L'implantation de centres de traitement des matières organiques au sein de l'agglomération montréalaise : une équité territoriale à retrouver selon l'OCPM English
MONTRÉAL, le 4 avril 2012 /CNW Telbec/ - L'Office de consultation publique de Montréal rend public aujourd'hui son rapport sur la consultation publique tenue sur des projets de règlement autorisant la construction et l'occupation de quatre centres de traitement des matières organiques et d'un centre pilote de prétraitement des ordures ménagères. Ces règlements modifient le règlement d'urbanisme de deux arrondissements, Villeray - Saint-Michel - Parc-Extension et LaSalle, ainsi que de deux villes liées, Dorval et Montréal-Est. Ce mandat est donné à l'Office en vertu de l'article 89.1.1 de la Charte de la Ville de Montréal. C'est la première fois que l'Office reçoit un mandat de la part du conseil d'agglomération, comme le prévoit cet article de la Charte.
Les projets de règlements prévoient la construction de ces infrastructures dans les arrondissements et villes liées mentionnés, mais à certaines conditions. En effet, il est prévu des normes relatives à l'implantation et à la hauteur des bâtiments, à l'occupation des espaces extérieurs, à l'aménagement paysager. Ils comportent aussi des objectifs et des critères d'aménagement, d'architecture et de design.
Plus de 500 personnes ont assisté ou participé aux séances d'information ou aux séances d'audition des mémoires. La commission s'est déplacée dans les arrondissements et dans les villes liées directement concernées par la localisation des équipements. La majorité des participants est en accord avec la valorisation des matières organiques. On a salué les efforts de l'agglomération pour réduire l'enfouissement et gérer les matières organiques sur l'île de Montréal par compostage et biométhanisation. Toutefois, comme la sélection des technologies spécifiques qui s'appliqueraient sur chacun des sites n'a pas été complétée, de nombreuses interrogations sur les impacts potentiels de l'implantation des équipements sont restées sans réponse, notamment les risques de nuisances (odeurs, bruit, camionnage), les risques associés aux technologies spécifiques qui seraient utilisées aux centres de biométhanisation et au centre pilote de prétraitement. Cela vient limiter la capacité citoyenne de juger de la pertinence des sites proposés malgré les études préliminaires déposées par l'agglomération.
Cependant, la question fondamentale consiste en ce que le projet sur lequel a finalement porté la consultation n'est plus celui déposé au départ par l'agglomération. En effet, le refus tardif et sans retour d'Aéroports de Montréal (ADM) de rendre disponible le site prévu dans le secteur Ouest (Dorval) a complètement changé la donne. Il n'y a plus quatre sites d'accueil, mais trois. Il n'y a plus cinq infrastructures, mais quatre. Les participants de l'est de l'île craignent que toutes les activités de traitement des matières organiques finissent par prendre place dans l'est de Montréal, en l'absence de site dans le secteur Ouest et en raison du décalage dans le temps de la mise en opération du site du secteur Sud.
La commission rappelle que l'autonomie régionale et l'équité territoriale sont les pierres angulaires de la démarche suivie par l'agglomération. L'équité territoriale fait référence à une idée d'équilibre, de réciprocité, les uns ne pouvant profiter des bénéfices au détriment des autres qui subissent les inconvénients. La commission est consciente de la difficulté de localiser les équipements collectifs qui sont générateurs de nuisances. Il faut donc tenter à la fois de les répartir au mieux et d'en réduire les impacts négatifs potentiels au minimum.
Du point de vue de la commission, s'il est impérieux d'installer rapidement des équipements sur les sites Nord et Est pour démarrer le projet de traitement des matières organiques, une telle décision ne peut être prise que si, au même moment, d'autres décisions sont prises pour implanter également des équipements dans les secteurs Ouest et Sud, dès la première phase du projet de traitement. La commission recommande, en conséquence, que l'agglomération confirme un nouveau site dans le secteur Ouest et procède à l'implantation du centre de compostage qui lui est destiné en même temps que celui prévu dans le Nord, sur le site du CESM.
Pour le secteur Est, la commission recommande l'implantation du centre pilote de prétraitement sur le site de la carrière Demix, tel que prévu, et que tous les efforts soient faits pour y associer une chaire universitaire. Quant aux centres de biométhanisation, la commission recommande que l'agglomération procède immédiatement à l'acquisition et la décontamination du site Solutia et à la mise en place d'un centre dans l'arrondissement de LaSalle, dès la première phase du projet de traitement, à moins que le regroupement à court terme d'un centre de biométhanisation et du centre pilote de prétraitement sur le site de Demix ne soit envisagé comme un levier économique significatif pour l'est de Montréal.
Des conditions d'implantation ont également été établies pour chacun des sites. La commission recommande que des accords de développement les incluant soient signés avec chacun des arrondissements ou villes liées concernés.
Toute l'information disponible sur ce projet peut se trouver aux bureaux de l'Office au 1550, rue Metcalfe, bureau 1414 et à la Direction du greffe à l'Hôtel de Ville au 275, rue Notre-Dame Est. Cette documentation est aussi disponible sur le site internet de l'Office au www.ocpm.qc.ca.
Luc Doray
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514 977-8365 (cell.)
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