L'Indice Scotia des prix des produits de base rebondit en juillet
- Les prix des céréales et des oléagineux augmentent, ce qui indique une progression de la demande et des prix des engrais à l'échelle mondiale.
TORONTO, le 23 août /CNW/ - L'Indice Scotia des produits de base, qui évalue les tendances influant sur le prix de 32 des principales exportations canadiennes, a augmenté de 2,7 % d'un mois à l'autre en juillet et a poursuivi sa progression au début d'août, après des baisses marquées en mai et en juin.
"Les prix des produits de base libellés en dollars le mois dernier ont été stimulés par une forte baisse du dollar américain par rapport aux autres devises importantes, et par un certain regain d'appétit pour le risque de la part des investisseurs en ce qui concerne les produits de base et les actions", a expliqué Patricia Mohr, vice-présidente, Études économiques Scotia et spécialiste du marché des produits base.
L'augmentation de l'indice Scotia des prix des produits de base a été généralisée en juillet, tous les sous-éléments ayant progressé d'un mois à l'autre (métaux et minéraux : +1,9 %, pétrole et gaz : +2,8 % et produits forestiers : +1,3 %). Les produits agricoles ont enregistré la plus forte hausse (+7,1 % d'un mois à l'autre), grâce à la vigueur des prix des céréales (blé, canola et orge) et du poisson (saumon du Pacifique et homard de l'Atlantique).
"Après avoir atteint le creux de 266 $ CA la tonne en avril et en mai, le prix à l'exportation demandé par la Commission canadienne du blé pour le blé de catégorie 1 a rapidement rebondi à 334 $ CA à la mi-août (+26 %) et il devrait grimper encore plus haut au cours des six prochains mois", a indiqué Mme Mohr. La sécheresse extrême dans l'ensemble des douze États de l'ancienne Union soviétique, l'humidité excessive dans l'Ouest canadien au printemps dernier et les piètres conditions de plantation au Kazakhstan et dans les 27 États membres de l'Union européenne auront pour effet de réduire les stocks de blé mondiaux en fin d'année, ramenant ceux-ci à 26,3 % de la consommation mondiale en 2010-11, contre 29,8 % l'an dernier. Cependant, les stocks devraient demeurer supérieurs au très faible niveau de 20,2 % enregistré en 2007-2008 qui avait fait craindre des pénuries alimentaires à l'échelle mondiale.
L'indice des métaux et des minéraux a également fortement rebondi en juillet, les prix des métaux communs s'étant redressés après les baisses enregistrées en mai et en juin, contrebalançant largement un repli temporaire des prix de l'or et de l'argent et un léger fléchissement des prix des alliages d'acier (cobalt et molybdène).
Les prix de la potasse au comptant (FAB Vancouver) sont demeurés inchangés en juillet, à 347,50 $ US la tonne, mais semblent avoir progressé légèrement à la mi-août, le Brésil ayant apparemment accepté de hausser légèrement le prix de la potasse granulaire, le portant à 390 $ US (livré), en prévision de la haute saison des plantations de maïs et de soja. Les événements survenus récemment sur les marchés des céréales à l'échelle mondiale ont déjà fait grimper considérablement les prix des engrais phosphatés et azotés.
Selon le rapport, la récente offre visant le plus important producteur de potasse du Canada, également le principal producteur d'engrais mondial considéré globalement, reflète vraisemblablement les faits suivants : 1) la perspective qu'un point d'inflexion clé ait été atteint en ce qui concerne les engrais, laissant entrevoir une hausse à court terme de la demande mondiale et des prix plus élevés; 2) une fusion éventuelle entre Silvinit et Uralkali de Russie (partenaire de BPC) avec un nouveau propriétaire, le colosse issu de cette fusion contrôlant environ 28 % de la capacité nominale de production de potasse avec Belaruskali, ce qui laisse entrevoir une concentration accrue de l'industrie à l'avenir; le principal producteur canadien demeurera le chef de file et connaîtra une forte expansion de sa capacité d'ici cinq ans; et 3) la perspective d'une forte progression de la demande des marchés en émergence pour des produits de viande et des aliments à valeur ajoutée. La demande chinoise pour du maïs fourrager destiné aux animaux de boucherie devrait représenter un important marché en expansion à moyen terme pour la potasse.
Après s'être repliés au printemps dernier, les prix du cuivre au LME demeurent relativement robustes, ayant progressé de 2,95 $ US la livre en juin à 3,05 $ US en juillet et atteint jusqu'à 3,38 $ US le 19 août; ils ont dégagé une marge bénéficiaire de 56 %, étant stimulés par une contraction de l'offre. Les stocks de cuivre au LME ont perdu plus de 27 % depuis février.
Bien que l'économie chinoise, qui représentait 39 % de la consommation de cuivre à l'échelle mondiale en 2009, devrait ralentir au troisième trimestre, après une progression de 10,3 % en glissement annuel au T2 de 2010, les estimations visant la consommation de cuivre en Chine sont revues à la hausse.
"Les fortes dépenses consacrées à l'infrastructure énergétique nationale dans les régions rurales, laquelle nécessite de grandes quantités de cuivre, se poursuivront en 2012 (12 milliards de RMB)", a ajouté Mme Mohr. "Beijing a également renouvelé le programme de subventions à l'achat d'électroménagers et fait la promotion des voitures électriques, qui consomment deux fois plus de cuivre que les véhicules conventionnels."
"En outre, on constate de plus en plus que les réserves de cuivre sont relativement limitées, étant donné que la capacité minière mondiale n'a pratiquement pas augmenté en cinq ans, et que les teneurs de minerai s'amenuisent dans les principales mines en exploitation", a souligné Mme Mohr. "Bien qu'une mise en valeur de nouvelles mines soit prévue en 2011, ce n'est qu'en 2012 qu'on ressentira des effets importants. En conséquence, les conditions de l'offre et de la demande à l'échelle mondiale pour le cuivre sont déficitaires en 2010, et le déficit devrait se creuser en 2011. Les prévisions relatives au prix du cuivre au LME ont été revues à la hausse, s'établissant à 3,20 $ US pour 2010 et à 3,35 $ US pour 2011."
Le prix du charbon cokéfiable de première qualité de l'Ouest canadien vendu au Japon et à d'autres marchés asiatiques a augmenté de 25 $ US en juillet, atteignant 225 $ US la tonne (FAB Vancouver). "Les prix de l'uranium au comptant se sont également relevés, passant de 40,75 $ US la livre à la mi-juin à 46,00 $ US à la fin juillet et à 46,50 $ US à la mi-août, les vendeurs ayant retiré des volumes, jugeant leurs prix trop faibles", a conclu Mme Mohr.
Les prix de l'or (cours de l'après-midi à Londres) ont reculé en juillet, se fixant à 1 193 $ US l'once, mais ont rebondi à 1 223 $ US à la mi-août. Les prix demeureront probablement exceptionnellement élevés d'ici la fin de 2010, compte tenu de la possibilité de l'adoption d'autres mesures d'assouplissement quantitatif par la Réserve fédérale, dans le but de stimuler une économie vacillante. Les inquiétudes face à l'ampleur des dettes et des déficits gouvernementaux continuent de soulever des doutes au sujet de l'intégrité des principales monnaies de réserve (tant le dollar américain que l'euro).
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
Renseignements: Patricia Mohr, Études économiques Scotia, 416-866-4210, [email protected] ou Patty Stathokostas, Relations publiques, 416-866-3625, [email protected]
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