La méfiance et le racisme constituent des obstacles à l'accès aux services de santé en milieu urbain pour les Autochtones, dit un nouveau rapport
WINNIPEG, le 11 déc. 2012 /CNW/ - Aujourd'hui, le Conseil canadien de la santé fait paraître un rapport intitulé Empathie, dignité et respect : Créer la sécurisation culturelle pour les Autochtones dans les systèmes de santé en milieu urbain. Ce rapport fait ressortir certaines des raisons pour lesquelles beaucoup d'Autochtones ne cherchent pas à obtenir de soins auprès des services de santé classiques et décrit des pratiques fondamentales qui visent à apporter des changements positifs.
Ce rapport s'appuie sur une série de réunions tenues au Canada avec des prestateurs de soins de santé, dont beaucoup étaient des membres des Premières Nations, des Inuits ou des Métis. Beaucoup d'Autochtones ne font pas confiance aux services de santé classiques car ils s'y heurtent aux stéréotypes et au racisme et car l'approche occidentale de la médecine peut créer chez eux des sentiments d'exclusion et d'intimidation.
« Les Autochtones se sentent souvent mal à l'aise, et ils éprouvent des sentiments d'impuissance et de peur, quand ils essaient d'utiliser le système de soins de santé classiques et certains ne se font pas soigner quand ils sont malades, dit la Dre Catherine Cook, conseillère du Conseil canadien de la Santé, qui est elle-même métisse. Certes, ces problèmes seraient préoccupants pour tout groupe de population, mails ils le sont tout particulièrement pour les Autochtones, qui ont le plus mauvais état de santé et la plus courte espérance de vie de tous les Canadiens. »
Le rapport présente des exemples de racisme, qui ne sont pas propres au système de santé mais qui constituent tout simplement le prolongement de stéréotypes négatifs profondément ancrés dans la société canadienne. Beaucoup de participants ont partagé des histoires personnelles et professionnelles montrant qu'ils avaient été victimes de stéréotypes et d'actes de racisme. Ainsi, certains Autochtones se sont vu refuser des analgésiques, même quand ils souffraient terriblement, en raison de la croyance erronée qu'ils couraient de grands risques de s'accoutumer à des médicaments d'ordonnance ou de la présomption qu'ils en abusaient déjà.
« Ceci doit changer, a déclaré John G. Abbott, chef de la direction du Conseil canadien de la santé. Les prestateurs de soins de santé peuvent et doivent créer des milieux culturellement compétents et sécuritaires, dépourvus de racisme et de stéréotypes, où les Autochtones sont traités avec empathie, dignité et respect. » Il a souligné que les expériences et les besoins des Autochtones étaient très différents en raison « d'une longue et douloureuse histoire de racisme au sein de la société canadienne et des efforts faits pour éradiquer leur culture ».
Partout au Canada, les provinces et les territoires en sont à différentes étapes d'initiatives de compétence culturelle qui incluent des changements de politiques, de gouvernance, d'éducation et de formation. Le rapport décrit plusieurs pratiques aux répercussions positives, évoquant par exemple le nouveau rôle des accompagnateurs de patients autochtones et des interprètes culturels qui apportent un appui à ces patients et les fournisseurs de santé. Les participants dans les réunions ont souligné que les Autochtones se sentaient plus en sécurité et plus à l'aise quand il y avait une interaction avec un personnel autochtone.
L'enseignement professionnel dans les universités et les collèges ainsi que la formation en milieu de travail sur l'historique, la compétence culturelle et les questions autochtones constituent un autre domaine de priorité important en présentant la compétence culturelle. Le rapport en donne plusieurs exemples, dont un programme de formation en ligne à la compétence culturelle à l'échelle de toute une province.
« Jusqu'à tout récemment, beaucoup de Canadiens apprenaient bien peu de choses à l'école sur les Autochtones, et ce qu'ils apprenaient était généralement présenté dans la perspective européenne de la fondation du Canada, ce qui ne comprenait pas l'histoire des relocalisations forcées des Autochtones, de la Loi sur les Indiens et des pensionnats indiens, a dit M. Abbott. Les prestateurs de soins de santé ne savent peut-être pas que leurs attitudes et leurs comportements inconscients sont les raisons pour lesquelles un patient autochtone peut ne pas suivre un protocole de traitement ou ne pas revenir à un rendez-vous. »
Finalement, le rapport préconise un changement majeur dans la manière dont les soins de santé sont prodigués aux Autochtones, recommandant des modifications de politiques ainsi que la mise en place de structures et de processus pour appuyer et officialiser des milieux de soins de santé culturellement sécuritaires.
À propos du Conseil canadien de la santé
Créé dans la foulée de l'Accord de 2003 des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé, le Conseil canadien de la santé est un organisme national indépendant qui prépare des rapports sur les progrès dans le renouvellement des soins de santé. Le Conseil offre une perspective globale du système de santé face à la réforme des soins au Canada et diffuse à travers le pays de l'information sur les pratiques novatrices et l'innovation. Ses conseillers sont nommés par les gouvernements provinciaux et territoriaux participants et par le gouvernement du Canada.
SOURCE : Conseil Canadien de la Santé
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