L'habitation en danger - L'abordabilité des maisons pour les ménages québécois : Une mission pour les générations à venir

MONTRÉAL, le 12 sept. 2013 /CNW Telbec/ - L'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) lance un cri d'alarme. L'abordabilité des maisons pour les ménages québécois, particulièrement pour les jeunes et les prochaines générations, est en danger. C'est ainsi que s'est exprimé M. Jean-Paul Filion, directeur principal du développement des affaires et des relations gouvernementales de l'APCHQ en conférence de presse aujourd'hui.

Mission Générations

L'APCHQ met donc de l'avant une campagne publicitaire télé sans précédent à travers le Québec pour que cesse la dégradation de l'abordabilité, pour contrer le poids excessif de la réglementation sur le prix de l'habitation et pour instaurer une politique nationale d'habitation.

L'APCHQ compte sur le soutien de la population pour appuyer cette campagne « afin que nos enfants puissent un jour accéder à la propriété. On veut envoyer un signal clair et fort également à tous les décideurs politiques. Il faut mettre en place une véritable politique d'habitation pour qu'enfin on puisse bâtir un avenir adéquat et accessible pour nos jeunes », souligne M. Filion.

L'APCHQ invite le grand public à se rendre sur le microsite MissionGenerations.ca et souscrire à cette  grande campagne de sensibilisation.

La dégradation de l'abordabilité

Le coût croissant des terrains, l'augmentation des frais de développement, la hausse des taxes, sans compter le fait qu'il faut maintenant plus de dix ans pour accumuler une mise de fonds nécessaire à l'achat d'une première propriété font partie des irritants qui freinent l'accessibilité à la propriété. Pour donner aux prochaines générations une chance raisonnable de devenir propriétaires, le défi est de taille si l'on considère qu'en 2001, par exemple, il fallait environ 5 ans pour accumuler la mise de fonds obligatoire.

Il ne fait aucun doute que l'abordabilité se dégrade. « Sans la baisse des taux d'intérêt des dernières années, l'effet de l'augmentation trop rapide des prix aurait été brutal », précise M. Filion.

Des chiffres qui parlent

Selon une étude réalisée par M. Pierre Bélanger, économiste et expert-conseil en habitation, près de 60 % de l'augmentation du prix des maisons neuves entre 2006 et 2012 (pour une résidence typique de 1200 pi²) était attribuable aux prix des terrains et aux frais de développement afférents. Par ailleurs, mentionnons qu'au cours de cette même période, les coûts d'acquisition des terrains bruts ont mené le bal avec une hausse de près de 73 %, et qu'une surenchère du prix est à prévoir compte tenu de l'entrée en vigueur des plans métropolitains d'aménagement et de développement de Montréal et de Québec, qui limitent l'offre de nouveaux terrains.

Vivement une politique nationale d'habitation

L'APCHQ insiste sur la nécessité d'instaurer une politique nationale d'habitation afin d'assurer la cohérence de l'intervention gouvernementale, car trop de ministères et de sociétés d'État interviennent en matière d'habitation, sans se soucier de l'impact sur le prix des habitations. Le cumul des interventions non coordonnées mène à la situation que l'APCHQ dénonce depuis un bon moment déjà, puisqu'aucun ministère n'a tenté d'arbitrer jusqu'à maintenant.

« Il n'y a actuellement aucune planification stratégique globale, aucune politique ni vision d'ensemble. Il faut que l'on se préoccupe des enjeux concrets auxquels les ménages québécois font face pour trouver un logement adéquat, à un prix raisonnable, ou pour accéder à la propriété », ajoute M. Filion. Dans ce contexte, l'APCHQ considère que l'habitation doit être une priorité gouvernementale de façon à ce que les jeunes ménages québécois ainsi que les prochaines générations puissent à leur tour aspirer à devenir propriétaires.

À propos de l'APCHQ

Fondée en 1961, l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) est un organisme privé à but non lucratif et à adhésion volontaire, qui transige avec plus de 17 000 entreprises réunies au sein de 15 associations régionales. Elle occupe une place prépondérante dans l'industrie de la construction et de la rénovation. En 1976, elle a instauré un programme privé de garantie sur les bâtiments résidentiels neufs, duquel s'est largement inspiré le gouvernement pour définir les standards de la garantie obligatoire en 1999. Proactive, elle a créé en 1986 un plan de garantie couvrant les travaux de rénovation. Elle a également mis sur pied la bannière Réno-Maître en 2002. L'Association et ses membres effectuent la majorité des travaux en habitation au Québec, dont près de 80 % sont sous garantie. Depuis 1997, l'APCHQ est la plus importante gestionnaire de mutuelles de prévention du domaine de la construction, regroupant aujourd'hui près de 4400 entreprises. À titre d'agent négociateur patronal des relations de travail dans le secteur résidentiel, elle défend les intérêts de plus de 14 500 employeurs qui embauchent plus de 57 000 salariés.

SOURCE : Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ)

et entrevues : Lise Raymond 514.949.4294