L'Université n'est pas une entreprise
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Association facultaire étudiante des sciences humaines de l'UQAM24 févr, 2010, 12:29 ET
MONTRÉAL, le 24 févr. /CNW Telbec/ - Le spectre du sous-financement universitaire imputable à l'insuffisance des revenus de l'État refait surface avec la plus récente déclaration de Lucien Bouchard et ses disciples. Incapables de discerner que l'Éducation constitue un bien public fondamental duquel doit émaner la responsabilité de l'État de la rendre accessible à tous et à toutes, et non pas seulement "aux candidats méritants", les Lucides ne se font encore une fois que les gourous de l'économie du savoir et de la création de la richesse.
Le Pacte pour le financement concurrentiel de nos universités témoigne de l'ampleur du conflit social entourant la question du financement de l'éducation postsecondaire au Québec. Il ramène notamment, sous la forme d'une lettre d'opinion, l'ensemble des mythes justifiant une hausse des droits de scolarité, et ce, en lieu et place de la participation accrue de l'État dans le financement de nos universités. Au-delà du paradoxe que constitue la faiblesse méthodologique de ce document prônant pourtant une "formation" (sic) de qualité, le discours marchand des Lucides les aveugle au point où ils ne réalisent pas que ce ne sont pas les fonds publics qui font défaut, mais plutôt leur distribution, comme le démontre la clémence et le soutien de l'État face aux banques et aux multinationales, et son inaction vis-à-vis l'évasion fiscale.
Or, en plus de faire fausse route sur le financement de nos universités, le pacte expose de manière grossière le dogme de l'économie du savoir, où l'éducation prend la forme d'une offre de service par laquelle une société s'achète une valeur ajoutée. Cette conception purement économique de l'éducation réduit les universités à la nécessaire concurrence et à la soumission aux impératifs du marché, ce qui n'a pourtant aucune commune mesure avec leur mission première d'enseignement et de recherche.
Finalement, faut-il rappeler que le sous-financement de nos institutions postsecondaires et leur dégradation s'est fait avec le concours de Lucien Bouchard lui-même et de sa dévotion pour l'atteinte du déficit zéro? Comment peut-il maintenant taxer la société québécoise d'immobilisme alors qu'il a été l'un des maîtres d'œuvre de la détérioration de nos institutions du savoir?
Liste des signataires : - Association facultaire des étudiants en science politique et droit de l'UQAM (AFESPED-UQAM) - Association facultaire des étudiants en arts de l'UQAM (AFÉA-UQAM) - Association facultaire de sciences humaines de l'UQAM (AFESH-UQAM) - Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS) - Association générale étudiante du Cégep du Vieux Montréal (AGECVM) - Association générale des étudiants de Bois-de- Boulogne (AGEBdeB) - Association générale des étudiants du collège François-Xavier-Garneau (AGECFXG) - Société générale des étudiantes et étudiants du Collège de Maisonneuve (SOGÉÉCOM) - Syndicat étudiant du Cégep Marie-Victorin (SECMV)
Renseignements: AFESH: Philippe Ethier, secrétaire aux affaires externes, (514) 987-3000, poste : 2633
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