Les pièces d'automobiles canadiennes connaissent une reprise, mais sont
absentes des marchés mondiaux, selon Études économiques Scotia
- Près de 80 % des ventes demeurent au Canada ou dans les États des grands lacs
TORONTO, le 30 mars /CNW/ - Selon le plus récent rapport Marché mondial de l'automobile, publié aujourd'hui par Études économiques Scotia, les ventes mondiales de voitures conservent leur vigueur, ayant progressé de 26 % en février par rapport à il y a un an. Il s'agit de la cinquième hausse consécutive de plus de 10 %.
"L'Asie mène le bal, mais chaque région, à l'exception de l'Europe où la fin des primes à la casse ralentit la demande, rapporte des gains de plus de 10 %", a déclaré Carlos Gomes, économiste principal, Études économiques Scotia. "Devant réagir à une reprise des ventes et à une baisse des stocks, les constructeurs d'automobiles ont annoncé des plans pour augmenter la production nord-américaine à 11,5 millions d'unités sur une base annualisée au cours du deuxième trimestre, ce qui est une hausse par rapport à la production moyenne de 11 millions d'unités au cours des six derniers mois."
Rebond du secteur des pièces d'automobiles
"L'augmentation de la production de véhicules à l'échelle de l'Amérique du Nord soutiendra le rebond actuel du secteur des pièces d'automobiles au Canada, ce qui contribuera à faire grimper de plus de 20 % les expéditions en 2010", a ajouté M. Gomes. "Toutefois, le raffermissement du dollar canadien rend les chaînes d'approvisionnement canadiennes moins concurrentielles, réduisant leur part de toutes les expéditions de pièces d'automobiles canadiennes et américaines à moins de 8 %, le plus bas niveau en plus d'une décennie. La part des fournisseurs canadiens a atteint un sommet de 10 % en 2005, alors que le dollar canadien valait en moyenne 82,5 cents américains."
Alors que les commandes et les expéditions reprennent vie, le secteur se concentre de plus en plus sur le marché intérieur aux dépens des exportations. Les exportations des pièces d'automobiles canadiennes vers les États-Unis, destination de 92 % des exportations canadiennes, ont chuté de 32 % l'an dernier, soit à moins de 9 milliards de dollars, ce qui représente moins de la moitié de la moyenne de la dernière décennie et le plus bas niveau depuis le début des années 1990. Les exportations subissant une pression en raison de l'appréciation du huard par rapport au billet vert, les pièces d'automobiles canadiennes n'ont accaparé que 6,7 % du marché américain l'an dernier, ce qui est près de la moitié de la part de 12 % récoltée par les fournisseurs du Mexique. Pas plus tard qu'en 1997, le Canada était le principal exportateur de pièces d'automobiles vers les États-Unis. Les exportations canadiennes vers les autres régions ont connu un pire rendement l'an dernier, plongeant de près de 40 %.
Plus de 45 % des expéditions des pièces d'automobiles canadiennes destinées à l'exportation sont demeurées au pays en 2009, ce qui représente un saut de près de 10 points de pourcentage par rapport à la moyenne de la dernière décennie. Chaque voiture et chaque camion assemblés au Canada contiennent maintenant pour 5 260 $ de pièces produites localement, par rapport à 3 520 $ il y a 10 ans. Malgré cette hausse, les fournisseurs des pays à bas salaires continuent de faire des percées importantes sur le marché canadien. Chaque véhicule assemblé au Canada contient maintenant pour 4 600 $ de pièces d'automobiles importées d'ailleurs qu'aux États-Unis. Le Mexique a réalisé le gain le plus important, augmentant son contenu à 1 650 $ par véhicule en 2009, soit le double des 800 $ de 2003. Chaque véhicule construit au Canada contient également pour plus de 600 $ de pièces importées de Chine, par rapport à 320 $ il y a seulement cinq ans. Les freins et les systèmes électriques représentent environ le tiers des exportations des pièces d'automobiles de la Chine vers le Canada.
En outre, plus de 60 % des pièces d'automobiles exportées vers les États-Unis sont destinées aux États des grands lacs, principalement ceux qui produisent traditionnellement des véhicules, le Michigan et l'Ohio. "L'un des problèmes liés à la concentration excessive sur les marchés intérieurs et traditionnels est que le Canada et les États des grands lacs ne représentent que 5 % de la production mondiale de véhicules, mais sont la destination de près de 80 % des expéditions de pièces canadiennes. Cette situation fait en sorte que les fournisseurs sont absents de la plupart des autres marchés, particulièrement dans les nations émergentes qui connaissent une croissance rapide. Par exemple, l'Asie compte maintenant plus de la moitié de la production mondiale totale de véhicules, alors que seulement 1 % des exportations des pièces canadiennes y sont destinées", a expliqué M. Gomes.
Selon le rapport, pour que la base des fournisseurs canadiens prospère à long terme, elle doit stimuler l'innovation et augmenter les investissements afin de faire des percées dans les marchés émergents à croissance rapide, en plus de contrer les gains réalisés en Amérique du Nord par les pays à bas salaires de l'Amérique latine et de l'Asie. Bien que le secteur canadien des pièces d'automobiles compte plusieurs chefs de file qui font de la recherche et du développement de pointe, son investissement de capitaux total se situe bien en deçà de celui de son équivalent américain. Les fournisseurs canadiens n'investissent normalement que 3 % du total de leur chiffre d'affaires, ce qui est près d'un point de pourcentage de moins que les fournisseurs des États-Unis. Les investissements ont chuté encore plus l'an dernier, se retrouvant à seulement 1,8 % du chiffre d'affaires, l'un des niveaux les plus bas enregistrés. "Étant donné l'importance accrue de l'innovation pour être plus concurrentiel, le secteur canadien des pièces d'automobiles doit augmenter ses dépenses en capital pour s'assurer d'être à l'avant-garde des nouveaux produits novateurs, comme les technologies vertes et les moteurs économes en carburant, et pour être en mesure de faire des percées dans les marchés émergents à croissance rapide", a indiqué M. Gomes en conclusion.
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
Renseignements: Carlos Gomes, Études économiques Scotia, (416) 866-4735, [email protected]; Patty Stathokostas, Relations publiques, Banque Scotia, (416) 866-3625, [email protected]
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