Les ristournes de l'industrie générique vont pleuvoir : les pharmaciens peuvent-ils encore exercer leur jugement professionnel? English
L'entente avec le gouvernement poussera encore davantage les pharmaciens à privilégier le bénéfice commercial avant la qualité, au détriment du bien-être des patients
MONTRÉAL, le 6 juill. 2015 /CNW Telbec/ - Le Conseil de la protection de malades (CPM) salue l'entrée en vigueur de la Loi 41 et la rémunération des nouveaux actes pharmaceutiques par le gouvernement. Mais pourquoi une bonne nouvelle doit-elle être ternie par des mesures commerciales qui viendront entacher la crédibilité et réduire encore l'indépendance professionnelle et l'éthique des pharmaciens? En réduisant leurs honoraires de 133 millions $, le ministre livre les pharmaciens en pâture à l'industrie des médicaments génériques, les incitant à acheter les médicaments du plus offrant, au détriment du jugement, de l'indépendance et de l'évaluation de la qualité des produits, donc devant l'intérêt des patients.
En effet, selon la nouvelle entente acceptée par l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), le ministre de la santé s'apprête à éliminer le plafond des ristournes que touchent les pharmaciens en achetant des médicaments génériques, actuellement limitées à 15 %. « Est-il vraiment éthique de forcer les pharmaciens à magasiner leurs revenus professionnels en négociant des ristournes du plus offrant fournisseur de médicaments génériques? Maintenant que les pharmaciens peuvent prescrire des médicaments, vont-ils les choisir en fonction des ristournes qu'ils reçoivent? Pourrait-on imaginer couper la rémunération des médecins en leur demandant de trouver des subventions des compagnies pharmaceutiques? » s'interroge Me Paul Brunet, président du CPM. « Qu'en pensera le public? ».
Plutôt que de diriger les pharmaciens vers des sources de « rémunération » qui vont à l'encontre de leur indépendance professionnelle et de leur devoir d'éthique, il faut leur accorder une rémunération qui reflète la valeur des services qu'ils donnent à la population et leur contribution au système de santé, comme pour tous les autres professionnels de la santé.
Le CPM demande donc au gouvernement de revoir cette entente pour privilégier le bien-être des patients avant toute chose.
À propos du Conseil de la protection des malades
Le CPM est un organisme privé, sans but lucratif, voué depuis plus de 40 ans à la protection et à la défense des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux. Par le biais de sa Fédération des comités des usagers et de résidents du Québec qu'il a mise en place, le CPM regroupe de nombreux comités des usagers et de résidents implantés au sein d'établissements de santé et de services sociaux situés aux quatre coins de la province.
SOURCE Conseil pour la protection des malades
Source : Me Paul G. Brunet, m.a.p., Président-directeur général et porte-parole, Cellulaire : (514) 592-0127, Conseil pour la protection des malades, 1000, rue Saint-Antoine Ouest, bureau 403, Montréal (Québec) H3C 3R7, Téléphone : (514) 861-5922, sans frais : 1877.CPM.AIDE, Télécopieur : (514) 861-5189, Courriel : [email protected], Site web : www.cpm.qc.ca; Marie-Christine Garon, 514-409-0031
Partager cet article