toute la société y gagne !
- Si la crainte du jugement de la part des supérieurs (23%) ou, dans une moindre mesure, de la part des collègues (15%) compte parmi les principaux freins à l'utilisation des mesures de conciliation famille-travail par les pères interrogés par SOM, ce serait d'abord la perte de revenu associée à l'utilisation de certaines mesures (par exemple, des congés sans salaire) qui expliquerait l'hésitation de certains hommes, du moins, selon 42% des répondants.
- L'importance accordée aux normes et aux attentes en milieu de travail compte aussi parmi les principaux freins mentionnés (23%). Du côté des employeurs interrogés par Léger, on pointe également le manque de valorisation du rôle du père quant aux responsabilités et à la vie familiale parmi les obstacles importants (22%).
- Dans le sondage SOM, 88% des pères interrogés indiquent que la mise en place de mesures de conciliation famille-travail a un effet positif sur leur satisfaction en tant qu'employés. La même proportion (88%) affirme que ces mesures les incitent à demeurer plus longtemps chez le même employeur, et pas moins de 62% des pères disent être prêts à changer d'emploi pour obtenir de meilleures conditions à cet égard.
- Selon les pères interrogés par SOM, la présence de meilleures compensations financières (mentionnée par 50% des répondants), une meilleure communication des mesures offertes (35%), des congés de paternité réservés aux pères (27%) et une plus grande formalisation des mesures offertes (par opposition à des accommodements accordés au cas par cas, 26%), comptent aussi parmi les incitatifs jugés les plus intéressants.
Sondage SOM auprès de de 1 042 pères québécois d'enfants de moins de 18 ans occupant un emploi réalisé pour le compte du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité, grâce au soutien financier du Secrétariat à la condition féminine. Cliquez ici.
Sondage Léger auprès de 1 000 employeurs québécois réalisé pour le compte de l'initiative Concilivi en partenariat avec le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité, grâce au soutien financier du Secrétariat à la condition féminine. Cliquez ici.
Le RVP est un regroupement de 250 organismes et individus en provenance de toutes les régions du Québec dont le mandat est de faire la promotion de l'engagement paternel pour le bien-être des enfants, dans une perspective familiale et d'égalité entre les femmes et les hommes. Le RVP s'est donné comme objectif de favoriser l'intégration des réalités paternelles dans les services à la famille et les politiques publiques québécoises.
SOURCE Regroupement pour la Valorisation de la Paternité
Pour plus d'informations ou pour des entrevues : Christian Bélanger, [email protected], 438.933.0545; Diane-Gabrielle Tremblay, Professeure, École des sciences de l'administration, [email protected]
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