Les psychiatres font bon accueil au rapport de l'Enquêteur correctionnel préconisant la prévention du suicide chez les détenus sous responsabilité fédérale English
TORONTO, le 11 sept. 2014 /CNW Telbec/ - L'Association des psychiatres du Canada (APC) accueille favorablement le rapport de l'Enquêteur correctionnel examinant les suicides chez les détenus sous responsabilité fédérale et se réjouit de l'attention portée à la prévention, un élément connexe clé étant l'accès plus opportun aux soins prodigués aux détenus atteints de maladie mentale. Il est pertinent que le rapport soit rendu public hier, la Journée de la prévention du suicide.
Le rapport intitulé « Examen triennal sur les suicides de détenus sous responsabilité fédérale (2011-2014) » indique que bien que le taux de suicide en détention soit généralement à la baisse, il est toujours environ sept fois plus élevé que dans la population générale et les progrès ont atteint un point mort. En examinant 30 suicides qui ont eu lieu en établissement, l'Enquêteur correctionnel a constaté que la plupart des individus avaient déjà tenté de se suicider, avaient des troubles mentaux documentés ou étaient aux prises avec un problème de toxicomanie connexe. Une proportion élevée des suicides, soit 14 des 30 suicides analysés, ont été commis dans des cellules d'isolement.
« Nous sommes très préoccupés du fait que près de la moitié des suicides analysés aient été commis dans des cellules d'isolement. Comme le souligne l'Enquêteur correctionnel, cela laisse entendre un recours continu à l'isolement pour gérer les personnes dont les comportements sont associés à la maladie mentale, aux idées suicidaires et à l'automutilation. Le milieu carcéral est un environnement particulièrement difficile lorsqu'il s'agit de traiter la maladie mentale, mais nous pouvons faire mieux que d'utiliser la ségrégation », a déclaré le Dr Gary Chaimowitz, psychiatre légiste et auteur de l'Énoncé de principes « Le traitement de la maladie mentale dans les établissements correctionnels », rendu public par l'APC en 2011.
L'Énoncé de principes de l'APC comportait un nombre de recommandations visant à améliorer le traitement des détenus atteints de maladie mentale dont plusieurs se retrouvent parmi les 11 recommandations formulées par l'Enquêteur correctionnel. L'APC a recommandé que :
- Tous les détenus soient assujettis à un dépistage des troubles mentaux au moment de leur admission et, au besoin, qu'un plan de traitement soit établi.
- Toutes mesures d'isolement des détenus aux prises avec une maladie mentale fassent l'objet d'un examen minutieux et à intervalles réguliers, avec la participation des services psychiatriques.
- Les services correctionnels fédéraux et provinciaux favorisent et améliorent la formation des agents correctionnels et du personnel offrant des services de santé mentale en milieu carcéral.
- Les services correctionnels fédéraux et provinciaux soient encouragés à examiner la possibilité de mettre sur pied des unités de traitement psychiatrique au sein de leurs systèmes afin de permettre le traitement actif de la maladie mentale au cours de l'incarcération.
- La mise sur pied d'une équipe spéciale regroupant notamment l'APC, l'Académie canadienne de psychiatrie et droit et les services correctionnels fédéraux et provinciaux pour élaborer une stratégie en santé mentale à l'intention des patients psychiatriques incarcérés.
- La mise sur pied d'une équipe mobile spécialisée au sein du Service correctionnel du Canada pour traiter les détenus aux prises avec une maladie mentale grave qui résistent au traitement et qui risquent de s'automutiler.
L'Association des psychiatres du Canada est un organisme national qui représente 4 700 psychiatres et plus de 600 résidents en psychiatrie. Fondée en 1951, l'APC plaide en faveur d'un milieu propice à la prestation des meilleurs soins cliniques, à l'éducation et à la recherche.
SOURCE : Association des psychiatres du Canada
Hélène Côté, Association des psychiatres du Canada, [email protected], 613-297-5038
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