Les Prix Canada Gairdner 2015 honorent des découvertes médicales de premier plan à l'échelle mondiale English
TORONTO, le 25 mars 2015 /CNW/ - la Fondation Gairdner a le plaisir d'annoncer les lauréats des prix Canada Gairdner 2015, reconnaissant ainsi certaines des plus importantes découvertes médicales dans le monde.
Considérés parmi les plus prestigieuses distinctions en recherche médicale dans le monde, ces prix démarquent le Canada comme un chef de file en sciences en offrant une somme de 100 000 $CAN à chaque scientifique pour son travail. Les Prix Canada Gairdner encouragent une solide culture de recherche et d'innovation à travers le pays, inspirant une nouvelle génération de chercheurs.
Voici les lauréats des Prix internationaux Canada Gairdner, qui reconnaissent des gens de diverses disciplines pour leurs découvertes séminales ou leurs contributions à la science médicale :
- Lewis C. Cantley, Ph.D., directeur, Sandra and Edward Meyer Cancer Center, au Weill Cornell Medical College et au New York-Presbyterian Hospital; professeur de recherche en oncologie Margaret and Herman Sokol; professeur de biologie du cancer en médecine au Weill Cornell Medical College, New York, NY
Décerné « pour sa découverte de la PI 3-kinase, une composante essentielle du dispositif de signalisation cellulaire qui joue un rôle clé dans les fonctions normales de prolifération et de croissance et qui est déréglé dans les maladies telles que le cancer et le diabète ».
Les travaux : La recherche du professeur Cantley met l'accent sur la compréhension des voies qui régissent la croissance cellulaire normale et les défauts qui provoquent une transformation cellulaire menant au cancer. Avec ses collègues, il a découvert une molécule de signalisation de la croissance, appelée phosphoinositide 3-kinase (PI3K), un facteur clé dans la croissance tumorale. Sa découverte a fait ressortir une nouvelle perception de la nature du contrôle interne des cellules.
L'impact : Le professeur Cantley s'est employé à trouver de nouveaux traitements pour les cancers résultant de défectuosités dans les voies cellulaires. Sa découverte a abouti à diverses thérapies pour le traitement personnalisé du cancer et du diabète.
- Michael N. Hall, Ph.D., professeur, Biozentrum, Université de Bâle, Bâle, Suisse
Décerné « pour sa découverte de la protéine kinase TOR activée par des nutriments et l'élucidation de son contrôle central de la croissance cellulaire, essentielle au développement et au vieillissement et largement impliquée dans les cancers, le diabète et les maladies cardiovasculaires et immunitaires ».
Les travaux : La division, la croissance et la mort cellulaires sont les éléments les plus fondamentaux de la vie. Le professeur Hall a découvert et nommé la protéine « cible de la rapamycine » (TOR), qui règle la croissance des cellules. Dans la protéine TOR, il a repéré une protéine clé de la communication cellulaire qui, lorsque bloquée par des moyens pharmacologiques, peut entraver la croissance et la division cellulaires incontrôlées, typique du cancer. La protéine TOR est également un contrôleur central de la croissance cellulaire qui joue un rôle clé dans le développement et le vieillissement. C'est la première protéine dont on a démontré l'influence sur la longévité dans les quatre espèces couramment utilisées par les scientifiques pour étudier le vieillissement : la levure, les vers, les mouches et les souris.
L'impact : La découverte du Dr Hall a contribué à une meilleure compréhension des processus fondamentaux de la vie, tels que la division, la croissance et la mort cellulaires. Les connaissances acquises sur les voies de signalisation de la protéine TOR et sur leur rôle dans la maladie ont ouvert la porte à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le cancer, l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. L'inhibition pharmacologique de la protéine TOR aide également les patients à accepter des organes transplantés.
- Lynne E. Maquat, Ph.D., directrice, Center for RNA Biology: From Genome to Therapeutics, et professeure de biochimie et de biophysique à l'École de médecine et de dentisterie de l'Université de Rochester; titulaire de la chaire J. Lowell Orbison
Décerné « pour la découverte du mécanisme qui détruit les ARN messagères mutantes dans les cellules humaines, la dégradation induite des ARNm non-sens, qui joue un rôle capital à la fois dans les états normaux et les états pathologiques ».
Les travaux : L'ARN messagère (ARNm) prend les instructions génétiques de l'ADN et les utilise pour créer des protéines qui effectuent de multiples fonctions cellulaires. La professeure Maquat à découvert la dégradation induite des ARNm non-sens (NMD) dans les cellules humaines. Le NMD est un mécanisme de contrôle de la qualité servant à éliminer les molécules d'ARN messagères imparfaites qui, laissées intactes, aboutirait à la production de protéines anormales qui pourraient être toxiques pour les cellules et déclencher la maladie. Les cellules utilisent également cette voie pour mieux s'adapter à l'évolution des conditions du milieu. Par exemple, les cellules cancéreuses du sein inhibent cette voie pour augmenter leur réponse à la chimiothérapie et accélérer la mort cellulaire.
L'impact : La dégradation induite des ARNm non-sens est à l'œuvre dans un tiers des troubles héréditaires, comme la fibrose kystique, et un tiers des maladies acquises, y compris de nombreuses formes de cancer. Les travaux de la professeure Maquat ont fait avancer notre compréhension du fondement moléculaire des maladies humaines et fourni des renseignements précieux pour aider les médecins à mettre en pratique la médecine « personnalisée » ou de « précision » en traitant la mutation de la maladie spécifique à chaque patient.
- Yoshinori Ohsumi, professeur honoraire, Frontier Research Center, Institut de technologie de Tokyo (Tokyo Tech), Tokyo, Japon
Décerné « pour ses travaux pionniers sur l'élucidation moléculaire d'autophagie, un système de dégradation intracellulaire essentiel qui, déréglé, est lié à de nombreuses maladies, y compris la neurodégénérescence, le cancer et l'infection ».
Les travaux : M. Ohsumi a été la première personne à observer visuellement la fonction de l'autophagie (auto-alimentation), par lequel les cellules nettoient leurs déchets internes, en tuant les organismes envahisseurs et en maintenant un environnement cellulaire sain. Cette fonction opère comme un système de recyclage cellulaire servant à maintenir l'homéostasie dans le corps. Il a ensuite précisé le mécanisme de l'autophagie et les gènes en cause.
L'impact : L'autophagie est maintenant considérée comme un système de recyclage cellulaire vital qui pourrait se révéler utile dans le développement futur de traitements pour les maladies neurodégénératives telles que l'Alzheimer, le cancer et d'autres troubles liés au vieillissement. Les résultats de la recherche du professeur Ohsumi ont depuis été appliqués aussi à l'autophagie chez les animaux, et de nombreux chercheurs travaillent maintenant à préciser davantage le mécanisme moléculaire et la signification physiologique de ce processus.
- Shimon Sakaguchi, professeur émérite, vice-directeur, Laboratoire d'immunologie expérimentale, WPI Immunology Frontier Research Center, Université d'Osaka, Osaka, Japon
Décerné « pour sa découverte des cellules T régulatrices, la caractérisation de leur rôle dans l'immunité et leur application au traitement des maladies auto-immunes et du cancer ».
Les travaux : Pour rester en bonne santé, notre système immunitaire a besoin d'établir une distinction entre lui-même et les envahisseurs (organismes étrangers). Lorsqu'il est incapable de différencier les uns des autres, le système immunitaire détruit des cellules ou des tissus sains provoquant des maladies auto-immunes. Le professeur Sakaguchi à découvert les cellules régulatrices T (Treg) qui aident à maintenir l'ordre dans le système immunitaire et agissent comme mécanisme d'« autocontrôle » pour éviter les réactions excessives puisqu'en l'absence de cellules Treg, le corps attaquerait les cellules saines et mourrait. Il fut le premier à déterminer leur fondement et leur fonction moléculaires.
L'impact : Dans son laboratoire, le professeur Sakaguchi a démontré que l'accroissement du nombre de cellules Treg pourrait permettre de prévenir et de traiter des maladies auto-immunes. En outre, les cellules Treg suppriment le système immunitaire contre le cancer, et plusieurs essais cliniques se déroulent à l'heure actuelle dans ce domaine.
Le Prix Canada Gairdner en santé mondiale, qui reconnaît une personne responsable d'une avancée scientifique ayant eu un impact significatif sur la santé dans le monde en développement, est remis à :
- Peter Piot, Ph.D., directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine; professeur de santé mondiale, Londres, Royaume-Uni
Décerné « pour sa co-découverte du virus Ebola, ses nombreuses contributions à la recherche sur le VIH/sida et son leadership extraordinaire dans la réponse mondiale à l'épidémie de VIH/sida, notamment en Afrique ».
Les travaux : Le professeur Piot est le codécouvreur du virus Ebola, ses modes de transmission et son épidémiologie. Ses travaux pionniers sur le VIH/sida en Afrique ont mis au jour une sérieuse épidémie de VIH hétérosexuelle, créé une grande partie des connaissances sur la manifestation clinique, l'histoire naturelle et l'épidémiologie du VIH en Afrique, y compris les premières études démontrant l'efficacité de la prévention du VIH parmi les populations à risque élevé. Il a également identifié plusieurs déterminants originaux du risque de transmission du VIH. Son équipe a été la première à documenter l'association entre la tuberculose (TB) et le VIH en Afrique, la grande diversité génétique du VIH-1 en Afrique, ainsi que l'existence d'un virus d'immunodéficience connexe chez les chimpanzés.
L'impact : Le professeur Piot a joué un rôle de premier plan en attirant l'attention mondiale sur l'épidémie de sida, obtenant des engagements internationaux pour le financement et la mise au point de réponses scientifiquement fondées pour lutter et traiter cette maladie. Les travaux de son équipe sur l'association étroite entre la tuberculose et le VIH en Afrique, qui ont été suivis d'études cliniques et thérapeutiques, ont débouché sur de nouvelles lignes directrices pour la prise en charge de la tuberculose en Afrique. Ses études sur la prévention de l'infection au VIH chez les populations à risque élevé ont, encore une fois, été parmi les premières en Afrique et elles ont démontré que la prévention est possible.
Le Prix Canada Gairdner Wightman, remis à un/e Canadien/ne qui a fait preuve d'un leadership exceptionnel en médecine et en sciences médicales tout au long de sa carrière, est décerné à :
- Janet Rossant, Ph.D., chef de la recherche, The Hospital for Sick Children (SickKids), Toronto, Canada
Décerné « pour ses contributions scientifiques remarquables à la biologie du développement et pour son leadership international exceptionnel en biologie des cellules souches, dans l'élaboration des politiques et dans la promotion des programmes de recherche sur les maladies infantiles ».
Les travaux : La professeure Rossant est un chef de file mondial dans le développement et la biologie des cellules souches. Elle a produit des connaissances importantes sur la façon dont l'embryon se développe, comment les gènes contrôlent le développement et comment les cellules pluripotentes et les autres cellules souches s'établissent. Ses recherches portent sur la compréhension du contrôle génétique du développement normal et anormal dans l'embryon des souris et ses conséquences pour le développement humain et la maladie.
L'impact : En expliquant le mécanisme du développement précoce de l'embryon chez la souris, elle a contribué à la compréhension des origines du développement de l'embryon humain et des cellules souches. Son intérêt pour l'embryon précoce a conduit à la découverte, en 1998, d'un nouveau type de cellules souches placentaires, les cellules souches trophoblastes. Ces travaux ont mis en évidence la façon dont peuvent survenir les anomalies congénitales dans le cœur, les vaisseaux sanguins et le placenta. En outre, ses recherches sur les gènes qui contrôlent le développement des vaisseaux sanguins ont mis en évidence de nouvelles voies pour des interventions médicamenteuses novatrices dans le traitement du cancer. Tout au long de sa carrière, la professeure Rossant a été une pionnière et une innovatrice dans la mise au point de techniques nouvelles de manipulation du génome de la souris, faisant de cette dernière le modèle prééminent pour comprendre le fonctionnement de la séquence du génome humain.
Les prix Canada Gairdner seront présentés lors d'un dîner, à Toronto, le 29 octobre 2015, dans le cadre du Programme national Gairdner et du Programme de sensibilisation des étudiants, une série de conférences présentées sur un période de deux semaines par les lauréats des prix Canada Gairdner dans plus de 22 universités, de St-John's à Vancouver. Le Programme national Gairdner rejoint des étudiants de partout au pays, leur donnant accès aux grandes étoiles de la science et inspirant la prochaine génération de chercheurs. « Les Prix Canada Gairdner démarquent le Canada comme l'un des chefs de file en recherche biomédicale, rehaussant l'image de la science à l'échelle nationale et sur la scène internationale », a affirmé le Dr John Dirks, président et directeur scientifique de la Fondation Gairdner. « Les lauréats de cette année sont un exemple exceptionnel des vastes répercussions que la recherche cellulaire fondamentale peut avoir sur les futures découvertes translationnelles. »
La Fondation Gairdner : La science à l'œuvre
Les Prix Canada Gairdner ont été créés en 1959 pour reconnaître et récompenser les réalisations de chercheurs en médecine dont les travaux contribuent de manière significative à améliorer la qualité de la vie humaine. Ce sont les seuls prix internationaux du Canada en science mondialement reconnus et respectés, et la Fondation Gairdner est le seul organisme national qui amène régulièrement au Canada les meilleurs chercheurs biomédicaux du monde pour qu'ils partagent leurs idées et travaillent avec des scientifiques de partout au pays. Ces initiatives contribuent à élargir les réseaux et à rehausser la réputation internationale du Canada, tout en offrant un point de référence réaliste et impartial pour les scientifiques de premier plan du Canada. Les lauréats sont tous choisis par un comité de sélection international et tous les choix sont considérés comme définitifs.
SOURCE Fondation Gairdner
Sommer Ellis, Directrice des communications, Fondation Gairdner, [email protected], Tel. : 416-596-9996, poste 202, Cell. : 647-293-6785
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