Les résidants du 780, St-Rémi veulent sauver leurs logements
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MONTRÉAL, le 11 déc. /CNW Telbec/ - Les résidants du 780, St-Rémi sont bien déterminés à sauver l'immeuble qui les abrite depuis parfois plus de quinze ans. Pour ces derniers, la perte de leur logement est dramatique, puisque nombre d'entre eux ont beaucoup investi afin de rendre leur milieu de vie habitable. « C'est les locataires qui ont aménagé chacun des lofts. Au départ, ce n'étaient que des blocs de béton. Maintenant, ce sont des espaces fonctionnels et chaleureux» explique Michel Charbonneau, locataire depuis plus de quinze ans.
Pour plusieurs résidants, les grands lofts de l'immeuble sont à la fois milieu de vie et milieu de travail. En effet, l'ancien bâtiment industriel héberge de nombreux artistes et créateurs qui ont besoin de grands espaces pour travailler. « Je tire une partie de mes revenus de la photographie. J'ai choisi d'emménager ici parce que l'espace à louer possède des caractéristiques physiques et un éclairage naturel qui me permettent de travailler dans de bonnes conditions. C'est à la fois un lieu de travail et d'habitation. Je n'ai pas les moyens de payer deux loyers ni l'intention que mon mode vie repose à nouveau sur une dépendance à l'automobile.» témoigne Pierre Zovilé.
Les locataires ont choisi le 780, St-Rémi pour ses particularités architecturales, mais surtout parce qu'aucun autre bâtiment ne pouvait répondre à leurs besoins à un coût abordable. « Pour un logement équivalent ailleurs à Montréal, les loyers peuvent facilement dépasser 1000 $ par mois. » affirme Monika Schirdewahn. Le ministère des Transports (MTQ) a bien prévu des mesures compensatoires pour reloger les locataires dans le cadre du programme Accès-Logis, mais ce programme est strictement normé et répond à des critères de modestie qui limitent le type de développement possible. Les résidants du 780, St-Rémi ne pourront être relogés dans des logements équivalents. De plus, c'est ce même programme qui permet de développer des logements sociaux pour les ménages à faible revenu. « Il est inacceptable d'utiliser les budgets déjà insuffisants du programme Accès-Logis pour reloger des locataires expropriés par le gouvernement, alors que des milliers de ménages mal-logés attendent des années pour obtenir un logement social. » explique Valérie Simard du POPIR-Comité Logement.
Pour les habitants du 780, St-Rémi, il ne fait aucun doute que le MTQ peut faire mieux. Des alternatives qui ne nécessitent aucune expropriation ont d'ailleurs été présentées au ministère au cours de l'année dernière. Ces projet alternatifs assuraient une meilleure qualité de vie aux résidants qui vivent à proximité de l'autoroute en réduisant la capacité routière de l'Échangeur et en augmentant l'offre de transports collectifs. « L'espérance de vie est raccourcie de façon significative pour les populations qui habitent à proximité d'une autoroute. Pendant ce temps, le ministère de l'Environnement et le ministère des Transports semblent plus préoccupés par la sauvegarde de l'habitat des couleuvres brunes que par la qualité de vie des résidants. » s'insurge Mario Gervais.
Les locataires ne perdent pas espoir de pouvoir changer le projet du MTQ. « Nous n'avons pas dit notre dernier mot et nous n'avons pas encore quitté nos logements! » conclut Michel Charbonneau.
Renseignements:
Valérie Simard POPIR-Comité Logement : 514-653-1755
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