- Le Canada prend une place de superpuissance énergétique, dans un contexte de flux d'échanges changeants à l'échelle mondiale
- Les prix au comptant du minerai de fer remontent en Chine en octobre
- Les valeurs des actions des entreprises canadiennes de produits forestiers se raffermissent
TORONTO, le 29 oct. 2012 /CNW/ - Après avoir inscrit un gain solide en août, l'Indice Scotia des prix des produits de base a poursuivi sa remontée en septembre, progressant de 3,8 % en glissement mensuel. L'indice global s'est rapproché des niveaux de mars 2012 et s'établit maintenant à 13,8 % sous le sommet à court terme d'avril 2011 - juste avant que la dette souveraine de la zone euro ne commence à soulever des inquiétudes et à plomber la croissance mondiale.
« La politique monétaire assouplie et les injections de liquidités par la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Japon - destinées à soutenir une économie mondiale vacillante - ont stimulé la confiance des investisseurs et des entreprises en septembre, améliorant les "actifs plus risqués", comme les produits de base et les actions », a expliqué Patricia Mohr, vice-présidente, Études économiques, et spécialiste, Marchés des produits de base, Banque Scotia.
Le pétrole et le gaz ont entraîné le gain de l'Indice Scotia des produits de base (+8,8 % en glissement mensuel) du mois dernier. Les prix internationaux du pétrole n'ont que légèrement augmenté, le Brent passant de 112,68 $ US le baril en août à 113,02 $ US, après des bonds marqués par rapport aux niveaux nettement inférieurs d'un peu moins de 103 $ US en juin et d'à peine 96 $ US en juillet. De même, le pétrole West Texas Intermediate (WTI) a monté petit à petit jusqu'à 94,56 $ US. Toutefois, les prix du pétrole léger et du pétrole lourd dans l'Ouest canadien ont dépassé les prix de référence internationaux, le pétrole lourd Western Canadian Select (WCS) affichant des prix particulièrement vigoureux. L'escompte lié au WCS semble s'amenuiser saisonnièrement à l'automne en même temps que diminuent les activités d'entretien des raffineries aux États-Unis - la destination de la grande majorité des exportations pétrolières canadiennes.
L'indice des métaux et des minéraux a rebondi en septembre (+2,2 % en glissement mensuel), alors que les gains généralisés générés par les métaux de base et précieux ont plus que compensé un léger déclin des prix de la potasse et de l'uranium et une baisse des prix du minerai de fer. Un regain d'appétit pour le risque de la part des investisseurs a stimulé les prix des métaux de base, le cuivre remontant de 3,40 $ US la livre en août à 3,65 $ US en septembre et à 3,68 $ US à ce jour en octobre (3,52 $ US actuellement).
Par contre, l'indice des produits forestiers a fléchi en septembre (-1,6 % en glissement mensuel) après s'être fermement redressé en août. Les prix des panneaux à copeaux orientés (OSB) ont continué à monter en flèche, les prix de la région nord-centre des États-Unis atteignant le niveau très rentable de 347,50 $ US le millier de pieds carrés. Les producteurs de carton doublure des États-Unis ont également mis en œuvre la première majoration de prix depuis avril 2010 - soit de 50 $ US, le portant à 690 $ US la tonne courte. Ces gains ont été plus qu'annulés par un déclin des prix des 2x4 en pin-sapin-épinette de l'Ouest, lesquels sont passés d'un vigoureux 310 $ US le millier de pieds-planche en août au niveau toujours lucratif de 296 $ US. Les prix du bois d'œuvre ont toutefois regrimpé en octobre (s'établissant actuellement à 313 $ US), parallèlement à une autre amélioration du nombre de mises en chantier aux États-Unis en septembre (872 000 unités sur une base annualisée, contre à peine 647 000 il y a un an).
L'indice agricole s'est également replié lentement en septembre (-0,4 % en glissement mensuel). Les gains enregistrés pour le canola, l'orge et le blé ont été contrebalancés par un déclin temporaire des prix du porc qui, de près de 80 $ US le quintal, se sont fixés à 66 $ US. La liquidation des stocks par les éleveurs de porc en réaction aux prix élevés des céréales fourragères est probablement responsable de ce déclin, bien que les prévisions de mise-bas à la baisse partout en Amérique du Nord auront pour effet de faire augmenter les prix l'an prochain.
« Les prix mondiaux du pétrole demeureront probablement à des niveaux historiquement élevés au cours des cinq prochaines années », a affirmé Mme Mohr, dans un dossier spécial consacré aux marchés pétroliers. « Toutefois, les faits nouveaux sous-jacents montrent une évolution marquée de l'équilibre de l'offre et de la demande de pétrole régionales et des flux commerciaux.
« La façon dont le Canada réagira à ces changements sera critique au chapitre du maintien et de l'amélioration de notre position en tant que superpuissance énergétique », a ajouté Mme Mohr.
Selon le rapport, voici quelques-uns des facteurs nouveaux sous-jacents liés à la demande :
- La consommation de pétrole dans les marchés non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) surpassera la demande des pays industrialisés de l'OCDE pour la première fois en 2014. À plus long terme, toute la croissance de la demande mondiale proviendra de pays ne faisant pas partie de l'OCDE, surtout la Chine, l'Inde, le reste des « pays émergents d'Asie », de même que de certaines parties d'Amérique latine, du Moyen-Orient et de la Russie.
- Aux États-Unis, le pic de la demande de pétrole a vraisemblablement été atteint en 2005. Pour la première fois depuis 1949, les États-Unis se sont démarqués en tant qu'exportateur net de produits pétroliers de premier plan l'an dernier, surtout vers des marchés latino-américains, dont le Mexique et le Brésil.
Quant aux facteurs nouveaux liés à l'offre, mentionnons entre autres :
- Selon les projections, la majeure partie des hausses de l'offre de pays ne faisant pas partie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de 2012-2017 proviendra des États-Unis et du Canada (près de 75 %) - découlant essentiellement de l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, de pétrole léger de réservoirs étanches à l'aide de technologies de forage horizontales et de fracturation en plusieurs étapes (surtout aux États-Unis) et de nouvelles sources de liquides de gaz naturel (ou LGN, comme l'éthane, le propane et le butane) tirées de schistes gazéifères.
- Aux États-Unis, la production de pétrole et de liquides de gaz naturel a affiché une forte remontée au cours des deux dernières années en raison de l'exploitation rapide de pétrole léger de réservoirs étanches comme le North Dakota Bakken - tendance qui va probablement se poursuivre au cours des cinq prochaines années. Les États-Unis demeureront un net importateur de pétrole brut en 2017, mais son taux d'autosuffisance augmentera de façon marquée.
- Au Canada, la production devrait augmenter, passant d'environ 3,8 millions de barils par jour (Mb/j) (y compris les LGN) à 4,9 Mb/j, la plupart des gains étant attribuables aux sables bitumineux de l'Alberta.
- En 2013-2015, les mises à niveau de raffineries dans le Midwest américain conjuguées aux prolongements des pipelines Seaway et Keystone (y compris l'approbation hypothétique du projet Keystone XL Pipeline au début de 2013) procureront des débouchés supplémentaires au pétrole lourd canadien dans les marchés du Midwest américain et de la côte ouest du golfe du Mexique (Texas).
« Cependant, les raffineries aux États-Unis se trouvant sur la côte est du golfe importent actuellement du pétrole lourd du Brésil et de la Colombie, régions qui pourraient faire une plus forte concurrence à l'Ouest canadien », a indiqué Mme Mohr.
La dynamique changeante des marchés pétroliers fait ressortir le risque commercial grandissant auquel s'exposent les champs de pétrole de l'Ouest canadien en dépendant principalement sur un important marché d'exportation - à savoir les États-Unis - et le besoin critique d'ajouter de la capacité pipelinière et ferroviaire sur la côte de la Colombie-Britannique afin d'exploiter les marchés de la côte du Pacifique dont l'essor est plus rapide.
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
La Banque Scotia est l'une des principales institutions financières en Amérique du Nord et la plus internationale des banques canadiennes. Forts de leur effectif de plus de 81 000 employés, la Banque Scotia et ses filiales comptent environ 19 millions de clients dans plus de 55 pays. La Banque Scotia offre une large gamme de produits et de services aux particuliers, aux petites et moyennes entreprises, aux grandes entreprises, ainsi que des services de banque d'investissement. L'actif de la Banque Scotia s'établit à 670 milliards de dollars (au 31 juillet 2012). Les actions de la Banque Scotia sont cotées en bourse à Toronto (BNS) et à New York (BNS). Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le site www.banquescotia.com.
SOURCE : Banque Scotia
Patricia Mohr, Études économiques Scotia, 416-866-4210, [email protected]; ou
Devinder Lamsar, Relations avec les médias, Banque Scotia, 416-933-1171, [email protected]
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