MONTRÉAL, le 15 janv. 2014 /CNW Telbec/ - Suite aux divers reportages sur la facturation des chambres en milieu hospitalier, le président de l'Association médicale du Québec, Dr Laurent Marcoux, désire commenter les différentes options qui s'offrent au gouvernement.
La facturation des chambres en milieu hospitalier et la possibilité d'établir une tarification basée sur les revenus des patients qui ont fait l'objet de récents reportages, ne sont pas une solution au problème et ne devraient pas être considérés par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce type de facturation compromettrait les principes d'universalité et d'accessibilité aux services de santé auxquels tiennent la population et les médecins que je représente.
Je ne peux toutefois nier le fait que notre système de santé est essoufflé et il subira encore plus de pression au cours des prochaines années avec la diminution de la part fédérale des dépenses provinciales au chapitre des soins de santé. Je partage avec le ministre de la Santé le fait que le ministère ne peut se passer des 60 millions de dollars générés actuellement par la tarification des chambres et je comprends qu'il cherche des solutions. Mais la solution n'est pas dans cette direction.
Ce qui frappe d'emblée, quand on écoute différents intervenants nous parler de la pérennité de notre système de santé, c'est de constater à quel point le discours est axé sur le niveau de financement de notre réseau.
Or, au risque de heurter quelques âmes sensibles, notre système ne manque pas d'argent. Celui-ci est tout simplement mal utilisé. Les modes d'allocation des budgets sont archaïques, les mécanismes de reddition de comptes insuffisants, les outils d'évaluation de la performance quasi inexistants. Il est grand temps de cesser de se demander par quels moyens on devrait pomper plus d'argent dans notre système. On doit plutôt s'interroger sur les moyens à prendre pour en augmenter l'efficacité et l'efficience.
L'heure est venue de se concentrer non pas sur les revenus du système de santé mais plutôt sur ses dépenses et leur pertinence. L'AMQ et ses membres sont convaincus qu'il faut travailler à optimiser la pratique clinique au Québec. Les patients et les médecins doivent faire de meilleurs choix. Le surdiagnostic, le surtraitement, les lacunes dans la coordination des soins, les infections nosocomiales, les erreurs de médication, les incidents évitables et les réadmissions à tous les niveaux dans le réseau représentent, selon une étude de l'AMQ, environ cinq milliards de dollars qui pourraient être investis dans des activités plus utiles et pertinentes pour les patients.
Voilà la direction à prendre. Analysons notre système de santé dans son ensemble et, plutôt que de nous demander comment augmenter son financement, faisons les meilleurs choix.
Le président,
Laurent Marcoux, M.D., M. Sc.
Association médicale du Québec
SOURCE : Association médicale du Québec
Denise Pelletier
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