Lettre ouverte de Ghislain Picard, Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador English
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Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador23 juil, 2013, 14:12 ET
WENDAKE, QC, le 23 juill. 2013 /CNW Telbec/ - Voici le texte d'une lettre ouverte de Ghislain Picard, Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Connaissez-vous Terry Lalo? Sans doute que non. Vous n'aurez jamais la chance de le connaître non plus. Terry est mort il y a quelques années. Il était un jeune Innu de seize ans. Terry et des policiers se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Terry est mort à l'hôpital quelques semaines plus tard. Dérapage. Le système s'est occupé de cette affaire. Pour sévir contre les responsables? Pour les protéger? Je ne le sais pas.
La semaine dernière, à Unamen Shipu, plus à l'est sur la Côte Nord, un autre Innu et des policiers se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Dérapage. Le système s'en occupe déjà : enquête interne, mutisme.
Des aînés, des femmes, des jeunes des Premières Nations, dans leurs communautés ou dans des villes, ont peur. Ils ont peur de dérapages. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas acceptable.
Les policiers et les policières exercent un métier très difficile, dans des conditions souvent également très difficiles. La très grande majorité s'en tire très bien. Je leur lève mon chapeau. Sincèrement.
Ce qui me préoccupe par contre au plus haut point c'est que, lorsqu'un policier ou une policière dérape, lorsqu'il ou elle oublie le professionnalisme, la formation et les conseils reçus, cet individu en colère redevient le produit d'une société. Que lui a appris cette société sur les Premières Nations? La question doit être posée et surtout, la réponse trouvée rapidement.
Un plan d'action contre le racisme et la discrimination envers les Premières Nations et les Inuit, les différents gouvernements qui se sont succédé à Québec en parlent depuis une bonne vingtaine d'années. Le gouvernement actuel semble décidé à agir. Tant mieux. On verra. À Ottawa, on ferme les yeux et on fait surtout de gros efforts pour les garder bien fermés, comme dans le cas des femmes des Premières Nations, Inuit ou Métis dont on compte les disparitions par dizaines.
Pour la mémoire de Terry et de tous les autres, pour ceux et celles qui ont peur, qui sont blessés par le regard des autres, nous devons ensemble prendre action maintenant contre le racisme et la discrimination.
SOURCE : Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Mélanie Vincent ([email protected])
Cell. : 418-580-4442
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