Loi P-38 en santé mentale : Les familles touchées se feront entendre
QUÉBEC, le 17 mai 2023 /CNW/ - La Loi P-38 prend actuellement les familles en otages dans des démarches judiciaires et cette situation insoutenable doit changer, c'est le message lancé par le Réseau Avant de Craquer. Les familles de personnes vivant avec un trouble mental grave accueillent avec beaucoup d'espoir l'annonce par le ministre responsable des Services Sociaux, monsieur Lionel Carmant, de la tenue de travaux pour revoir l'application de la Loi sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (Loi P-38).
Depuis toujours, rappelons que les familles sont aux premières loges pour soutenir les personnes qui vivent avec un trouble grave de santé mentale. Conséquence : ces familles sont les premières affectées lorsque des drames surviennent. Beaucoup d'autres, dans l'ombre, vivent de la détresse. Concernant l'application actuelle de la Loi P-38 en santé mentale, précisons que :
- Lorsque les personnes, en raison de leur maladie mentale grave, perdent leur faculté de jugement et refusent de recevoir les soins qu'elles nécessitent, les familles doivent souvent faire une démarche judiciaire pour obtenir une garde en établissement, en espérant que cela donne un accès rapide aux soins.
- Or, si les personnes ne présentent pas de danger grave et immédiat et refusent de recevoir des soins, elles sont retournées à la maison. Cette situation accentue la détresse et nourrit les tensions familiales.
- Les pratiques entourant la Loi P-38 doivent être révisées rapidement. La situation actuelle est intenable, que ce soit pour les personnes qui ont besoin de services, pour les familles et pour les intervenants.
Le Réseau Avant de Craquer, qui regroupe 51 associations de familles en santé mentale au Québec, offre sa collaboration au ministre Carmant et à l'Institut québécois de réforme du droit et de la justice dans cette importante réflexion collective pour témoigner de l'expérience vécue par les familles, proposer des solutions concrètes et participer à leur mise en pratique.
« Soyons clair : un coup de barre est nécessaire avec la Loi P-38. Le ministre Lionel Carmant pose le bon geste et nous collaborerons à la consultation qui, nous l'espérons, permettra de prévenir la judiciarisation en santé mentale et de réduire le nombre de drames vécus. La Loi P-38 est trop utilisée et doit redevenir une mesure d'exception. Il faut éviter que les familles fassent elles-mêmes des démarches judiciaires avec toutes les conséquences que l'on connaît sur le plan humain. Nous espérons que les travaux annoncés par le ministre engendreront des changements de pratiques concrets pour le bénéfice des personnes vivant avec un trouble mental grave, de leurs familles et de la société en général. Nous serons la voix des familles touchées parce que les pratiques actuelles doivent changer », a déclaré monsieur René Cloutier, directeur général du Réseau Avant de Craquer.
Actif depuis 1985, le Réseau Avant de Craquer (avantdecraquer.com) regroupe 51 associations dans toutes les régions du Québec. Leur mission est d'offrir un soutien psychosocial aux proches des personnes ayant un problème de santé mentale, en offrant gratuitement les services suivants : informations, formations, groupes d'entraide, soutien professionnel et mesures de répit. Fort de son expertise unique au Québec, le Réseau Avant de Craquer demeure le seul regroupement québécois exclusivement destiné aux familles et à l'entourage en santé mentale. Ses associations membres soutiennent plus de 20 000 proches annuellement.
SOURCE Réseau Avant de Craquer
Source : Réseau Avant de Craquer; Renseignements : René Cloutier, 418 687-0474 poste 102
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