Lignes directrices sur le trouble du spectre autistique - Position de l'Association des pédiatres du Québec
MONTRÉAL, le 23 févr. 2012 /CNW Telbec/ - L'Association des pédiatres du Québec se réjouit de la publication des lignes directrices sur l'évaluation et le diagnostic du trouble du spectre autistique faite conjointement par le Collège des médecins et l'Ordre des psychologues du Québec. Nous apprécions ce travail de collaboration et de mise en commun de l'expertise qui se retrouve dans cette publication et qui devrait se retrouver aussi dans les services diagnostiques et les traitements offerts à ces enfants et à leurs familles.
Les données présentes dans cette publication nous paraissent conformes à la littérature scientifique et ont fait l'objet d'une analyse visiblement rigoureuse.
Nous croyons, tel qu'il est énoncé dans ce document, que le diagnostic de trouble du spectre autistique requiert la participation de plusieurs professionnels, le médecin et le psychologue bien sûr, mais souvent aussi l'orthophoniste, l'ergothérapeute, le psychoéducateur, etc. Le caractère interdisciplinaire de l'évaluation diagnostique est bien souligné dans le document. Le médecin qui possède une expertise dans le développement de l'enfant joue un rôle essentiel et doit nécessairement participer au diagnostic.
Le diagnostic de trouble du spectre autistique conduit normalement à une prise en charge par les centres de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI), souvent dans un mode d'intervention intensive qui devrait être le plus précoce possible, et il conduit également à l'octroi d'une cote par le ministère de l'Éducation qui permet aussi au niveau scolaire d'avoir accès à un appui accru. Nous croyons que les pédiatres ont l'expertise nécessaire et que leur diagnostic devrait être reconnu par ces organismes, lorsqu'ils font partie d'une équipe interdisciplinaire ou ont accès aux évaluations d'une telle équipe.
Nous regrettons toutefois que les Lignes directrices ne fassent pas de recommandation sur l'organisation pratique des services diagnostiques. À l'heure actuelle le processus est souvent long, miné par la pénurie de ressources mais aussi par la bureaucratie et les listes d'attente, et prive l'enfant d'interventions précoces qui auraient peut-être un impact significatif sur son développement. C'est le cas d'ailleurs aussi pour des enfants qui ont d'autres types de difficultés affectant leur potentiel de développement, tels les troubles de langage, déficiences motrices, etc. L'Association croit donc que le ministère de la Santé et des Services sociaux devrait ordonner que chaque territoire de CSSS mette sur pied une équipe d'évaluation des troubles de développement chez les enfants, en regroupant les ressources des CSSS, des CRDP et des CRDI. Ces équipes devraient être chapeautées par un médecin ayant une expertise dans le développement des enfants, le plus souvent des pédiatres. Les professionnels de ces équipes, dont les psychologues et les pédiatres, devraient avoir la formation appropriée pour utiliser les outils essentiels au diagnostic de trouble du spectre autistique, tels par exemple le questionnaire ADOS. Et évidemment leurs diagnostics devraient être reconnus par les CRDI, les CRDP et les commissions scolaires.
Tous ceux qui sont concernés par le diagnostic de trouble du spectre autistique devraient avoir un souci de rigueur, mais aussi d'efficacité, et c'est le cas de l'Association des pédiatres du Québec qui n'a qu'un seul objectif, assurer aux enfants du Québec les meilleurs soins possibles.
SOURCE :
Association des pédiatres du Québec
INF. :
Dre Pascale Hamel, présidente
514 350-5127
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