Les plus récents résultats d'un essai clinique dévoilés au Heart Rhythm 2013 - Opérer sans interrompre le traitement à la warfarine diminue considérablement le risque de complications hémorragiques après l'implantation d'un dispositif cardiaque English
L'étude intitulée « Contrôle de l'hématome » a montré que les patients opérés sans interrompre leur traitement à la warfarine étaient 80 % moins susceptibles de souffrir d'un grave hématome après une intervention chirurgicale comparativement aux patients traités à l'héparine.
DENVER, CO, le 9 mai 2013 /CNW/ - Une nouvelle étude canadienne montre que procéder à l'implantation d'un dispositif cardiaque sans interrompre la prise de warfarine est sécuritaire et réduit considérablement l'incidence d'hématomes importants sur le plan clinique comparativement au traitement standard. Ces constatations ont été révélées aujourd'hui au Heart Rhythm 2013, les 34es séances scientifiques annuelles de la Heart Rhythm Society, et sont publiées en ligne dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
Au moins le quart des patients qui doivent subir une intervention chirurgicale pour l'implantation d'un stimulateur ou d'un défibrillateur cardiaque prennent de la warfarine pour réduire le risque d'accident vasculaire cérébral. Les lignes directrices actuelles recommandent d'utiliser pour plusieurs de ces patients un traitement provisoire à l'héparine et de cesser le traitement anticoagulant dans les jours précédant l'opération, ce qui augmente le risque d'accident vasculaire cérébral pour le patient. L'étude intitulée « Contrôle de l'hématome » est la plus importante étude clinique par répartition aléatoire à comparer le maintien de la warfarine à son arrêt temporaire et son remplacement par un traitement à l'héparine avant et après l'implantation du dispositif.
« Nous espérons que l'étude "Contrôle de l'hématome" changera la pratique et notre façon de traiter ces patients partout dans le monde », explique l'auteur de l'étude David Birnie, M.D., directeur du Service d'arythmie à l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa, Canada. « Notre étude démontre de manière concluante que traiter les patients qui présentent un risque élevé d'accident vasculaire cérébral en maintenant le traitement à la warfarine au lieu de remplacer ce dernier par un traitement à l'héparine améliore l'issue pour les patients, diminue les complications et réduit la durée d'hospitalisation. »
L'étude par répartition aléatoire « Contrôle de l'hématome » a regroupé dans 17 centres canadiens et 1 centre brésilien 681 patients ayant un risque annuel d'événement thrombo-embolique supérieur à 5 %. Les patients d'un groupe ont continué à prendre la warfarine, tandis que les autres patients ont reçu des doses thérapeutiques soit d'héparine intraveineuse, soit d'héparine de faible poids moléculaire sous-cutanée 3 jours avant l'intervention et 24 heures après l'intervention. Les patients ont été évalués après l'intervention chirurgicale et l'étude a permis de constater que les hématomes importants d'un point de vue clinique étaient 80 % moins fréquents chez les patients qui n'avaient pas cessé de prendre la warfarine. Comparativement au groupe de patients traités à l'héparine, il y a eu chez les patients qui prenaient la warfarine moins de séjours prolongés à l'hôpital (1,2 % versus 4,8 %), moins de nouvelles interruptions du traitement anticoagulant (3,3 % versus 14,5 %) et moins d'interventions répétées (0,6 % versus 2,4 %). Les patients du groupe de maintien de la warfarine se sont aussi dits plus satisfaits de leur traitement anticoagulant périopératoire.
Le collaborateur principal Vidal Essebag, M.D., Ph. D., directeur du Service d'électrophysiologie cardiaque du Centre universitaire de santé McGill, à Montréal, déclare que « pour plusieurs, la diminution substantielle de la formation d'hématomes que nous avons observée avec le maintien de la warfarine peut sembler contraire à la logique. L'une des explications qui ont été proposées est l'idée du "test d'effort anticoagulant". C'est-à-dire que si les patients subissent une intervention chirurgicale en étant traités à l'anticoagulant, tout saignement excessif sera détectable et pris en charge adéquatement pendant que la plaie est ouverte. À l'inverse, quand l'intervention chirurgicale est pratiquée avec le traitement à l'héparine, de tels saignements peuvent demeurer latents et se manifester uniquement quand le traitement anticoagulant complet est repris après l'opération. »
L'étude « Contrôle de l'hématome » a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
« Cette étude clinique par répartition aléatoire élimine un dilemme auquel font face les médecins partout dans le monde », explique le Dr Jean Rouleau, directeur scientifique de l'Institut de la santé circulatoire et respiratoire des IRSC. « L'étude montre que les patients qui doivent subir une intervention chirurgicale pour l'implantation d'un dispositif en cas d'arythmie cardiaque peuvent continuer à prendre leur anticoagulant actuel, réduisant ainsi le risque d'accident vasculaire cérébral et d'hématome. Les IRSC sont enchantés de soutenir le Dr Birnie et son équipe. Nous espérons que les conclusions de cette étude seront rapidement transposées au point de service pour profiter aux patients du monde entier. »
Détails de la séance :
« Implantation d'un stimulateur cardiaque et d'un défibrillateur cardiaque sans interruption du traitement anticoagulant oral : résultats de l'étude clinique comparative avec répartition aléatoire de l'implantation chirurgicale d'un dispositif sous héparine ou warfarine (Étude Contrôle de l'hématome) », 9 mai 2013, 10 h 30 à 12 h HAR, Hôtel Four Seasons, salle 3.
Heart Rhythm 2013 est le programme éducatif le plus complet qui existe pour les professionnels du rythme cardiaque, avec plus de 8 000 participants, 250 sessions éducatives et plus de 130 exposants présentant des produits et services novateurs. Les séances scientifiques annuelles de la Heart Rhythm Society sont devenues l'événement de l'année à ne pas manquer, qui permet d'échanger de nouvelles idées et des renseignements cruciaux avec des collègues des quatre coins du monde.
À propos de la Heart Rhythm Society
La Heart Rhythm Society est la figure de proue internationale en science et en éducation, sympathisante des professionnels de l'arythmie cardiaque et de leurs patients, et principale source d'information pour les anomalies du rythme cardiaque. La Société a pour mission d'améliorer les soins aux patients en favorisant la recherche, l'éducation ainsi que des politiques et des normes de soins optimales. Incorporée en 1979 et basée à Washington, DC, la Société regroupe plus de 5 800 professionnels du rythme cardiaque répartis dans 72 pays. Pour plus de renseignements, rendez-vous au www.HRSonline.org, élu meilleur site Web de sa catégorie en 2012 pour un organisme sans but lucratif par l'Interactive Media Council.
À propos de l'ICUO
L'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa (ICUO) est le centre de santé cardiovasculaire le plus important et le plus innovateur au Canada, qui se consacre à la recherche, au traitement et à la prévention des maladies du coeur. Nous offrons des soins de pointe personnalisés, façonnons la pratique de la médecine cardiovasculaire et révolutionnons notre compréhension des maladies du cœur ainsi que leur traitement. Nous acquérons de nouvelles connaissances et utilisons ces découvertes pour améliorer les soins. Au service de la collectivité locale, nationale et internationale, nous sommes les pionniers d'une nouvelle ère dans le domaine de la santé cardiaque. Pour plus de renseignements, rendez-vous au www.ottawaheart.ca.
SOURCE : Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa
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Vincent Lamontagne
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