L'Unité Mixte Internationale Takuvik et la Fondation BNP Paribas : partenaires pour la recherche sur la fonte du pergélisol
QUÉBEC, le 3 déc. 2014 /CNW Telbec/ - Un consortium franco-canadien, coordonné par l'Unité Mixte Internationale (UMI) Takuvik et soutenu par la Fondation BNP Paribas, lance le projet APT -- Acceleration of Permafrost Thaw By Snow -- Vegetation Interactions. Cet important projet de recherche vise à étudier l'incidence sur le dérèglement climatique de l'accélération de la fonte du pergélisol - sol gelé en permanence -, un phénomène encore peu connu.
Le projet APT a pour objectif de prédire précisément l'évolution de la température du pergélisol tout en tenant compte de nouvelles rétroactions, de prédire la quantité d'émissions de gaz à effet de serre générée par le dégel du pergélisol et de quantifier les rétroactions pergélisol-climat. Les questions qui interpellent le consortium sont celles entourant les effets de l'évolution de la température du pergélisol sur la végétation et la faune arctiques, les paysages et la géomorphologie, les populations inuites (modes de vie et infrastructures) et les changements climatiques ainsi que les questions liées aux risques de cette évolution pour l'environnement. Les chercheurs tenteront aussi de modéliser la vitesse de dégel du pergélisol.
Le pergélisol emmagasine l'équivalent d'environ 1 600 milliard de tonnes de carbone, soit deux fois plus que contenu dans l'atmosphère à ce jour. Son dégel, provoqué par le réchauffement climatique, est susceptible d'entraîner la transformation de ce carbone en CO2 (gaz carbonique) et en CH4 (méthane). La libération de ces gaz dans l'atmosphère pourrait conduire à une énorme augmentation de l'effet de serre, ce qui représenterait une des plus fortes rétroactions climatiques positives.
Le consortium franco-canadien a déjà identifié de fortes rétroactions positives entre la neige et la végétation, susceptibles d'accélérer la fonte du pergélisol. « L'expansion du couvert arbustif dans l'Arctique qui augmente les propriétés d'isolation thermique de la couverture de neige en est un exemple, a souligné Florent Dominé, professeur associé au Département de chimie de la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval et directeur de recherche à l'UMI Takuvik. Aujourd'hui, la force de cette rétroaction ne peut être estimée avec certitude parce que les processus impliqués dans la vitesse de dégel du pergélisol et dans la transformation du réservoir de carbone gelé sont insuffisamment compris et donc incorrectement traités dans les modèles climatiques. »
La question du dégel du pergélisol concerne le monde entier, mais encore plus les populations inuites dont les modes de vie, d'habitation et d'alimentation risquent d'être complètement bouleversés. L'équipe du projet APT souhaite faire de la communauté inuite une partie prenante du projet. « Des écoles de villages inuits du Nunavik seront notamment équipées d'outils pour permettre aux élèves de relever des données sur la température du sol et la densité de la neige », a ajouté Florent Dominé.
Le projet de recherche est financé par la Fondation BNP Paribas qui y investira 800 000 $ sur une période de 3 ans. Le Groupe BNP Paribas développe, par l'intermédiaire de sa fondation, plusieurs programmes en faveur de l'environnement et s'engage à soutenir la recherche scientifique. Depuis 2010, la Fondation BNP Paribas s'est orientée vers la recherche climatique et a démarré le programme sur les changements climatiques. Cette année, la Fondation appuie cinq nouveaux projets dont celui de l'accélération de la fonte du pergélisol qui nous réunit aujourd'hui. BNP Paribas et la Fondation BNP Paribas souhaitent le meilleur des succès à l'équipe de chercheurs impliquée dans cette étude coordonnée par l'Unité Mixte Internationale Takuvik.
FICHE TECHNIQUE
Le projet APT - Acceleration of Permafrost Thaw By Snow -- Vegetation Interactions est coordonné par l'Unité Mixte Internationale Takuvik qui est issue d'un partenariat entre l'Université Laval (UL -- Canada) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS - France). Il est soutenu financièrement par la Fondation BNP Paribas.
La coordination de ce projet de recherche sera assurée par Florent Dominé. Le projet bénéficiera des stations expérimentales du Centre d'études nordiques qui permettra d'assurer un accès optimal à l'Arctique canadien et de renforcer la collaboration entre les équipes françaises et canadiennes qui travaillent sur la neige et le pergélisol.
L'Unité Mixte Internationale Takuvik
Le programme de recherche Takuvik vise à mieux comprendre l'incidence des perturbations environnementales actuelles d'origine climatique et anthropique sur les écosystèmes et les géosystèmes arctiques, marins et terrestres. La Chaire d'excellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada est l'un des piliers de ce programme. L'UMI Takuvik est située sur le campus de l'Université Laval, à Québec, où des employés du CNRS y travaillent à temps plein. Dans cette même perspective de collaboration internationale, le CNRS a déjà créé une trentaine d'UMI similaires à celle de Takuvik à travers le monde. Takuvik compte 11 professeurs, 3 chercheurs, 26 techniciens, ingénieurs et autres membres du personnel ainsi que 36 doctorants et stagiaires postdoctoraux.
La Fondation BNP Paribas - 30 ans de mécénat
Placée sous l'égide de la Fondation de France, la Fondation BNP Paribas est un acteur majeur du mécénat d'entreprise depuis 30 ans. Elle contribue également au développement international du mécénat du Groupe BNP Paribas, partout où la Banque est présente. La Fondation BNP Paribas situe son action dans une démarche de mécénat pluridisciplinaire, en faveur de projets innovants dédiés à la culture, à la solidarité et à l'environnement. Attentive à la qualité de son engagement auprès de ses partenaires, la Fondation veille à accompagner leurs projets dans la durée. Écoute, soutien et confiance forment la signature de son implication. L'année 2014 marque le 30e anniversaire de la Fondation BNP Paribas. Depuis 1984, ce sont plus de 300 projets culturels, 40 programmes de recherche et un millier d'initiatives sociales et éducatives qui ont bénéficié de son soutien, en France et à travers le monde. (mecenat.bnpparibas.com)
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Située à Québec, ville du patrimoine mondial, l'Université Laval est la première université francophone d'Amérique du Nord. Elle fait partie du peloton de tête des plus importantes universités de recherche au Canada, se classant au 8e rang avec des fonds de plus de 300 millions de dollars. Elle compte plus de 260 centres, chaires, instituts et regroupements de recherche, dont 2 chaires d'excellence en recherche du Canada, 73 chaires de recherche du Canada et 50 chaires de recherche en partenariat. Les thèmes principaux de la recherche sont : culture et création, vie et santé, éducation et société, environnement et développement durable, matériaux et technologie innovants.
SOURCE : Université Laval
Andrée-Anne Stewart, Relations médias, Université Laval, 418 656-3952, 418 254-3141, [email protected]; Guy Litalien, M.A. ARP, Conseiller principal, Zone Franche, 514 317-5715 poste 214, 514 772-4008, [email protected]
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