Loi 40 sur la gouvernance scolaire - Christine Labrie craint une omertà dans le réseau de l'éducation
SHERBROOKE, QC, le 16 févr. 2020 /CNW Telbec/ - Si rien n'est fait pour garantir l'indépendance des futurs porte-paroles des centres de services scolaires, l'omertà qui s'est installée dans le réseau de la santé risque de se reproduire dans le milieu de l'éducation, s'inquiète la députée de Sherbrooke et responsable pour Québec solidaire en matière d'éducation, Christine Labrie.
En vertu de l'article 90 de la controversée loi 40, les centres de service scolaires appelés à remplacer les commissions scolaires auront désormais pour porte-paroles leurs directeurs généraux, ce qui suscite la vive inquiétude de la députée solidaire.
« Les fonctionnaires n'ont pas la même liberté de parole que les élu-es. Ils risquent d'être suspendus ou congédiés s'ils remettent en question les décisions ou les orientations de leur ministère. On n'a qu'à penser à l'affaire Louis Robert ou aux nombreux professionnels du réseau de la santé qui ont payé le gros prix dans les derniers mois pour avoir dénoncé leurs conditions de travail difficiles. J'en ai été témoin dans ma circonscription », souligne Mme Labrie.
« En matière de transparence, on n'est plus certains d'avoir l'heure juste sur ce qui se passe dans le réseau de l'éducation. Est-ce que les porte-paroles pourront dénoncer des situations problématiques ou remettre en question des décisions du ministère comme pouvaient le faire les élu-es scolaires? Il faut éviter à tout prix que les porte-paroles des centres de services ne deviennent que les porte-paroles du ministre », ajoute-t-elle.
La députée de Sherbrooke demande au ministre de l'Éducation de mettre en place des mécanismes pour garantir la liberté de parole des représentants des centres de services scolaires.
« C'est essentiel que les personnes qui jouent le rôle de courroie de transmission entre la population et les centres de services scolaires jouissent d'une indépendance totale vis-à-vis du pouvoir politique. J'ai déposé des amendements pour que le porte-parole soit le président du conseil d'administration, mais le ministre n'a rien voulu entendre. Soit il ferme les yeux sur les risques de cette situation, soit il en est très conscient et c'était son intention. Et à voir la façon dont M. Roberge bâillonne les gens qui ne sont pas d'accord avec lui, on a des raisons d'être inquiets », conclut Mme Labrie.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Simone Lirette , Attachée de presse du caucus de Québec solidaire, (514) 994-5095 ou [email protected]
Partager cet article