MONTRÉAL, le 19 oct. 2017 /CNW Telbec/ - Le Québec est un précurseur en matière de législation sur le harcèlement au travail puisque, dès 2004, cette notion était intégrée à la Loi sur les normes du travail. Pourtant, l'actualité nous démontre une fois de plus que les lois n'ont pas réussi à contrer le maintien d'une culture de harcèlement dans certains milieux de travail.
La vague qui déferle à travers le monde depuis quelques semaines, et plus près de nous depuis quelques jours, doit éveiller les consciences pour que toute la société, ses gouvernants et ses législateurs affirment que c'est assez! Le temps est venu pour le Québec d'aller plus loin et de passer à l'action.
Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l'Ordre mentionne « l'Ontario a réalisé une avancée importante dans ce domaine. La loi oblige depuis un an l'employeur à enquêter sur les incidents et les plaintes de harcèlement au travail, y compris sur ceux à caractère sexuel. De plus, l'employeur doit désormais élaborer le programme de mise en œuvre de la politique concernant le harcèlement en consultation avec un comité mixte sur la santé et la sécurité au travail. »
L'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés est d'avis que les modifications à la Loi sur la santé et la sécurité au travail de l'Ontario pourraient inspirer favorablement le législateur québécois pour ce qui est de moderniser et de rendre plus opérante la Loi sur les normes du travail du Québec en ce qui a trait à cette question. L'Ordre souligne tout particulièrement les éléments relatifs à l'enquête en matière de harcèlement au travail.
Au Québec, le temps d'une mise à jour
Au Québec, l'employeur a le devoir de prendre les moyens raisonnables pour prévenir le harcèlement et, lorsqu'une telle conduite est portée à sa connaissance, pour la faire cesser. Mais il n'a aucune obligation d'enquêter, ce qui ajoute aux obstacles que doivent surmonter les victimes, particulièrement quand le harcèlement est le fait dudit employeur. « En engageant un processus d'enquête structuré et équitable, l'employeur exprime clairement qu'il ne tolérera aucun comportement déviant. Du même coup, il démontre aux victimes et à l'entourage qu'il prend la situation très au sérieux. Une telle approche ne peut qu'encourager la dénonciation, ce qui, avec le temps, assainira nos milieux de travail. » ajoute Marianne St-Pierre-Plamondon, CRHA, présidente de l'Ordre.
Des professionnels impartiaux et compétents pour contrer le harcèlement
L'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés recommande fortement l'instauration d'une enquête obligatoire par des professionnels encadrés par un code de déontologie, possédant la formation, les compétences, la rigueur et le sens éthique nécessaires pour effectuer des enquêtes exhaustives et formuler des recommandations qui viendront régler la situation et prévenir la réapparition de cas de harcèlement. Selon lui, le législateur québécois aurait tout intérêt à prendre exemple sur l'Ontario pour bonifier la Loi sur les normes du travail de manière à agir plus rapidement et plus efficacement dans les cas de harcèlement au travail. « En suivant cette voie, il travaillerait dans l'intérêt du public et assurerait ainsi sa protection. » conclut Mme St-Pierre-Plamondon.
À propos de l'Ordre
Regroupant 10 000 membres, l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés est la référence en matière de pratiques de gestion des employés. Il assure la protection du public et contribue à l'avancement de ses membres CRHA et CRIA. Par ses interventions publiques, il exerce un rôle d'influence majeur dans le monde du travail au Québec. L'Ordre participe ainsi activement au maintien de l'équilibre entre la réussite des organisations et le bien-être des employés. Pour en savoir plus, visitez le portailrh.org.
SOURCE Ordre des conseillers en ressources humaines agréés
Noémie Ferland-Dorval, Conseillère, communications, Bur. : 514 879-1636, poste 217, Cell. : 514 476-4918, [email protected]
Partager cet article