LES PRODUCTEURS DE GRAINS APPELLENT À L'ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE TARIFICATION DE CARBONE
LONGUEUIL, QC, le 29 nov. 2023 /CNW/ - À la suite des enchères sur les crédits carbones compensatoires du 15 novembre dernier, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) lancent aujourd'hui un décompte des impacts négatifs et répétés de ces enchères sur les coûts de production dans le secteur des grains. En raison de la méthode de tarification du carbone prônée par Québec, le décompte sera mis à jour systématiquement après chaque enchère et permettra de démontrer concrètement le déséquilibre concurrentiel notable entre les producteurs québécois et ceux des autres provinces canadiennes et États du Midwest américain. Dans le domaine des grains seulement, les producteurs québécois déboursent quelque 22 millions $ annuellement en droit d'émission de GES pour l'utilisation d'intrants énergétiques -- de ce nombre, 13,3 millions $ sont versés spécifiquement pour l'utilisation de diesel agricole.
« Nous réclamons aujourd'hui une meilleure équité en matière de tarification du carbone. Il est impératif que les mesures de réduction de gaz à effet de serre (GES) tiennent compte des complexes réalités du secteur agricole et s'y adaptent, comme en témoigne le décompte des PGQ. En ce sens, nous appelons le gouvernement du Québec à exempter le milieu agricole de la taxe carbone ou à en compenser les coûts inhérents comme le diesel agricole. Les producteurs québécois sont, à l'heure actuelle, nettement désavantagés par la méthode de tarification de carbone du Québec. En effet, la Bourse du carbone est plus contraignante pour les producteurs de grains que la taxe carbone du fédéral qui s'applique dans la plupart des provinces. Qui plus est, nos concurrents internationaux sont déjà lourdement plus subventionnés que nous par leur gouvernement. Ainsi, les producteurs québécois sont de facto disqualifiés du jeu de la concurrence économique internationale », soutient le président des PGQ, M. Christian Overbeek.
Il est possible de constater une augmentation notable de 11 % depuis l'enchère d'août 2023. En comparant les chiffres actuels avec l'enchère de novembre 2022, cette tendance représente une hausse de 50 %. Les coûts de cette politique passeront à 80 M$ en 2029-2030 selon les prévisions de croissance du prix du carbone à la Bourse du carbone de Californie.
« Considérant que nos concurrents canadiens n'ont pas à payer pour leurs émissions de GES liées à la consommation de diesel agricole, nous appelons le gouvernement du Québec à instaurer une politique de réciprocité sous la forme de taxe carbone à l'importation pour maintenir la compétitivité des fermes québécoises. Cette mesure contribuerait à rétablir l'équilibre concurrentiel de notre secteur. Sans quoi, c'est l'économie et la souveraineté alimentaire du Québec qui en pâtissent », ajoute M. Overbeek.
Par ailleurs, les PGQ sont aussi d'avis que les agriculteurs devraient pouvoir échanger des crédits compensatoires dans un système officiel reconnu pour toutes pratiques et techniques d'atténuation des émissions. Une plus grande souplesse permettra de mieux considérer les besoins du secteur agricole. De plus, les PGQ appellent le gouvernement à accélérer la mise en place des protocoles d'évaluation des émissions spécifiques au secteur des grains afin que celui-ci tienne justement compte des réalités spécifiques des producteurs.
Les PGQ sollicitent également un soutien accru de l'État en matière de rétribution des pratiques agroenvironnementales, considérant que la grande majorité des producteurs font des efforts importants pour diminuer leur consommation d'énergie fossile. Effectivement, les producteurs de grains ont entrepris la modernisation de leurs pratiques afin de capter les GES en plus d'autres activités pour diminuer les impacts des changements climatiques. Puisque plusieurs financent largement ces pratiques à même leurs propres deniers, les taxes ou frais supplémentaires ne font que diminuer les sommes disponibles.
Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) représentent quelque 9 500 productrices et producteurs présents dans toutes les régions du Québec. Ils produisent et commercialisent des grains de céréales, dont le maïs, le blé, l'orge et l'avoine, ainsi que des oléagineux, tels que le soya et le canola. En plus de nourrir l'ensemble des autres productions, ces aliments contribuent à une saine alimentation humaine ainsi qu'à l'épanouissement de l'économie québécoise. Cultivés sur plus d'un million d'hectares de terre, ils génèrent un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards de dollars. La production de grains est le 3e secteur agricole québécois. La production et la transformation de grains représentent ensemble près de 20 000 emplois au Québec.
Source
Producteurs de grains du Québec (PGQ)
https://www.pgq.ca/
SOURCE Producteurs de grains du Québec
Guillaume Desmarais, 819 560-2151; Ludovic Théberge, 514 553-9614; [email protected]
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