- Les prix du bois d'œuvre et des panneaux OSB se redresseront en 2013 et afficheront des gains considérables en 2014 et en 2015
- Le QE3 entraîne le dollar américain à la baisse et l'or à la hausse
- Le programme d'infrastructure d'un billion de yuans en Chine fait rebondir les prix du minerai de fer
TORONTO, le 25 sept. 2012 /CNW/ - L'indice des prix des produits de base de la Banque Scotia a progressé de 3,1 % en glissement mensuel en août, après avoir reculé de 0,4 % en juillet. Le redressement de l'indice découle de trois faits nouveaux liés à l'offre : la vigueur des marchés mondiaux du pétrole en lien avec les tensions au Moyen-Orient et la baisse marquée de la production en mer du Nord attribuable aux activités de maintenance et aux grèves; un début de reprise sur le marché de l'habitation des États-Unis, conjugué à une offre limitée de matériaux de construction en Amérique du Nord; et les prix historiquement élevés des céréales et des oléagineux en raison de la sécheresse dans le Midwest des États-Unis et certaines régions de la Russie. L'indice global se situe encore à 16,9 % en dessous de son sommet à court terme, atteint en avril 2011, soit juste avant que l'inquiétude concernant la dette souveraine de la zone euro ne gagne les marchés financiers.
« Les mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE) pour relancer une économie mondiale vacillante, soit des taux d'intérêt exceptionnellement bas et des injections massives de liquidités, ont stimulé la confiance des investisseurs et des entreprises en septembre, suscitant un regain d'intérêt envers les actifs plus risqués, comme les actions et les produits de base », souligne Patricia Mohr, vice-présidente d'Études économiques Scotia et spécialiste du marché des produits de base à la Banque Scotia.
En août, le pétrole et le gaz ont poussé l'Indice Scotia des prix des produits de base à la hausse (+11,2 % en glissement mensuel). Les prix du pétrole léger et du propane à Edmonton, les cours du brut lourd Western Canadian Select et les prix à l'exportation du gaz naturel ont tous remonté.
L'indice des produits forestiers a également progressé de 2,3 % en glissement mensuel, pour atteindre un niveau de 5,0 % supérieur à l'an dernier. Les prix des 2 x 4 en pin-sapin-épinette de l'Ouest ont bondi à 310 $ US le millier de pieds-planche (mpmp) en août, du jamais vu depuis mai 2006, tandis que les prix des panneaux à copeaux orientés (OSB) dans le centre-nord des États-Unis ont culminé à 331 $ US le millier de pieds carrés, soit leur niveau le plus élevé depuis avril 2010.
En revanche, l'indice des métaux et des minéraux a continué de perdre du terrain en août (-2,4 % en glissement mensuel), la baisse des prix des métaux de base, du minerai de fer et de l'uranium ayant annulé l'augmentation des cours de l'or.
L'indice des produits agricoles a également reculé de 1,2 % en glissement mensuel, les tensions saisonnières liées aux récoltes ayant entraîné à la baisse les prix du blé et de l'orge, ce qui a annulé une remontée des prix du bétail et des gains au chapitre du saumon et du homard de la côte de l'Atlantique. Les prix du canola de première qualité sont demeurés essentiellement stables à 658 $ US la tonne en entrepôt à Vancouver (soit près du sommet record de 673 $ US enregistré en avril dernier).
« Après avoir affronté une conjoncture difficile depuis 2008, en raison d'un repli prolongé et marqué du marché de l'habitation aux États-Unis, les producteurs de bois d'œuvre et de panneaux OSB, de même que les fabricants de panneaux de fibres à densité moyenne (MDF) et de panneaux de particules, verront leurs bénéfices se rétablir de façon substantielle en 2013 », indique Mme Mohr. « Une amélioration est déjà en cours. »
Les prix des 2 x 4 en pin-sapin-épinette de l'Ouest (catégorie 2 et supérieure), qui sont dignes d'intérêt pour la région intérieure de la Colombie-Britannique et les provinces des Prairies et qui servent d'indicateur pour l'Amérique du Nord, se raffermiront, passant d'une moyenne de 285 $ US par mpmp en 2012 à un niveau rentable de 315 $ US en 2013 et de 350 $ US en 2014. Même si la reprise du marché de l'habitation des États-Unis demeure fragile, les prix du bois d'œuvre se redresseront grâce à une nouvelle progression du nombre de mises en chantier dans ce pays qui, bien que modeste, permettra de franchir la barre des 850 000 unités en 2013. Ce nombre, qui témoigne d'une hausse par rapport aux 729 000 unités comptabilisées sur une base annualisée jusqu'en août de cette année, est quand même encore largement inférieur au sommet de la période 2005-2006 (1,93 million). Le nombre considérable de scieries qui ont fermé leurs portes au Canada et aux États-Unis depuis 2007, combiné à la diminution du nombre d'entrepreneurs en exploitation forestière, d'ouvriers et de camionneurs dans le secteur des matériaux de construction, fera en sorte qu'il sera difficile de répondre à une hausse de la demande. Les scieries seront en mesure d'accroître le nombre de quarts de travail en 2013, mais il faudra que les prix soient plus élevés pour les inciter à augmenter la production.
L'expansion du marché du bois d'œuvre de la Colombie-Britannique et de l'Alberta en Chine a contribué au resserrement de l'équilibre de l'offre et de la demande en Amérique du Nord. Les exportations canadiennes de bois d'œuvre résineux vers la Chine ont augmenté de 4,7 % en glissement annuel pour le premier semestre de 2012, même si les livraisons ont été inférieures à leur niveau de l'année précédente en mai et en juin et affichent une progression moins importante que le gain spectaculaire de 63 % enregistré pour la première moitié de 2011.
« Les perspectives à court terme pour les panneaux OSB, qui sont principalement utilisés pour les planchers et les toitures dans le secteur de la construction résidentielle et commerciale, sont encore plus prometteuses que celles du bois d'œuvre », ajoute Mme Mohr. « Des redémarrages de la capacité de production seront nécessaires en 2013, ce qui a récemment favorisé des annonces en ce sens par Georgia Pacific et Arbec Forest Products au sujet d'une scierie à Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Les stocks limités de panneaux OSB de sous-plancher sont à l'origine d'une fièvre d'achat et d'un bond des prix en août. »
Après avoir stagné pendant la majeure partie de 2012, les prix de l'or (cours de l'après-midi à Londres) sont passés de 1 594 $ US l'once en juillet à 1 626 $ US en août et ont atteint un sommet en six mois de 1 784,50 $ US le 21 septembre 2012, tandis que le QE3 entraînait le dollar américain à la baisse.
Un phénomène de dévaluation concurrentielle des monnaies est apparu dans la foulée des mesures prises par la Réserve fédérale et la BCE en matière de politique monétaire, alors que le Japon, la Turquie et le Brésil ont injecté des liquidités dans les marchés financiers afin de faire baisser les taux d'intérêt et d'empêcher leurs devises de s'apprécier. Ces événements sont de bon augure pour l'or, une des principales exportations du Canada. Des prix élevés pour l'or et l'argent sont avantageux pour la plupart des producteurs de métaux de base, les importants crédits au titre des sous-produits tirés des métaux précieux ayant pour effet de neutraliser l'augmentation rapide des frais d'exploitation.
Tous les prix des métaux de base se sont considérablement redressés en septembre, les marchés financiers retrouvant le goût du risque. Les prix du cuivre à la Bourse des métaux de Londres (LME) ont atteint un sommet de 3,81 $ US la livre tout de suite après la réunion du FOMC le 13 septembre, bien qu'ils soient retombés à 3,70 $ US plus tard dans le mois. Quant au minerai de fer, les prix au comptant des livraisons à Qingdao, en Chine, qui intéressent les producteurs du Labrador et du nord du Québec, ont chuté, passant de 128 $ US la tonne en juillet à 108 $ US en août, et tombant aussi bas que 90 $ US à la fin du mois. Les prix sont remontés à 105 $ US à la mi-septembre après que la Chine eut annoncé un programme de dépenses en infrastructures.
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
La Banque Scotia est l'une des principales institutions financières en Amérique du Nord et la plus internationale des banques canadiennes. Forts de leur effectif de plus de 81 000 employés, la Banque Scotia et ses filiales comptent environ 19 millions de clients dans plus de 55 pays. La Banque Scotia offre une large gamme de produits et de services aux particuliers, aux petites et moyennes entreprises, aux grandes entreprises, ainsi que des services de banque d'investissement. L'actif de la Banque Scotia s'établit à 670 milliards de dollars (au 31 juillet 2012). Les actions de la Banque Scotia sont cotées en bourse à Toronto (BNS) et à New York (BNS). Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le site www.banquescotia.com.
SOURCE : Banque Scotia - Rapports Economiques
Patricia Mohr, Études économiques Scotia, 416-866-4210, [email protected]; ou Devinder Lamsar, Relations avec les médias, 416-933-1171, [email protected]
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