Logement à Montréal : la rentabilité favorisée aux dépens de l'abordabilité
Nouvelles fournies par
IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques30 juin, 2020, 05:15 ET
MONTRÉAL, le 30 juin 2020 /CNW Telbec/ - Est-il rentable d'investir dans le logement locatif à Montréal ? Sans l'ombre d'un doute, révèle une étude de l'IRIS rendue publique ce matin. Au cours des 15 dernières années, le taux de rendement annuel moyen avant impôt pour un immeuble locatif dans l'agglomération de Montréal a été de 24 %.
Rentabilité
« Il existe une forte tension entre l'immobilier comme investissement et le logement comme bien essentiel. La rentabilité des immeubles locatifs mine l'accessibilité au logement », déplore Julia Posca, chercheuse à l'IRIS. […] En 2002, RCGT établissait à 8 % le seuil de rentabilité d'un investissement et estimait que les logements locatifs dans l'agglomération de Montréal ne seraient pas rentables. Or, « la valeur des immeubles a monté en flèche depuis le début des années 2000. Avec un rendement annuel moyen de 24 %, les propriétaires de logements locatifs ont pu empocher jusqu'à trois fois plus que ce que RCGT considérait raisonnable », analyse Guillaume Hébert, coauteur de l'étude.
Spéculation
Les auteurs observent que les pratiques spéculatives sur le marché immobilier ont contribué à la fois à la hausse des prix et à creuser l'écart de richesse entre propriétaires et locataires. Chercheur à l'IRIS et professeur spécialisé en logement à l'Université du Québec à Montréal, Louis Gaudreau explique que « pour bien des familles, le logement est le poste de dépense principal. Dans un contexte comme celui de Montréal, la spéculation immobilière creuse les inégalités à vitesse grand V. Qui plus est, de plus en plus de ménages sont contraints de se prêter au jeu de la spéculation sur la valeur marchande de leur logement, lors de l'achat d'une autre maison répondant davantage à leurs besoins, par exemple ». La valeur nette médiane des ménages propriétaires était de 551 000 $ en 2016 (+ 81 % par rapport à 1999), contre seulement 22 400 $ pour les locataires (+ 47 % par rapport à 1999).
Recommandations
Il faut revoir le cadre fiscal et réglementaire qui régit la propriété immobilière afin de favoriser l'abordabilité du logement pour les locataires, mais aussi pour les petits propriétaires. « On pourrait ainsi limiter la spéculation immobilière et financer la construction de logements sociaux et communautaires », conclut Louis Gaudreau. Pour y arriver, l'Institut formule plusieurs recommandations (p. 17-18) dont […].
Communiqué complet et étude : https://bit.ly/communique-speculation
SOURCE IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques
Laurent Deslauriers, Responsable des communications, 438 862-8051, [email protected]
Partager cet article