Levée des blocus Atikamekw : un projet d'entente sera négocié lundi
NITASKINAN, QC, le 6 juill. 2012 /CNW Telbec/ - Le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan annonce la levée immédiate des blocus forestiers situés au km 30 (chemin communément appelé Kawaie) et au km 61 sur le chemin d'accès reliant Opitciwan et la 167 au Lac-Saint-Jean, jusqu'à minuit, le lundi 9 juillet au soir. Cette décision est appuyée par le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des Atikamekw de Manawan.
Le Conseil des Atikamekw de Wemotaci n'a pas encore pris de décision concernant les blocus, voulant d'abord poursuivre la consultation de ses membres. Demain (samedi, 7 juillet) l'ensemble des membres de la Nation Atikamekw se réuniront afin de faire le point sur cette crise et définir une stratégie commune. Cette consultation portera notamment sur un projet d'entente devant être soumis lundi matin au gouvernement du Québec. Ce projet d'entente-cadre devrait ouvrir la voie à la négociation d'une entente de principe devant être conclue d'ici le 30 août 2012, suivie d'une entente finale portant sur l'ensemble des dossiers qui font présentement l'objet de la crise forestière en Haute-Mauricie.
Rappelons que, depuis le 25 juin, les Atikamekw bloquaient les opérations forestières sur le Nitaskinan, notamment celles de la compagnie Kruger, et empêchaient les camions transportant du bois de sortir du territoire traditionnel atikamekw. Le mardi 3 juillet, la Grand Chef Eva Ottawa et les Chefs des trois communautés, Christian Awashish (Opitciwan), David Boivin (Wemotaci) et Paul-Émile Ottawa (Manawan), ont rencontré les ministres des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet, et des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac. Lors de cette rencontre, les ministres ont affirmé être prêts à négocier sur la base des demandes des Atikamekw, une promesse que la Grand Chef et les Chefs ont demandé à voir confirmée par écrit, signée par le premier ministre Jean Charest.
Le lendemain, le mercredi 4 juillet à 14h, les leaders Atikamekw ont reçu la lettre de Jean Charest qui évoquait l'ouverture à une négociation entre les parties mais qui laissait en plan certains points discutés lors de la rencontre de la veille. Malgré leur déception, les Atikamekw avaient accepté de lever les blocus pour une période initialement prévue de 48 heures. Par contre, en raison d'incidents survenus sur le territoire, dont une agression volontaire commise par un camionneur sur le site d'un des blocus atikamekw, la suspension des blocus a été limitée à 24 heures. Des échanges récents entre le ministre Kelley et les leaders Atikamekw ont amené ceux-ci à accepter une nouvelle trêve afin de dénouer rapidement l'impasse actuelle.
D'ici à la rencontre de négociation prévue entre les représentants de la Nation Atikamekw et le gouvernement du Québec lundi matin (9 juillet), la Grand Chef et les Chefs atikamekw d'Opitciwan et de Manawan consulteront les membres de leur Nation sur un projet d'entente-cadre qui sera soumis au gouvernement. Ce projet d'entente comprend la création d'une table politique de haut niveau, composée de membres élus du gouvernement et des conseils atikamekw, ainsi que la mise en place d'une négociation intensive portant sur la création d'une relation de nation à nation, l'établissement d'une formule de cogestion du territoire, l'accès aux ressources naturelles du Nitaskinan, les redevances sur la gestion des ressources du Nitaskinan et les mesures d'harmonisation sur le Nitaskinan.
Si aucune entente n'est conclue avec le gouvernement du Québec lundi, il va sans dire que les blocus reprendront dès le lendemain, le mardi 10 juillet.
Par ailleurs, mis au courant que la compagnie Kruger préparait des injonctions, les Atikamekw tiennent à souligner que la judiciarisation du conflit n'est d'aucune façon la bonne voie à suivre et ne peut qu'envenimer la situation actuelle.
Les Atikamekw font également valoir que toute la région bénéficierait d'une entente négociée : les travailleurs, les compagnies forestières et autres commerces, tout autant que les trois communautés atikamekw. Il a été démontré que toutes les grandes ententes entre des nations autochtones et les gouvernements ont résulté en une croissance économique cinq fois supérieure de ces régions.
À propos de Manawan et d'Opitciwan
Située dans la partie nord de la région de Lanaudière, Manawan compte 2400 personnes. Sa gouvernance est assurée par le Conseil des Atikamekw de Manawan. Située au nord du Réservoir Gouin, à 300 km à l'ouest de Roberval, la communauté d'Opitciwan compte 2592 membres, dont 2169 vivant sur la réserve, et est administrée par le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan. Le Peuple Atikamekw occupe le Nitaskinan depuis des millénaires.
Suzanne Bourdon
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