LETTRE OUVERTE - Gouvernance des commissions scolaires : un absent de taille autour de la table
QUÉBEC, le 1er oct. 2019 /CNW Telbec/ - Lettre ouverte de l'Association québécoise des cadres scolaires dans le cadre du dépôt du projet de loi no 40.
Dans le cadre de la transformation des commissions scolaires en centres de services scolaires, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, propose un modèle de gouvernance où seront représentés les parents, les directions d'établissement ainsi que le personnel enseignant, professionnel et de soutien. C'est à juste titre qu'ils y siègeront. Mais si l'objectif est de mettre en place des conseils d'administration axés sur l'ensemble des besoins de tous les élèves, on s'explique mal pourquoi aucun siège n'a été prévu pour les cadres scolaires, notamment ceux des Services éducatifs des commissions scolaires.
Les cadres scolaires offrent des services directs aux élèves et aux parents. Les constructions et les agrandissements des écoles, le déploiement de matériel technologique pour les élèves, le portail des parents, le traitement des plaintes, l'embauche de personnel spécialisé pour les élèves, la gestion des services alimentaires, celle des bassins de clientèle en fonction de la capacité des écoles, le transport matin, midi, soir et le transport adapté : la liste d'exemples de services directs à la clientèle pourrait s'étirer encore longtemps.
Des cadres dédiés aux clientèles vulnérables
Les gouvernements ont fait de la réussite éducative et de la persévérance scolaire des priorités absolues. Les cadres des Services éducatifs sont des acteurs de premier plan au cœur de ces chantiers et de ces priorités ministérielles.
Chaque jour, en cogestion avec les directions des écoles, les cadres des Services éducatifs offrent des services directs aux élèves et à leurs parents. Ils optimisent le travail de centaines de spécialistes pédagogiques qui accompagnent de façon plus particulière certains élèves du primaire, du secondaire, de la formation professionnelle et de la formation générale aux adultes, entre autres les élèves handicapés et en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA). Ces gestionnaires ont créé des partenariats avec le réseau de la santé et des services sociaux afin de soutenir la réussite éducative des clientèles plus vulnérables. Ces experts jouent également un rôle fondamental pour l'accueil et la francisation des élèves immigrants, l'enseignement à domicile ou en milieu hospitalier, la mise en place des services des écoles spécialisées pour les clientèles EHDAA et l'organisation des cours d'été.
Les gestionnaires des Services éducatifs évoluent sur le terrain, ils connaissent les besoins des élèves, de leurs familles et des équipes-écoles. Leur expertise pédagogique et leur vision globale permettent de préserver un accès équitable aux ressources spécialisées entre tous les établissements de leur territoire.
Le modèle des cégeps et des universités
La Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel prévoit la présence du directeur des études au sein du conseil d'administration. De la même façon, la Loi sur l'Université du Québec prévoit que le conseil d'administration est composé, entre autres, « de deux personnes exerçant une fonction de direction à l'université constituante, dont au moins une personne exerçant une fonction de direction d'enseignement ou de direction de recherche… ». Pourquoi l'expertise des cadres qui siègent sur ces conseils d'administration est-elle reconnue dans les cégeps et les universités et qu'elle ne l'est pas au primaire, au secondaire, en formation professionnelle et en formation générale des adultes ?
Les cadres scolaires ont toujours travaillé pour l'avancement du réseau de l'éducation, au même titre que toutes les catégories de personnel, les parents et les partenaires du milieu.
Les exclure des conseils d'administration des centres de services scolaires enverrait non seulement un bien mauvais signal, mais priverait également les futurs centres de services d'une expertise essentielle à la prise de décision éclairée pour les élèves. Particulièrement en cette ère de culture collaborative.
L'Association québécoise des cadres scolaires propose au ministre de s'inspirer des cégeps et des universités pour renforcer la gouvernance des nouveaux centres de services scolaires. Assurons-nous que les conseils d'administration seront riches d'une diversité d'expertises et de connaissances terrain.
Jean-François Parent, président-directeur général
Association québécoise des cadres scolaires (AQCS)
SOURCE Association québécoise des cadres scolaires (AQCS)
Josée St-Hilaire, conseillère aux communications, 418 654-0014, poste 224, Cellulaire : 418 803-0914
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