L'Indice Scotia des prix des produits de base rebondit de nouveau en août
- Les métaux dominent : depuis le début de 2010, l'or fait mieux que les obligations et les actions
TORONTO, le 22 sept. /CNW/ - Après avoir regagné du terrain en juillet, l'Indice Scotia des prix des produits de base, qui mesure la tendance des prix de 32 des principales exportations canadiennes, est de nouveau en hausse en août - augmentant de 1,6 % en glissement mensuel - et il poursuivra sans doute sur sa lancée en septembre.
"L'indice global remonte après la correction du printemps dernier, stimulé par la crise des dettes souveraines dans la zone euro", a expliqué Patricia Mohr, vice-présidente d'Études économiques Scotia et spécialiste du marché des produits de base à la Banque Scotia. "Bien qu'il demeure sous le point culminant de 2010 atteint en avril dernier, l'indice global a gagné 26,7 % depuis le creux cyclique d'avril 2009."
L'indice des métaux et des minéraux a dominé l'ensemble des prix des produits de base en août (+ 4,7 % par rapport à juillet), ayant enregistré des gains diversifiés pour ce qui est des métaux communs et précieux, du molybdène, du soufre et de l'uranium. L'indice agricole a également enregistré un gain modeste de 0,3 % en glissement mensuel, alors que le prix d'exportation demandé pour le blé par la Commission canadienne du blé a progressé de 18,8 % par rapport à celui atteint 12 mois auparavant. Les prix du blé ont encore augmenté en septembre (+ 35 % en glissement annuel). La Russie, troisième exportateur mondial de blé l'an dernier, a étendu son interdiction d'exportation au blé et aux céréales fourragères jusqu'en novembre 2011 en raison d'une grave période de sécheresse sévissant dans l'ensemble des 12 pays de l'ex-URSS. En revanche, l'indice du pétrole et du gaz a reculé de 0,2 % d'un mois sur l'autre, et l'indice des produits forestiers a fléchi de 0,7 % par rapport à juillet.
"Le prix de la potasse (FAB Vancouver) a surtout fait du surplace en 2010, passant de 347,50 $ US à 342,50 $ US la tonne en août", a ajouté Mme Mohr. "Toutefois, la société BPC a annoncé des hausses de prix pour le Brésil et l'Asie du Sud-est - avec l'assentiment de Canpotex - et ces majorations, d'environ 20 $ US, semblent avoir été appliquées en Asie du Sud-est. Les prix des engrais azotés et phosphatés explosent actuellement - stimulés par la forte augmentation des prix du maïs et d'autres céréales et oléagineux depuis les trois derniers mois."
Alors qu'on s'attend à une production de maïs record aux États-Unis en 2010-2011, la demande intérieure d'éthanol (un additif pour le carburant) et les volumes d'exportation élevés (p. ex., vers la Chine pour la production de viande porcine) ramèneront les stocks de maïs des États-Unis, exprimés en pourcentage de la consommation globale, au plus bas niveau atteint depuis 1995-1996. En conséquence, les prix du maïs au CBOT ont grimpé en flèche, atteignant le prix lucratif de 5,08 $ US le boisseau. Le maïs nécessite normalement un généreux épandage d'engrais (azote, phosphates et potasse), ce qui laisse présager une forte demande d'engrais au printemps prochain.
"Le prix de l'or au comptant a atteint un nouveau sommet, soit 1 292 $ US l'once, à l'ouverture de la bourse aujourd'hui", a souligné Mme Mohr. "Au 21 septembre, le prix de l'or au comptant avait progressé de 17,4 % par rapport au 31 décembre 2009 - dépassant l'indice des obligations du Trésor américain de 10 ans et générant un rendement total de 11,8 % incluant un gain en capital et le coupon d'intérêt, alors que l'indice S&P 500 n'avait progressé que de 2,2 % en ne tenant pas compte des dividendes."
Cependant, sur les 32 prix des produits de base figurant à l'Indice Scotia, le prix du charbon cokéfiable de première qualité a augmenté durant la majeure partie de cette année (de 75,8 % jusqu'en septembre). Bien que le prix du cuivre au LME n'ait gagné que 4,8 % au 21 septembre, la marge générée par le cuivre par rapport aux seuils de rentabilité mondiaux moyens (en incluant la moins-value) des sociétés minières est plus élevée, à 61 %, que celle de l'or (52 %).
Selon le rapport, trois nouveaux facteurs ont récemment eu pour effet de doper les prix de l'or : 1) les inquiétudes au sujet des dettes publiques et des déficits par rapport au PIB, et ce, tant aux États-Unis que dans de nombreux pays de la zone euro, ce qui remet en question l'intégrité des monnaies de papier, notamment des deux monnaies de réserve; le blocage au sein du Congrès des États-Unis a retardé l'examen du déséquilibre budgétaire; 2) les attentes voulant que la Réserve fédérale américaine puisse avoir recours à d'autres "assouplissements quantitatifs" à la suite de la déclaration de la Réserve fédérale indiquant qu'elle envisage d'injecter d'autres liquidités, au besoin, pour stimuler une économie américaine vacillante et pour attiser une inflation nettement trop faible (tendant vers la déflation); et 3) l'incertitude générale qui prévaut au sein de l'économie et des marchés financiers. Le prix de l'or se rapprochera bientôt de la barre des 1 300 $ US - 1 350 $ US.
"Le prix du cuivre continue de surpasser l'indice, s'établissant au prix lucratif de 3,49 $ US la livre à la mi-septembre et générant la plus forte marge bénéficiaire pour les sociétés minières des quatre principaux métaux communs", a poursuivi Mme Mohr. "Les fonds ont récemment rétabli des positions acheteur pour le cuivre, s'appuyant sur une offre essentiellement tendue et des révisions haussières de la croissance de la demande de cuivre en Chine, fixant celle-ci à 13 % pour 2010 et à au moins 8 % pour 2011, après un gain exceptionnel de 28 % en 2009, en excluant toute accumulation de réserves stratégiques par le State Reserve Bureau chinois ou par des transformateurs de métaux chinois. Alors que la croissance du PIB chinois ralentira très probablement au troisième trimestre de 2010, on s'attend à ce que la demande de cuivre reparte de nouveau vers la fin de 2010. La Chine, principal moteur du marché du cuivre mondial, représente près de 40 % de la demande mondiale, comparativement aux États-Unis, qui en représentent 8,5 %."
À l'échelle mondiale, la production de cuivre n'a progressé que de 1,4 % par année entre 2006 et 2009, ce qui est inférieur au taux de croissance de la demande. Les grandes sociétés minières étaient peu intéressées à lancer des projets durant le sommet du dernier cycle économique en 2007-2008, au cours duquel les coûts en immobilisations augmentaient rapidement. Alors que 2011 coïncidera avec le démarrage de nouveaux projets miniers, les conditions relatives à l'offre et à la demande devraient être plus déficitaires en 2011 qu'en 2010 (en dépit du fait que la croissance de la demande dans les économies matures du G7 demeurera faible). Il faudra attendre 2012 pour que les projets d'expansion minière ne permettent de commencer à rattraper la demande mondiale.
Parmi les projets d'aménagement et d'expansion de mines de cuivre les plus notables prévus au cours des trois prochaines années, mentionnons : au Canada (Copper Mountain, Wolverine, expansions à Gibraltar et à Highland Valley); en Mongolie (Oyu Tolgoi d'Ivanhoe Mines et de Rio Tinto); au Chili (Andacollo, expansion d'Andina et de Candelaria, Caserones, expansion d'El Teniente, Esperanza, expansion de Los Pelambres et de Spence); au Pérou (expansion d'Antamina); en Zambie (Kansanshi, First Quantum; Lumwana, Equinox Minerals); et dans la République démocratique du Congo (Tenke-Fungurume SxEw).
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
Renseignements: Patricia Mohr, Études économiques Scotia, 416-866-4210, [email protected]; ou Robyn Harper, Relations publiques, 416-933-1093 ou [email protected]
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