Lourdes compressions budgétaires à la Commission scolaire de Laval - Les élèves les plus vulnérables écoperont, selon le SPSÉ-CSQ et la FPSS-CSQ
LAVAL, QC, le 30 janv. 2012 /CNW Telbec/ - Le syndicat du personnel de soutien en éducation (SPSÉ-CSQ) de la Commission scolaire de Laval et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dénoncent la décision de la Commission scolaire de Laval (CSDL) de couper environ 1,5 million de dollars dans le budget destiné au service direct aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA), une mesure contraire aux orientations du Plan stratégique de la CSDL.
Le président du SPSÉ-CSQ, M. Yves Brouillette, et la présidente de la FPSS-CSQ, Mme Diane Cinq-Mars, réagissent ainsi à des informations obtenues au cours des derniers jours auprès des dirigeants de la CSDL quant à leurs orientations budgétaires pour les prochains mois.
Un plan stratégique contredit
Dans un premier temps, M. Yves Brouillette n'en revient pas que les dirigeants de la Commission scolaire aient décidé de faire porter leur effort de compressions budgétaires principalement sur les épaules des élèves ayant des besoins particuliers, c'est-à-dire les plus vulnérables.
« L'orientation première du Plan stratégique 2011-2016 de la CSDL est justement d'accroître la persévérance et la réussite scolaire de TOUS nos élèves. Malheureusement, il faut croire que ce mot "TOUS" n'incluait pas les élèves ayant des besoins particuliers puisque ce sont justement eux qui subiront les conséquences des coupes », déplore le président du SPSÉ-CSQ.
Une décision qui n'a aucun sens
M. Brouillette soutient que cette décision n'a aucun sens d'autant plus que le nombre d'élèves HDAA est en augmentation constante et que leurs besoins se font pressants pour soutenir la réussite du plus grand nombre.
« Chaque année, nous accueillons environ 9 % de plus d'élèves HDAA que l'année précédente. Entre 2004-2005 et aujourd'hui, le nombre d'élèves HDAA est passé de 900 à 1 800. Pourtant, la CSDL a choisi de diminuer le service direct aux élèves, une baisse que nous évaluons entre 45 000 et 50 000 heures sur une année scolaire. C'est extrêmement sérieux et cela aura de graves conséquences pour les élèves concernés », prédit le leader syndical.
Autres inquiétudes
Le président du SPSÉ-CSQ exprime également des inquiétudes quant à la volonté des autorités scolaires de récupérer plus d'un million de dollars en réduisant d'autant la masse salariale et les autres dépenses touchant les services administratifs.
« Quand on parle des services administratifs, cela signifie que c'est le personnel de soutien qui sera directement affecté. Et ce n'est pas vrai qu'on peut diminuer le personnel de soutien sans réduire la qualité des services éducatifs offerts. Le rôle joué par le personnel de soutien, à la fois dans les écoles, les centres et les commissions scolaires, est diversifié et essentiel autant en soutien auprès des enseignants et professionnels qu'auprès des directions pour qu'elles puissent se prévaloir de leurs devoirs et responsabilités », explique M. Yves Brouillette.
Une autre mesure envisagée par la CSDL déplaît également au SPSÉ-CSQ, soit l'augmentation de la charge financière en provenance des services de garde quant à l'utilisation des services administratifs centralisés, de l'ordre de plus de 400 000 $. « Les services de garde arrivent tout juste à s'autofinancer actuellement, alors il nous apparaît impossible de tenter de récupérer un montant aussi élevé sans affecter les services », observe M. Brouillette.
Des services qui doivent être maintenus
D'autre part, M. Yves Brouillette assure aux membres que le Syndicat utilisera toutes les tribunes possibles pour dénoncer ces décisions, qui ne seront pas sans conséquences sur la réussite des élèves et le personnel de soutien scolaire.
« Les parents ont droit à l'assurance que leurs enfants recevront des services d'éducation constants et de qualité, mais il est évident que les compressions annoncées les affecteront. Nous entendons bien le démontrer et nous allons multiplier les interventions pour obliger les autorités de la CSDL à revoir leur décision et à maintenir les services, dans l'intérêt de la réussite des élèves », indique le président du SPSÉ-CSQ.
La qualité de l'éducation comme préoccupation première
Pour sa part, la présidente de la FPSS-CSQ, Mme Diane Cinq-Mars, confirme que le SPSÉ-CSQ et ses membres peuvent compter sur l'appui de la Fédération et de la solidarité de l'ensemble de ses syndicats et membres.
« Ultimement, le grand responsable de ces coupes est le ministre des Finances qui garde le cap sur des compressions d'envergure dans le système de l'éducation du Québec. Il fait fi de toutes les recommandations et des besoins de la population. Les parents ont besoin d'aide pour soutenir leurs enfants au quotidien. Le Québec est la province qui investit le moins en éducation dans son budget. Les parents, les enfants et le personnel dans les établissements scolaires ont besoin d'aide. Le gouvernement répond en coupant l'oxygène. Les gouvernements changent, mais qui se questionnera sur le nécessaire appui à l'éducation ? Bien évidemment, ce ne sont pas les mieux nantis qui subissent le plus ces coupes, mais les parents et les enfants qui peinent déjà à vivre leur quotidien. C'est une désolation, nous invitons les parents et la population à s'intéresser aux décisions de la CSDL et à soutenir cette dernière dans la lutte aux compressions budgétaires répétées qui lui sont imposées par le gouvernement Charest », conclut Mme Cinq-Mars.
Claude Girard
Conseiller en communications, CSQ
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