L'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes exhorte les gouvernements et les fournisseurs de services à « mettre fin au rafistolage » du système et à améliorer les services de santé mentale offerts aux enfants et aux jeunes English
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Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes04 mai, 2015, 07:00 ET
TORONTO, le 4 mai 2015 /CNW/ - À l'occasion de la Semaine de la santé mentale des enfants (du 3 au 9 mai 2015), l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes de l'Ontario exhorte le gouvernement provincial et les fournisseurs de services à renouveler leur engagement envers les enfants et les jeunes en ce qui concerne l'aide à la santé mentale.
Compte tenu de sa prévalence, la maladie mentale est probablement le plus grand problème de santé auquel font face les jeunes Canadiens. En Ontario, chez les enfants et les jeunes, une personne sur cinq présente un problème de santé mentale (soit environ 500 000 personnes), et la proportion est encore plus élevée parmi les populations autochtones. Le suicide est la deuxième cause de mortalité en importance chez les jeunes de 10 à 19 ans au Canada, le pays se classant troisième rang dans le monde industrialisé à ce chapitre. Parmi les adultes présentant un problème de santé mentale, 70 % affirment que leur maladie est apparue dans leur enfance ou leur adolescence.
Selon de nombreux rapports produits par le gouvernement et par des comités d'experts, il est urgent d'améliorer le système de santé mentale pour les enfants et les jeunes de l'Ontario. Le système en place se caractérise par un imbroglio de services mal coordonnés, fragmentés et incohérents d'une région à l'autre de la province. Le Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes de l'Ontario reçoit des commentaires de parents qui considèrent le croisement des secteurs de services comme « déconnecté » et « cloisonné », estimant en outre qu'il est « pratiquement impossible de s'y retrouver ».
« Chaque jour, le Bureau de l'intervenant provincial reçoit des témoignages de jeunes et de parents. Ces témoignages reflètent l'écart qui sépare les politiques de la réalité à laquelle sont exposées les personnes ayant des problèmes de santé mentale », indique Irwin Elman, intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes de l'Ontario.
De nombreux jeunes patientent trop longtemps avant de pouvoir bénéficier de services de santé mentale près de chez eux. L'accès à ces services chez les jeunes varie en effet considérablement d'une région de la province à l'autre, les collectivités rurales et éloignées se heurtant à un problème d'accès particulièrement aigu. Certaines personnes doivent attendre jusqu'à quatre ans pour recevoir un traitement. Parmi les enfants et les jeunes qui sont assez « chanceux » pour bénéficier de services de santé mentale, environ 20 % ne reçoivent pas le bon niveau de soins.
« Différents ministères, administrations et secteurs évoquent l'importance d'améliorer les services de santé mentale pour les enfants vulnérables en Ontario. Pourtant, trop souvent, les jeunes et leurs familles sont laissés à eux-mêmes quand ils sollicitent de l'aide », déplore M. Elman. « Pour provoquer de vrais changements, il ne suffira pas de faire du rafistolage en implantant de nouveaux cadres et systèmes pour mieux s'y retrouver dans le réseau. Pour qu'une vraie transformation se produise, il faudra mettre en place une démarche pangouvernementale de restructuration du système. Il faudra aussi opérer un changement fondamental dans la façon dont le gouvernement finance et soutient la prestation de services. »
Le Bureau de l'intervenant provincial a contribué à la discussion sur la santé mentale en présentant des mémoires et en rédigeant plusieurs rapports, dont Statement on Child and Youth Mental Health in Ontario (en anglais seulement). Ce rapport contient plusieurs recommandations sur l'amélioration des services de santé mentale pour les enfants et les jeunes de l'Ontario.
En 2013, le Bureau de l'intervenant provincial a dirigé une consultation spéciale menée auprès de jeunes Ontariens vivant avec des problèmes de santé mentale. Selon le rapport qui en a résulté, Les jeunes mettent la touche finale, il est très clair que ces jeunes n'envisagent pas leur vie de façon segmentée. Ils considèrent que tout contribue à leur santé mentale, de leur alimentation aux services de traitement des dépendances dont ils bénéficient. Ce large éventail va donc bien au-delà des services éducatifs, sociaux et médicaux que l'on associe généralement aux jeunes, puisqu'il englobe aussi le logement, le maintien du salaire et d'autres préoccupations que l'on ne perçoit normalement pas comme étant du ressort des enfants.
Le Bureau de l'intervenant provincial appuie la vision de la santé mentale chez les enfants décrite dans la Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances, publiée en 2011. Les ministères des Services à l'enfance et à la jeunesse, de l'Éducation, de la Santé et des Soins de longue durée ainsi que de la Formation et des Collèges et Universités travaillent en partenariat pour atteindre les objectifs énoncés dans la stratégie. Si elle est mise en œuvre avec succès, cette stratégie transformera le système de santé mentale de l'enfance dans la province. De même, le Bureau de l'intervenant provincial accueille favorablement l'augmentation du financement des services de santé mentale et de lutte contre les dépendances prévue dans le budget de l'Ontario 2015. Il encourage toutefois le gouvernement de l'Ontario à protéger le financement des services de santé mentale à la jeunesse ainsi qu'à faire participer les enfants et les jeunes à la conception et à l'évaluation des programmes de traitement.
« Quand nous élaborons des services et des mesures de soutien dont les enfants et les jeunes ont besoin, il est essentiel que nous soyons à leur écoute et que nous collaborions avec eux », fait valoir M. Elman. « Les jeunes veulent prendre part aux discussions sur la santé mentale et sur les autres enjeux qui ont une incidence sur leur avenir. »
Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes
Le Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes relève directement de l'Assemblée législative et assure une représentation indépendante aux enfants et aux jeunes, y compris les enfants ayant des besoins particuliers et les enfants des Premières Nations. L'intervenant provincial répond aux préoccupations des enfants, des jeunes et des familles qui cherchent à obtenir ou qui reçoivent des services visés par la Loi sur les services à l'enfance et à la famille et la Loi sur l'éducation (écoles provinciales et d'application). L'intervenant provincial peut cerner les problèmes systémiques touchant les enfants, mener des examens et fournir des programmes d'éducation et des conseils sur la défense des droits des enfants. Le Bureau est guidé par les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies et croit fermement à l'engagement des jeunes.
SOURCE Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes
Relations avec les médias, Eva Lannon & Associates, 416-300-9721 ou [email protected]
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