MONTRÉAL, le 9 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Dans le cadre du débat sur les régimes de retraite municipaux, l'Institut économique de Montréal propose de carrément abandonner les régimes à prestations déterminées pour passer à un régime à cotisations déterminées, mais pour l'avenir seulement, et d'indexer graduellement l'âge de la retraite. Ces deux solutions règleraient progressivement mais durablement le problème des déficits des régimes de retraite, contrairement au projet de loi 3.
Ces solutions, d'abord présentées dans une lettre ouverte parue la semaine dernière dans un grand quotidien, sont davantage détaillées dans une Note économique publiée aujourd'hui.
À l'échelle du Québec, les régimes de retraite des employés municipaux présentent des déficits qui s'élèvent à 3,9 milliards de dollars. Pour certaines municipalités, les versements aux régimes de retraite ont explosé. « Le statu quo n'était plus acceptable. Le gouvernement se devait d'agir pour protéger les contribuables », affirme Youri Chassin, auteur de la Note économique.
Cependant, le projet de loi 3 s'attaque au partage des déficits des régimes sans remettre en question les facteurs qui les ont causés. Les régimes de retraite à prestations déterminées présentent des déficits parce que trois phénomènes ont été sous-estimés par les actuaires : l'allongement de l'espérance de vie, la baisse des taux de rendement et la générosité des régimes.
Même avec le projet de loi 3, les contribuables ne sont par exemple pas pleinement à l'abri d'une nouvelle chute des rendements boursiers, qu'elle survienne dans 5, 10 ou 20 ans. Au contraire, les régimes à cotisations déterminées, eux, ne présentent aucun risque pour les contribuables.
L'allongement de l'espérance de vie représente par ailleurs un coût pour les régimes actuels puisque les prestations seront versées plus longtemps. C'est d'autant plus le cas pour les employés municipaux qui passent parfois plus de temps à la retraite que sur le marché du travail.
Selon l'étude dévoilée aujourd'hui, l'âge de la retraite devrait être rehaussé graduellement de façon à correspondre à deux années travaillées pour chaque année de retraite en moyenne. Ensuite, il importe d'instaurer une formule d'indexation automatique en fonction de l'allongement de l'espérance de vie des Québécois, pour répartir proportionnellement les gains de longévité entre la retraite et la vie active, et dépolitiser le débat.
« Les solutions proposées dans cette Note économique permettent de s'attaquer au problème des déficits futurs tout en respectant les ententes signées et la capacité de payer des contribuables », souligne Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM. « Notre approche risque de froisser certains par son audace, mais ces solutions progressives et durables méritent d'être discutées franchement », conclut-il.
La Note économique intitulée « Des solutions pour les régimes de retraite municipaux » est signée par Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l'Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE : Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : 514-273-0969 p. 2231; Cell. : 514-668-3063; Courriel : [email protected]
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