Les survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse intentent un recours collectif historique en quête de reconnaissance et de justice English
WHITECAP, SK, le 24 janv. 2023 /CNW/ - Le comité des survivants de l'Île-à-la-Crosse, avec le soutien de Métis Nation-Saskatchewan, a franchi une étape importante dans sa quête de reconnaissance et de justice pour les survivants de l'ancien pensionnat et pour leurs familles.
Six survivants et survivants intergénérationnels du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse ont intenté une poursuite pour demander une indemnisation pour les préjudices et les abus qu'ils ont subis alors qu'ils fréquentaient le pensionnat. Le comité des survivants de l'Île-à-la-Crosse et Métis Nation-Saskatchewan appuient ce projet de recours collectif. La poursuite déposée devant la Saskatchewan Court of King's Bench à la fin du mois dernier suit de nombreuses années de tentatives infructueuses pour négocier une indemnisation équitable pour les survivants avec les gouvernements de la Saskatchewan et du Canada.
« J'espère que, en intentant cette poursuite, les survivants de l'Île-à-la-Crosse obtiendront enfin la justice qui nous revient et que notre vérité sera entendue, déclare le demandeur et survivant Louis Gardiner. Nous avons perdu notre langue, notre culture et notre identité au pensionnat. Nous méritons d'obtenir justice et reconnaissance à l'avenir. »
De la création du pensionnat dans les années 1820 à sa fermeture dans les années 1970, les survivants qui ont fréquenté l'Île-à-la-Crosse ont dû faire face à des conditions de vie inhumaines et ont subi des abus physiques, sexuels et psychologiques aux mains du personnel du pensionnat. Les préjudices subis par les survivants ont entraîné des troubles de santé mentale de longue durée, et la perte de leur culture, leur langue et leur identité autochtones. Le traumatisme intergénérationnel continue d'avoir un impact sur les survivants et leurs familles, se transmettant d'une génération à l'autre.
« Nous sommes prêts à négocier et nous invitons le gouvernement du Canada et le gouvernement de la Saskatchewan à collaborer avec les survivants et leurs familles, affirme Duane Favel, un survivant intergénérationnel dont le père a fréquenté le pensionnat dans les années 1940 et 1950, et qui est membre du comité des survivants. Les survivants et leurs familles méritent la reconnaissance, la justice et l'indemnisation. Les survivants meurent et nous perdons du temps. Il faut agir dès maintenant. »
Les demandeurs dans cette poursuite demandent une indemnisation du gouvernement du Canada et du gouvernement de la Saskatchewan pour les rôles que chacun a joués dans le fonctionnement du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse, et pour avoir manqué à leurs obligations juridiques envers les survivants.
« Depuis trop longtemps, les Canadiens n'ont pas tenu compte de la vérité de l'expérience des enfants métis dans les pensionnats. Les survivants métis se sont vu refuser les avantages des règlements pour les Pensionnats indiens, y compris l'indemnisation et les excuses auxquelles d'autres survivants ont eu droit, a déclaré Michelle LeClair, vice-présidente de Métis Nation-Saskatchewan. MN-S est fière d'appuyer le comité des survivants dans sa quête de justice, et espère que les gouvernements de la Saskatchewan et du Canada viendront s'asseoir à la table pour négocier un règlement équitable avec les survivants. »
La poursuite est intentée au nom de tous les membres des Premières Nations, des Indiens non inscrits, des Inuits et des Métis qui ont fréquenté le pensionnat de l'Île-à-la-Crosse à un moment donné en tant qu'élèves à des fins scolaires (les « membres du recours survivants »), y compris les élèves de jour (les personnes fréquentaient le pensionnat le jour et dormaient ailleurs) et les élèves résidentiels ou pensionnés. La poursuite inclut aussi des réclamations au nom de membres de la famille immédiate des membres du recours survivants (époux, parents, enfants, petits-enfants, frères ou sœurs), et les époux survivants de membres du recours survivants décédés.
Vous trouverez de plus amples renseignements à United4Survivors.ca.
Le comité directeur des pensionnats de l'Île-à-la-Crosse (Île-à-la-Crosse Boarding School Steering Committee Inc.) compte 12 membres qui représentent vingt communautés du Nord de la Saskatchewan. Le comité défend activement les droits des survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse depuis plus de vingt ans. Les membres fondateurs du comité incluent Antoinette Lafleur, Emile Janvier, Margaret Aubichon et Duane Favel.
Métis Nation-Saskatchewan (MN-S) est le gouvernement reconnu de la Nation métisse en Saskatchewan. MN-S est bâtie sur un fondement d'identité, de culture, de valeurs et de langue métisses. MN-S cherche à défendre les droits et la reconnaissance des Métis. MN-S représente les intérêts politiques, socioéconomiques, culturels et éducatifs de plus de 80 000 Métis dans la province au moyen d'un système de représentants élus au niveau local, régional et provincial.
La Commission de vérité et réconciliation a obligé le Canada à faire face aux réalités de son histoire troublée et aux vérités de ce que les enfants des Premières Nations, inuits et métis ont dû endurer alors qu'ils étaient des élèves du système de pensionnats. Malheureusement, l'expérience des survivants métis et de leurs familles n'a pas été aussi généralement publiée, et ils ont été exclus des premiers règlements juridiques.
Le pensionnat de l'Île-à-la-Crosse a exercé ses activités de son ouverture dans les années 1820 jusqu'au dernier incendie de l'immeuble au milieu des années 1970. Au cours des plus de 100 années d'existence, les enfants métis et des Premières Nations ont été retirés de force de leurs foyers unis et soumis à la violence, à la terreur et à la négligence des personnes chargées de leur soin et de leur éducation. Ils ont souvent dû subir des préjudices physiques et sexuels aux mains du personnel du pensionnat.
Conformément à la mission énoncée de la politique du système des pensionnats de « tuer l'Indien dans l'enfant », les élèves de l'Île-à-la-Crosse se sont vu interdire la pratique de leurs traditions culturelles. La communauté de l'Île-à-la-Crosse est une communauté métisse et parlait principalement le cri-michif, et beaucoup d'enfants des communautés dénées environnantes ont aussi fréquenté le pensionnat. Bien souvent, les survivants qui ont fréquenté le pensionnat ont fini par perdre leurs langues traditionnelles, car on leur interdisait de les parler et ils étaient souvent battus s'ils ne parlaient pas en français ou en anglais.
Les enfants métis ont perdu leur culture, leur identité et leurs langues traditionnelles en conséquence directe de leur traitement à l'intérieur des murs du pensionnat. Ces pertes ont eu un effet profond sur la communauté métisse et les descendants des survivants. La Nation métisse et ses citoyens sont confrontés, à ce jour, aux répercussions durables du système de pensionnats et au traumatisme intergénérationnel qui se poursuit.
Les survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse ont été exclus de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens parce que le pensionnat a été jugé comme n'étant pas admissible comme « pensionnat pour Autochtones ». Ils ont également été exclus de toutes les conventions subséquentes de « réclamations pour les expériences vécues dans l'enfance par les Autochtones ».
Même si un protocole d'entente a été signé en 2019 entre Métis Nation-Saskatchewan, le gouvernement du Canada et le comité directeur représentant les survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse pour discuter d'un processus en vue d'un règlement équitable, ces discussions sont demeurées infructueuses.
Les demandeurs du nouveau projet de recours collectif intenté, Gardiner et autres c. Canada et autres, consistent en six survivants et survivants intergénérationnels, qui poursuivent les gouvernements du Canada et de la Saskatchewan pour avoir manqué à leurs obligations législatives et constitutionnelles, fiduciaires et de common law envers tous les survivants du pensionnat de l'Île-à-la-Crosse et les membres de leurs familles immédiates. Avec le soutien du comité des survivants de l'Île-à-la-Crosse et de Métis Nation-Saskatchewan, les demandeurs cherchent à rectifier l'exclusion injuste des survivants de la reconnaissance juridique des préjudices qu'ils ont subis et de l'indemnisation pour ceux-ci.
Vous trouverez de plus amples renseignements à United4Survivors.ca.
SOURCE Comité des survivants de l’Île-à-la-Crosse
Pour les demandes de renseignements des médias : Rena Montgomerie, Agente principale des communications pour MN-S, [email protected], 306-250-1092
Partager cet article