L'Hôpital général juif a reçu l'ordre de ne plus traiter les patients qui proviennent de l'extérieur de l'île English
MONTRÉAL, le 10 févr. 2014 /CNW/ - L'Hôpital général juif (« HGJ ») a reçu l'ordre de ne plus traiter les patients qui proviennent de l'extérieur de l'île, y compris ceux qui souffrent d'un cancer, et de les renvoyer dans les collectivités où ils habitent pour y recevoir leurs soins. Alors que cette politique s'applique à tous les hôpitaux de Montréal, l'HGJ est devenu un centre d'oncologie unique dans la province, fournissant des soins spécialisés en oncologie qui ne sont généralement pas donnés dans la plupart des centres à l'extérieur de l'île.
De nombreux patients de l'extérieur de l'île souffrant d'un cancer ont reçu des traitements à l'HGJ. Cependant, l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal craint que l'HGJ excède son budget en fournissant des soins à ces patients et veut que les patients habitant à l'extérieur de l'île soient traités dans les hôpitaux de leurs régions respectives.
L'Association canadienne du cancer colorectal (« ACCC ») croit que l'Agence est dans l'erreur et lui demande de revenir sur sa décision. « Si le nombre de patients augmente, il est plus raisonnable d'ajuster le financement en conséquence plutôt que de compromettre la norme des soins offerts à ces patients. En renvoyant les patients vers des centres qui ne peuvent pas leur offrir le même niveau de soins qu'ils reçoivent dans un centre spécialisé en oncologie comme le Centre du cancer Segal de l'HGJ, nous pouvons grandement compromettre non seulement leur qualité de vie, mais également la possibilité de prolonger leur vie ou de trouver une cure », a déclaré Barry D. Stein, président de l' ACCC.
« Nous croyons que les patients ont le droit fondamental de choisir le médecin qui leur prodiguera des soins et que, en matière de cancer qui est souvent une question de vie et de mort, le gouvernement peut être en train de compromettre leurs chances de survie et leur qualité de vie. C'est une question d'atteinte aux libertés individuelles de la part du gouvernement et, dans le cas présent, d'une atteinte au droit fondamental à la vie pour les patients atteints d'un cancer », a ajouté M. Stein.
Alors que ce serait formidable de pouvoir recevoir des soins spécialisés en oncologie partout dans la province, le Québec ne dispose malheureusement pas d'agence sur le cancer ayant des centres spécialisés partout sur son territoire comme on en trouve dans plusieurs autres provinces comme la Colombie-Britannique et l'Ontario. Malgré cela, l'HGJ est devenu un centre de choix pour les patients atteints d'un cancer colorectal et d'autres cancers qui ont besoin de traitements spécialisés.
« En fait, c'est l'occasion pour le ministère de la Santé de jouer un rôle positif en reconnaissant ce centre et en lui allouant les ressources nécessaires pour répondre à la demande additionnelle et pour démontrer que nous pouvons véritablement avoir un centre du cancer de première catégorie au Québec pour tous les Québécois », a affirmé M. Stein.
Bien qu'il soit louable de s'assurer que tout le monde reçoive des services médicaux près de son domicile, aucun effort n'est fait pour s'assurer que l'expertise et l'équipement adéquats sont disponibles dans les centres où ces patients sont envoyés. « Dans les cas de cancer colorectal, il faut d'abord consulter tant les patients que les centres de cancérologie, y compris les départements de radio-oncologie, le cas échéant, pour s'assurer que les patients puissent recevoir les normes de soins avant de simplement les envoyer à l'extérieur de l'île sans planification », a déclaré Dr Gerald Batist, directeur du Centre du cancer Segal.
« Nous parlons du droit légal des patients de recevoir leurs soins à l'endroit de leur choix plutôt qu'à un endroit choisi par leur code postal. Nous parlons des choix des patients et du partenariat avec des hôpitaux régionaux pour que les patients atteints d'un cancer puissent intégrer leurs soins en toute sécurité et avec efficacité dans leur centre local, mais il est surtout question de patients qui reçoivent la norme de soins dont ils ont besoin et qu'ils sont en droit de recevoir », a déclaré M. Batist.
« De plus, cette décision mine la complexité des traitements du cancer et de la radiothérapie en plus d'aller contre le choix du patient et de son intérêt supérieur », a déclaré Dre Te Vuong, directrice de la division de radio-oncologie du Centre du cancer Segal.
« Le programme de radiothérapie colorectale à l'HGJ est reconnu internationalement. Les résultats cliniques de la décision, au chapitre de la survie, sont parmi les meilleurs qui sont signalés dans le monde et sont les seuls résultats disponibles au Québec. L'interdiction pour les gens des autres régions d'accéder à ces traitements est intolérable et difficile à justifier », a ajouté Dre Vuong.
Le cancer colorectal
Le cancer colorectal, cancer du côlon ou du rectum, est la deuxième cause de décès liés au cancer au Canada. Bien qu'il soit hautement évitable et curable s'il est détecté tôt, on estime que 23 300 Canadiens (6 300 au Québec) recevront un diagnostic de cancer colorectal et que malheureusement 9 200 (2 450 au Québec) en mourront.
Le cancer colorectal touche les hommes et les femmes à peu près en nombre égal. Un homme sur 13 et une femme sur 16 devraient en être atteints au cours de leur vie. Un homme sur 28 et une femme sur 32 en mourront.
ACCC
L'Association canadienne du cancer colorectal est la plus importante organisation sans but lucratif au pays qui s'efforce de sensibiliser le public au cancer colorectal, d'offrir un soutien aux patients ainsi que de réclamer une politique nationale de dépistage et d'accès rapide et équitable à des traitements efficaces afin d'améliorer l'évolution des patients.
SOURCE : Association canadienne du cancer colorectal
Association canadienne du cancer colorectal
Tél. : 514-875-7745, poste 228 ou [email protected]
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