Les retraités qui s'expatrient au Mexique vivent isolés, selon une nouvelle
étude
Ils habitent des enclaves et ont peu de contact avec leur famille et les Mexicains
MONTRÉAL, le 2 juin /CNW Telbec/ - Les baby-boomers qui prennent leur retraite au Mexique trouvent peut-être que la vie y est moins chère qu'au Canada ou aux États-Unis mais une nouvelle étude laisse entendre qu'ils sont souvent isolés de leur famille restée à la maison, et des Mexicains dans leurs activités de tous les jous.
Réalisée par Jesse O'Brien de l'Université de Calgary, l'étude sera présentée lors du Congrès des sciences humaines 2010 qui se tient cette semaine à l'Université Concordia, à Montréal. L'étude de M. O'Brien examine comment les retraités canadiens et américains qui se sont établis dans les petites villes de la péninsule du Yucatan, au Mexique, se sont adaptés à leur condition d'expatriés.
"Compte tenu du nombre de baby boomers qui arrivent à la retraite, il s'agit d'un sujet extrêmement important", dit le chercheur en ajoutant que bon nombre d'entre eux voudront s'installer dans un endroit chaud et économique. Cette perspective devient d'autant plus alléchante si leur régime de pension perd en valeur. "S'installer dans un pays comme le Mexique où le coût de la vie est moins élevé va devenir une option viable pour certains", précise-t-il.
Mais s'expatrier - même dans un paradis tropical abordable - n'est jamais facile. Selon M. O'Brien, les expatriés traversent plusieurs phases lorsqu'ils s'adaptent à leur nouvelle existence. Au début, ils croient souvent qu'ils vont pouvoir vivre comme des rois mais la réalité les rattrape bien vite, dit le chercheur.
Pour la plupart, la réalité est qu'ils se retrouvent dans une enclave agréable mais isolée.
Dans la communauté qu'a étudiée M. O'Brien, les membres avaient essentiellement repris des habitudes nord-américaines dans un petit coin du Yucatan. "C'est comme s'ils n'avaient jamais quitté la patrie pourtant, si la majorité d'entre eux "adorent" cette nouvelle vie, l'étude révèle certains problèmes.
Il apparait qu'une telle communauté a une incidence négative sur la population locale même si les expatriés ne s'en rendent pas compte. Par exemple, ils ne font souvent aucun effort pour apprendre l'espagnol et s'attendent à obtenir des services en anglais. D'ailleurs, les relations qu'ils établissent sont pour recevoir des services et non par amitié. Par conséquent, ces retraités sont fréquemment condescendants avec la population locale.
Ils ont aussi étonnamment très peu de contact avec leur famille dans leur pays d'origine. "C'est presque choquant", ajoute M. O'Brien. La majorité des gens auxquels il a parlé mentionnaient que l'absence de contact avec leur famille était l'aspect le plus difficile de vivre à l'étranger. Ceci peut, en partie, être lié au fait que la communauté examinée n'est pas intégrée au circuit touristique, ce qui la rend difficile d'accès par rapport aux grandes villes ou centres de villégiature mexicains.
Mais habiter dans une enclave et isolé de sa famille peut aussi avoir des côtés positifs comme la création de liens exceptionnellement forts au sein de la communauté d'expatriés. Ainsi, des personnes qui ne se seraient jamais rencontrées auparavant sont mises en contact et se découvrent des atomes crochus.
C'est ce qui est arrivé à ce grand gaillard et ancien motard qui s'est lié d'amitié avec un homosexuel d'un certain âge qui s'était installé au Mexique pour ouvrir un gîte touristique. Il semble donc que se retrouver entre Nord-Américains dans un coin de paradis mexicain arrive à effacer bien des différences, conclut le chercheur.
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