Les radiodiffuseurs locaux sont aux prises avec des réductions et fermetures majeures à mesure que la crise des médias canadiens empire English
Au Canada, les nouvelles et le journalisme locaux se trouvent au bord du gouffre : un économiste spécialiste des médias nous avertit de la fermeture possible de 40 stations de télévision et de jusqu'à 200 stations de radio dans les trois prochaines années.
OTTAWA, ON, le 26 août 2020 /CNW/ - L'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) publiait aujourd'hui les résultats d'une étude économique effectuée par Communications Management Inc. (CMI) dans son rapport intitulé The Crisis in Canadian Media and the Future of Local Broadcasting (La crise des médias canadiens et l'avenir de la radiodiffusion locale - disponible seulement en anglais). Selon les prévisions indiquées dans le rapport, il est possible que 50 stations de radio ferment leurs portes d'ici les quatre à six prochains mois, que 150 stations de radio de plus en fassent autant dans les 18 prochains mois et qu'en plus au moins 40 des 94 stations de télévision privées locales du Canada cesseront leurs opérations dans les 12 à 36 prochains mois. Les exploitations les plus vulnérables sont les stations AM et aussi les stations indépendantes et d'autres stations de radio et de télévision privées dans les marchés de plus petite taille à travers le Canada.
« Les services privés de radio et de télévision canadiens sont en crise » a déclaré Lenore Gibson, présidente du Conseil d'administration de l'ACR. « En l'absence de mesures immédiates, le Canada verra une vague de fermetures des services locaux de radio et de télévision au cours des trois prochaines années. Par conséquent, de nombreuses communautés seront privées d'une voix médiatique quotidienne à l'échelle locale, et la diversité des choix et des sources de nouvelles sera réduite de beaucoup dans presque chaque communauté du pays. », d'ajouter Mme Gibson.
Les Canadiens sont habitués à des systèmes de nouvelles et de reportages locaux à la fois fiables et bien gérés. Selon l'édition 2020 du Digital News Report du Reuters Institute, quatre des cinq principales sources de nouvelles pour les Canadiens sont des radiodiffuseurs privés. Il y a cependant eu une diminution graduelle de la capacité de maintenir cette infrastructure essentielle au cours des 15 dernières années. Cela est attribuable aux changements structurels du marché de la publicité et aussi aux politiques de taxation et au régime réglementaire inéquitables visant les géants des médias en ligne de propriété étrangère. Ces facteurs ont mené directement à la crise financière que traversent les stations de radio et de télévision privées locales, lesquelles comptent presque uniquement sur les revenus publicitaires.
La fermeture de notre économie, de nos commerces et de nos foyers pendant la COVID-19 a accéléré davantage l'érosion économique du secteur. Selon les prévisions, les services locaux de radio et de télévision du Canada font maintenant face à une baisse des recettes d'un total de plus d'un milliard de dollars pour les trois prochaines années, soit de 2020 à 2022.
« Pendant des générations, les nouvelles et le journalisme locaux se sont avérés des éléments essentiels pour tenir les Canadiens au courant des questions qu'ils estiment importantes, comme tenir les gouvernements responsables de la façon dont ils agissent et examiner l'usage fait de l'argent des contribuables », a dit Carmela Laurignano, vice-présidente et chef du groupe radio, Evanov Communications Inc. « Si nous laissons les nouvelles locales mourir, la vitalité de la société canadienne s'en trouvera gravement compromise », a-t-elle ajouté.
Outre son effet dévastateur sur le secteur canadien des nouvelles, la réduction soutenue de ressources pour les nouvelles locales signifie également davantage de pertes d'emplois, y compris, malheureusement, les postes des journalistes et des responsables de la cueillette de l'information à l'échelle locale. Dans le domaine de la radio privée, ces fermetures pourraient entraîner environ 2 000 pertes d'emplois, soit 24 % des niveaux d'emploi en 2019.
« Les radiodiffuseurs privés font tout en leur possible pour éviter des coupures ou des réductions majeures à la couverture des nouvelles locales », a déclaré Robert Ranger, président et chef de la direction, RNC Media Inc.
« Ce serait qu'en dernier recours. Nous ne voulons pas priver les communautés au Québec ou à travers le pays de leurs choix de médias quotidiens à l'échelle locale, médias qui demeurent des piliers critiques de notre démocratie et de la culture que nous avons en commun. »
Les radiodiffuseurs privés du Canada appellent à des nouvelles mesures pour créer un avenir davantage équitable et durable pour la radiodiffusion locale et assurer, aussi, la présence continue d'un éventail de styles éditoriaux sur les ondes à travers nos provinces et territoires. Le 13 juillet 2020, l'ACR a présenté une demande au CRTC en vue d'obtenir des mesures d'allègement réglementaire d'urgence pour l'année de radiodiffusion se terminant le 31 août 2020. Pour aider à éviter la fermeture de stations, les radiodiffuseurs privés du Canada préconisent l'allègement réglementaire à court terme et l'adoption de nouvelles mesures gouvernementales pour créer un avenir davantage équitable et durable pour la radiodiffusion locale.
SOURCE Association canadienne des radiodiffuseurs
Lisa Brazeau, [email protected], 613-807-0663
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