Les tricheurs du xxie siècle : la malhonnêteté scolaire au Canada
OTTAWA, le 7 juill. /CNW Telbec/ - Avec l'avènement des nouvelles technologies, la tricherie se répand et évolue au sein des établissements secondaires et postsecondaires canadiens. Selon le Conseil canadien sur l'apprentissage (CCA), la situation est telle qu'enseignants et élèves ou étudiants ne s'entendent pas sur ce qui constitue, ou non, de la tricherie.
Près des trois quarts (73 %) des étudiants de première année d'un bout à l'autre du Canada admettent avoir commis au moins un acte grave de malhonnêteté scolaire pendant leurs études secondaires dans le cadre de travaux écrits, rédactions et devoirs compris. Près de 60 % admettent même avoir triché gravement dans le cadre d'examens, toujours au secondaire. Tels sont les résultats d'une enquête réalisée auprès de 20 000 étudiants issus de 11 établissements d'enseignement postsecondaire canadiens.
Ces résultats sont résumés dans le nouvel article du Carnet du savoir du CCA, intitulé "Mensonge et tricherie : prendre en main la croissance de la malhonnêteté scolaire". Cet article dresse un portrait de la situation actuelle en matière de malhonnêteté scolaire tout en proposant des stratégies pour contrer celle-ci.
"Au cours de la dernière décennie, la généralisation de l'usage d'Internet et la multiplication des outils électroniques et informatiques ont entraîné une véritable explosion de la tricherie, souligne M. Paul Cappon, le président-directeur général du CCA. Cette publication met en lumière la nécessité, pour les enseignants, les parents et les élèves et étudiants, de collaborer pour trouver une solution à ce qui est devenu un problème grave et répandu."
Selon un rapport d'une université canadienne, les cas de tricherie et de plagiat au sein de son établissement ont augmenté de 81 % entre 2003 et 2006. Ceux de plagiat à partir d'Internet ont même pratiquement triplé au cours de la même période, passant de 54 à 153.
L'enquête précitée réalisée auprès de 20 000 étudiants de première année montre pour sa part que les étudiants canadiens n'assimilent pas la malhonnêteté scolaire à de la "tricherie", même bénigne, tandis que les enseignants, eux, l'y assimilent. Ils considèrent les actes posés par les tricheurs comme graves, ou du moins d'une certaine gravité. L'article indique par ailleurs que, d'après une série d'enquêtes portant sur divers établissements postsecondaires américains et canadiens, 41 % des professeurs admettent avoir fermé les yeux sur des cas soupçonnés de malhonnêteté scolaire.
"Selon les chercheurs, le défaut d'agir en pareils cas peut contribuer à l'accroissement de la malhonnêteté scolaire en donnant aux tricheurs un sentiment d'impunité tout en persuadant les autres qu'ils se doivent de tricher s'ils veulent concurrencer ceux qui le font déjà", peut-on lire dans l'article en question.
Le CCA recommande le recours à une série de stratégies destinées à contrer l'augmentation de la malhonnêteté scolaire, parmi lesquelles le déploiement des programmes de lutte contre le plagiat à partir d'Internet et l'adoption de codes d'honneur en milieu scolaire. L'expérience montre que de tels codes, qui visent à régir la conduite des étudiants, offrent une efficacité optimale dans la mesure où :
- ils définissent clairement et précisément la malhonnêteté scolaire tout en prévoyant des sanctions uniformes; - ils font appel à l'intégrité personnelle des élèves et des étudiants; - ils atténuent la tentation de tricher; - ils favorisent la participation active et la pensée critique chez les élèves et les étudiants; - ils prévoient des sanctions raisonnables, mais fermes.
À propos du CCA
Le Conseil canadien sur l'apprentissage est un organisme indépendant à but non lucratif. Il a pour mission de fournir aux Canadiens de l'information fondée sur des éléments objectifs afin qu'ils puissent prendre les meilleures décisions possibles en ce qui concerne l'apprentissage à tous les stades de la vie, depuis la petite enfance jusqu'au troisième âge.
Renseignements: Sheena Powell, Conseil canadien sur l'apprentissage, 613-782-2959, poste 6252, [email protected], www.ccl-cca.ca.
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