Ces prestigieux prix décernés au Canada honorent les découvertes médicales les plus prometteuses du monde
TORONTO, le 20 mars 2013 /CNW/ - La fondation Gairdner a le plaisir de dévoiler le nom des lauréats des Prix Canada Gairdner 2013, qui soulignent certaines des plus importantes découvertes médicales réalisées par des chercheurs de partout dans le monde. Les lauréats de cette année sont à l'origine d'un large éventail de nouvelles percées médicales, allant de moyens novateurs pour combattre les cancers et les maladies infectieuses à la détermination d'une méthode efficace pour la prévention et le traitement des infections transmissibles sexuellement.
Ces prix, parmi les plus réputés dans le monde de la recherche médicale, permettent au Canada de se distinguer comme un chef de file dans le domaine des sciences, et les chercheurs qui en sont honorés reçoivent chacun une somme de 100 000 $ pour récompenser leur accomplissement.
Les Prix internationaux Canada Gairdner, qui visent à récompenser des personnalités de diverses disciplines pour leurs découvertes ou leurs contributions exceptionnelles en science médicale, sont décernés à :
- Harvey J. Alter M.D., chercheur principal et chef de l'unité des maladies infectieuses, directeur associé de la recherche, service de médecine transfusionnelle, National Institute of Health, Bethesda, Maryland, É.-U.
- Daniel W. Bradley Ph. D., Expert-conseil : Maladies infectieuses, hépatite virale, CDC, Géorgie, É.-U.
- Michael Houghton, Ph. D., Chaire d'excellence en recherche du Canada, professeur, Li Ka Shing Institute de virologie, Département de microbiologie médicale et d'immunologie, University of Alberta, Edmonton, Canada. (Le Dr Houghton a décliné le prix)
Défi : Après la découverte de l'hépatite A et de l'hépatite B, un nouveau virus ne pouvant être identifié par les méthodes traditionnelles de détection virale est apparu. Ce nouveau virus se transmettait le plus souvent au cours des transfusions sanguines, et pouvait entraîner de graves conséquences telles qu'une cirrhose (cicatrisation du foie), une insuffisance hépatique et même la mort.
Travaux : Les travaux de ces chercheurs ont conjointement mené à l'isolement et à la découverte du virus de l'hépatite C et à la mise au point subséquente de tests de dépistage préventifs qui ont pratiquement supprimé la propagation du virus à travers les transfusions sanguines.
Importance : L'hépatite C chronique affecte environ 150 millions de personnes dans le monde et peut conduire à une insuffisance hépatique, au cancer du foie et même entraîner la mort. En fait, plus de 350 000 personnes, dans le monde, meurent chaque année de maladies du foie liées à l'hépatite C. Il est aujourd'hui possible de diagnostiquer le virus de l'hépatite C, ce qui a permis la mise au point d'un traitement capable de guérir la plupart des patients. Ce traitement est en mesure d'éradiquer complètement le virus de l'hépatite C, contrairement aux traitements disponibles pour les infections par le virus de l'hépatite B et le VIH, qui ne peuvent que maîtriser l'évolution de la maladie.
- Stephen Joseph Elledge Ph. D., Département de génétique, Harvard Medical School, Boston, É.-U.
Défi : Depuis 1869, nous savons que l'ADN contrôle le développement et le fonctionnement de tous les organismes vivants, cependant le domaine des dommages à l'ADN restait à éclaircir.
Travaux : Les travaux de recherche du Dr Elledge ont mené à l'identification et à la caractérisation d'une voie de transduction du signal, également connu sous le nom « voie de signalisation anticancer », qui détecte les lésions et réagit aux dommages causés à l'ADN. Ces voies ont plusieurs rôles, dont le plus important est la détection d'une prolifération anormalement élevée des cellules. Lorsque cette détection a lieu, un signal est envoyé à la cellule afin qu'elle puisse commencer à se réparer. Cela signifie que cette voie de signalisation a la capacité de supprimer le développement d'une tumeur.
Importance : Les travaux de recherches avant-gardistes du Dr Elledge constituent le fondement de notre compréhension actuelle de la réponse aux dommages à l'ADN et ont jeté les bases de l'important domaine de l'instabilité du génome. La découverte de voies de transduction du signal jette une lumière nouvelle sur la question des dommages à l'ADN. Les connaissances acquises sur le fonctionnement interne de cette voie de détection ont permis de mieux comprendre comment survient le cancer ainsi que d'élaborer de nouveaux moyens de le combattre.
- Sir Gregory Winter, CBE, MSR, Medical Research Council, Laboratory of Molecular Biology, Cambridge, Royaume-Uni
Défi : Les anticorps constituent notre défense naturelle contre des agents infectieux tels que les virus et les bactéries, et depuis plus d'un siècle, les scientifiques cherchent le moyen de les utiliser pour combattre le cancer. Bien qu'ils aient réussi à utiliser des anticorps de souris pour combattre des cancers touchant les humains, ces anticorps étaient considérés comme des corps étrangers et rejetés par le système immunitaire lorsqu'ils étaient injectés à des patients pour traiter leur cancer.
Travaux : Grâce à ses travaux de recherches, Sir Gregory Winter a découvert comment créer des anticorps humains synthétiques pouvant servir à lutter contre des maladies humaines (comme le cancer et les maladies inflammatoires) de manière à ce qu'ils ne soient pas rejetés par le système immunitaire.
Importance : Les travaux de Sir Gregory Winter sur la production d'anticorps à usage thérapeutique ont conduit à la mise au point de traitements modernes tels que Herceptin, Avastin, et Humira qui ciblent une variété de maladies parmi les plus nuisibles et les plus répandues, y compris de nombreux cancers, les maladies infectieuses et les maladies inflammatoires.
Le Prix Canada Gairdner en santé mondiale, qui vise à récompenser une personne ayant réalisé une percée scientifique qui a ou qui pourrait avoir une incidence considérable sur la santé dans les pays en voie de développement est décerné à :
- King K. Holmes M.D., Ph. D., University of Washington, Department of Global Health et Center for AIDS & STD, Washington, É.-U.
Défi : Les infections transmissibles sexuellement (ITS) et le VIH/sida figurent parmi les principales causes de morbidité et de mortalité dans de nombreux pays en voie de développement à travers le monde. Dans les années 1960, il n'y avait que six ITS décrites dans les manuels et très peu de recherches sur les infections sexuellement transmissibles. En fait, il n'y avait pas beaucoup de centres médicaux offrant des soins cliniques aux patients atteints d'ITS, qui se retrouvaient alors avec peu de ressources.
Travaux : Le Dr Holmes a consacré sa carrière à l'étude des infections transmissibles sexuellement. Ses 45 années de recherche de pointe au cours desquels il appliqua les sciences épidémiologiques, cliniques, biologiques ainsi que les sciences du comportement à l'étude des ITS, ont grandement enrichi les connaissances dans ce domaine. Le Dr Holmes a dirigé de nombreux essais cliniques qui ont mené à la mise au point d'une multitude de tests de diagnostic et de thérapies de référence actuellement utilisés pour prévenir et traiter des ITS telles que les infections par le virus du papillome humain (VPH), la gonorrhée, les infections à Chlamydia et l'herpès génital, pour n'en nommer que quelques-uns.
Importance : À ce jour, parmi les 35 ITS répertoriées, le Dr Holmes et ses mentorés ont participé à la mise au point de 20 d'entre elles. Le Dr Holmes a contribué à déterminer les causes de nombreuses infections graves et, en supervisant de nombreux essais cliniques de premier plan, il a ouvert la voie à de nombreuses thérapies de référence actuellement utilisées pour traiter les ITS.
Le Prix Canada Gairdner Wightman, remis à un Canadien ayant fait preuve, tout au long de sa carrière, d'un leadership exceptionnel dans le domaine de la médecine et de la science médicale est décerné à :
- James C. Hogg M.D., Ph. D., Professeur émérite en pathologie et en médecine de laboratoire, University of British Columbia, C.-B., Canada
Défi : Selon Santé Canada, plus de 700 000 Canadiens ont reçu un diagnostic de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Des milliers d'autres sont atteints de la maladie sans avoir été diagnostiqués. Il n'existe actuellement aucun traitement pour la MPOC.
Travaux : Le Dr Hogg, en collaboration avec le regretté Dr Peter Macklem, a permis à l'aide de travaux réalisés dans les laboratoires Meakins Christie de l'Université McGill d'identifier les petites voies aériennes dans le poumon touchées par l'obstruction dans les cas de MPOC. Le concept actuel, selon lequel ces voies aériennes constituent une zone de silence où la maladie peut progresser pendant de nombreuses années, à l'insu des personnes souffrant de MPOC ou de leurs médecins, découle de ces travaux. Le Dr Hogg, en collaboration avec son collègue le Dr Peter Paré, a dirigé la création à l'hôpital Saint-Paul, du laboratoire de recherche pulmonaire de l'Université de la Colombie-Britannique, qui abrite aujourd'hui plus de 200 membres du personnel et d'étudiants au niveau postdoctoral, des cycles supérieurs, et de premier cycle. Ses travaux ont également donné lieu à une étude en collaboration avec le Dr Avrum Spira de la Boston University, qui a permis la découverte d'une signature de l'expression des gènes pour la destruction emphysémateuse du poumon dans les cas de MPOC. Les résultats de ces travaux de recherche suggèrent également que l'expression génique pourrait être renversée par un petit tripeptide retrouvé dans le sang humain, ouvrant ainsi la voie à la mise au point d'un possible traitement.
Importance : Les résultats des travaux du Dr Hogg, obtenus tout au long de 44 ans de carrière en recherche, continuent d'avoir un impact considérable sur les connaissances de la communauté médicale en matière de pathogenèse, de diagnostic et de traitement de la MPOC. De récents résultats suggèrent une nouvelle possibilité, pouvant conduire à la mise au point d'un traitement susceptible d'enrayer la destruction du tissu pulmonaire emphysémateux dans les cas de MPOC. En outre, son travail met l'accent sur l'importance de trouver un moyen de diagnostiquer la MPOC avant l'apparition des symptômes, ce qui permettra éventuellement de prévenir la maladie. En plus de ses travaux de recherche, le Dr Hogg a grandement aidé à bâtir la communauté de recherche canadienne aux échelles locale et nationale. Il a également participé à l'évaluation de la recherche sur le plan international.
Les prix Canada Gairdner seront remis lors d'un souper, qui aura lieu à Toronto le 24 octobre 2013, dans le cadre du Programme national Gairdner, une série de conférences présentées pendant un mois par les lauréats des Prix Canada Gairdner, dans 21 universités, de St John's à Vancouver. Le Programme permet aux étudiants du pays d'avoir accès aux grandes vedettes de la science et inspire ainsi la prochaine génération de chercheurs.
« Les prix Canada Gairdner permettent au Canada de se distinguer comme un chef de file dans la recherche biomédicale, et par la même occasion, ils mettent en valeur les sciences à l'échelle nationale et sur la scène internationale, estime le Dr John Dirks, président et directeur scientifique de Gairdner. Les recherches menées par les lauréats de 2013 ont eu une profonde incidence sur notre façon d'envisager la maladie et ont conduit à de nouvelles réalisations en médecine. »
Les prix Canada Gairdner permettent de promouvoir une plus forte culture de recherche et d'innovation à travers le pays, afin d'inspirer une nouvelle génération de chercheurs.
La Fondation Gairdner : La science importe
Les prix Canada Gairdner ont été créés en 1959 afin de souligner et de récompenser les réalisations de chercheurs en médecine dont les efforts ont permis une amélioration considérable de la qualité de vie. Ce sont les seuls prix canadiens en sciences possédant une réputation internationale et Gairdner est le seul organisme national qui parvient à réunir chaque année au Canada, les meilleurs chercheurs du domaine biomédical du monde afin de faire partager leurs idées ainsi que les fruits de leurs travaux aux scientifiques de part et d'autre du pays. Ce faisant, la Fondation Gairdner agrandit les réseaux et renforce la réputation internationale du Canada tout en offrant aux scientifiques les plus en vue au pays un cadre de référence réaliste et impartial.
SOURCE : Fondation Gairdner
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Candice Bruton
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