Les services rendent les exportations plus concurrentielles, mais le Canada ne produit pas de valeur ajoutée
La part de services entrant dans les exportations de produits canadiens est inférieure à celle d'autres pays concurrents
OTTAWA, 24 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Les producteurs canadiens de ressources et de produits manufacturés recourent à divers services -- de l'ingénierie à la recherche et au développement -- qui font augmenter la compétitivité de leurs produits à l'étranger. Mais les exportations de produits du Canada comportent une part de services inférieure à celle des exportations d'autres pays comparables, ce qui signifie que les entreprises canadiennes accusent un recul face à leurs concurrents mondiaux dans un secteur d'affaires international de plus en plus lucratif, selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada.
« Les exportations peuvent se vendre à meilleur prix sur les marchés internationaux et provoquer une hausse des profits lorsqu'elles s'appuient sur des services de grande qualité et qu'elles contribuent à leur vente, affirme Jacqueline Palladini, économiste principale au Centre de commerce mondial.
Le fait d'accroître et d'encadrer la participation à des activités liées aux services commerciaux à valeur élevée peut engendrer des profits plus élevés, soutenir des emplois mieux rémunérés et assurer au Canada une position concurrentielle sur les marchés à l'étranger. »
FAITS SAILLANTS
- Les services commerciaux à valeur élevée -- tels que la recherche et le développement -- peuvent ajouter de la valeur aux exportations de produits canadiens et faire augmenter leur compétitivité à l'étranger.
- Or, les exportations de produits canadiens contiennent une faible part de services à valeur ajoutée, qui croît par ailleurs lentement.
- S'élevant à 5,3 %, la part de services commerciaux comprise dans les exportations de produits du Canada est la plus faible de toutes si on la compare à celle affichée par cinq de ses pairs, soit l'Australie, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.
- Les obstacles intérieurs à la mise à contribution de services peuvent nuire à la compétitivité internationale des exportations de produits du Canada.
La nature même du secteur manufacturier est en train de changer. Les exportations du secteur manufacturier canadien -- et celles d'autres pays développés -- sont en déclin à long terme pour ce qui est de la part des échanges commerciaux qu'elles représentent. Les services peuvent rendre les produits plus concurrentiels et plus rentables à l'échelle mondiale en améliorant ou en diversifiant l'offre de produits, en faisant baisser les coûts et en accroissant la productivité, et en permettant d'établir des relations avec des clients.
Tout juste 29 % de la valeur des exportations de produits canadiens est attribuable aux services. Par contraste, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne, cette part dépasse les 30 %, et en France, elle atteint 45 %. Cet écart est peut-être en partie imputable au fait que le Canada produit davantage de ressources ayant une valeur relativement plus élevée, telles que le pétrole et le diamant. Quoi qu'il en soit, au Canada, la part de services intégrés est plus faible dans le secteur manufacturier et dans les secteurs de ressources que sont l'agriculture, la foresterie et les pêches, et le secteur minier (y compris le pétrole et le gaz).
De plus, le Canada arrive difficilement à ajouter des services commerciaux à valeur élevée à ses exportations de produits. Les services commerciaux comprennent les services informatiques, la recherche et le développement, les services de gestion, des activités techniques telles que l'architecture et l'ingénierie, et les services juridiques et comptables. On a établi un lien entre le recours accru à ces services et l'accroissement de la compétitivité des produits à l'étranger. De plus, les travailleurs du domaine des services commerciaux gagnent de meilleurs salaires que le travailleur moyen œuvrant dans une industrie manufacturière.
Quoi qu'il en soit, les services commerciaux ne comptent que pour 5,3 % de la valeur ajoutée aux exportations de produits canadiens. Les services commerciaux intégrés aux exportations de produits canadiens ont augmenté rapidement de 1995 à 2000, mais elles stagnent depuis. La part de services commerciaux comprise dans les exportations de produits de l'Australie, des États-Unis et du Royaume-Uni varie de 6 % à 9 %, alors qu'en Allemagne et en France, cette part est la plus élevée du groupe, s'établissant à 11,4 % et 15,2 %, respectivement.
Cette performance peu reluisante s'explique en partie par la présence relativement limitée de sièges sociaux de grandes entreprises mondiales au Canada comparativement aux autres pays du groupe, puisque de nombreux services commerciaux à valeur élevée sont gérés par le siège social. En outre, il y a plus de chances que les exportations d'autres pays consistent en des produits de consommation finis ou industriels alors que celles du Canada sont relativement plus concentrées dans les secteurs de ressources. Mais même dans ses industries manufacturières autres que celles liées à des secteurs de ressources, le Canada ne semble pas s'engager dans autant d'activités à valeur élevée.
Les politiques gouvernementales qui visent à favoriser le succès des exportations de produits canadiens ont depuis longtemps comme objet premier de soutenir les industries manufacturières, ou d'établir ou de promouvoir des politiques relatives au commerce international. Cela dit, les politiques gouvernementales doivent aussi tenir compte de la contribution sous-jacente des services à la production mondiale des entreprises canadiennes.
Les entreprises qui vendent des services à l'échelle nationale se trouvent en fait souvent à livrer concurrence à d'autres entreprises au niveau international. En d'autres mots, les producteurs de produits canadiens peuvent, dans de nombreux cas, acheter ces services tout aussi facilement auprès d'entreprises étrangères. C'est pourquoi les politiques sur la concurrence nationale dans le secteur des services -- touchant à des questions comme la mobilité interprovinciale des travailleurs -- peuvent avoir une incidence tant sur la compétitivité des services canadiens que sur la réussite des produits canadiens à l'étranger.
Les gouvernements devraient d'abord s'employer à essayer de réunir les conditions qui favoriseront de manière durable la participation à des activités à valeur plus élevée à l'intérieur des chaînes de valeur mondiales, plutôt que de chercher des façons de soutenir certaines industries manufacturières.
La recherche mise sur la nouvelle base de données sur les échanges commerciaux exprimés en valeur ajoutée qui a été lancée par l'Organisation de coopération et de développement économiques en juin 2015. Le rapport intitulé De bons services pour faire de bonnes affaires : la valeur que les services ajoutent aux exportations canadiennes de produits est le deuxième d'une série de trois rapports concernant des recherches sur la vente de services canadiens à l'étranger réalisés par le Centre de commerce mondial du Conference Board du Canada. Ce centre offre des outils fondés sur des preuves et visant à aider les entreprises et les gouvernements à bien réagir aux tendances qui transforment le contexte commercial mondial.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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