Selon un sondage de KPMG au Canada, seulement la moitié des fabricants nationaux seraient en mesure de faire face à une guerre commerciale d'une durée de plus d'un an
MONTRÉAL, le 19 mars 2025 /CNW/ - Alors que la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis perturbe l'industrie manufacturière, les fabricants canadiens sont déterminés à survivre. Selon un récent sondage de KPMG au Canada, ils affirment être prêts à soutenir le Canada dans une lutte, mais ils s'attendent à ce que les gouvernements voient grand et soient audacieux pour construire des infrastructures au Canada et ouvrir de nouveaux marchés.
« Ce n'est pas seulement une menace existentielle qui touche nos fabricants nationaux, elle touche aussi le cœur même de l'industrie manufacturière, a déclaré Tammy Brown, leader nationale, Marchés industriels, KPMG au Canada. Dans le cadre du libre-échange, les fabricants ont obtenu des gains d'efficacité opérationnelle de haute lutte que les droits de douane élimineraient, ce qui aurait une incidence sur les économies d'échelle, perturberait les chaînes d'approvisionnement hautement intégrées et augmenterait les coûts de production. Il y aurait aussi des répercussions économiques plus vastes, y compris des pertes d'emploi et une hausse de l'inflation. »
« Notre sondage montre qu'environ la moitié des fabricants du pays pourraient résister aux droits de douane pendant plus d'un an et prennent des mesures pour assurer leur survie. Ces mesures vont de la modélisation de stratégies tarifaires à la diversification des sources de revenus et des canaux de distribution, en passant par la détermination des occasions d'optimiser leurs activités. Ils sont en mode survie. Mais ce dont ils ont besoin - et ce qu'ils veulent - c'est une stratégie économique nationale audacieuse pour réduire la dépendance du Canada envers les États-Unis. En effet, même si cette guerre commerciale prenait fin demain, nos fabricants seraient toujours vulnérables à l'imprévisibilité des politiques commerciales des États-Unis. Ils veulent que le Canada se concentre sur la construction d'une infrastructure Ouest-Est-Nord avec des zones industrielles préapprouvées pour faciliter la vente au Canada et l'expédition vers les marchés étrangers. »
L'industrie manufacturière est la plus vulnérable aux droits de douane. En 2024, les fabricants canadiens ont vendu la moitié de leurs produits à des clients étrangers et environ 80 % de ces exportations ont été destinées aux États-Unis, selon Statistique Canada. Dans le cadre d'un récent sondage mené par KPMG au Canada, 154 chefs d'entreprise dans l'industrie manufacturière ont été interrogés, y compris dans les secteurs de l'aérospatiale et de la défense, de l'automobile, des produits chimiques et de la transformation des aliments et des boissons.
Le sondage révèle que les fabricants nationaux veulent éliminer rapidement les barrières interprovinciales, plus des trois quarts (76 %) d'entre eux affirmant que la capacité d'élargir leur clientèle au Canada est essentielle à leur survie. Ils ne sont pas seuls : 96 % des Canadiens veulent qu'elles soient éliminées pour aider les consommateurs à acheter des produits canadiens.
« Nous savons que l'élimination des barrières commerciales interprovinciales est extrêmement complexe et difficile, mais plus de neuf fabricants sur dix dans notre sondage s'attendent à ce que les gouvernements agissent sur le plan de la libéralisation du commerce intérieur. Ils veulent aussi que des mesures soient prises immédiatement, a déclaré Mme Brown. Cela stimulera la concurrence intérieure, l'efficacité opérationnelle, l'innovation et la productivité. »
Principales conclusions :
- 86 % des 154 chefs de file canadiens de l'industrie manufacturière affirment qu'il est temps que le Canada commence à compter moins sur les États-Unis.
- 88 % pensent qu'il est temps d'augmenter le nombre de pipelines et d'étendre l'infrastructure pour diversifier les marchés d'exportation d'énergie.
- 86 % veulent que le Canada achemine un volume accru de pétrole et de gaz (pipelines de l'ouest vers l'est) afin de réduire la dépendance au transport du pétrole et du gaz vers l'est du Canada à travers les États-Unis.
- 87 % veulent que le Canada affronte les États-Unis avec des droits de douane de représailles et 85 % veulent une riposte ciblée, dollar pour dollar.
- 54 % affirment que leur entreprise serait en mesure de résister à une guerre commerciale avec les États-Unis d'une durée de plus d'un an, ce qui est nettement inférieur à la moyenne nationale de 67 % pour 602 répondants dans tous les secteurs de l'industrie. Les 42 % restants s'attendent à subir des pertes de profit importantes et 4 % disent que leur entreprise ferait faillite si une telle guerre durait plus d'un an.
- 92 % s'attendent à une « volonté politique forte et déterminée » à tous les paliers de gouvernement pour enfin ouvrir le commerce au sein du Canada.
- 91 % veulent que les barrières commerciales interprovinciales soient « éliminées le plus rapidement possible ».
- 76 % affirment que l'élimination des barrières commerciales interprovinciales est « essentielle à la survie de leur entreprise » et les 18 % restants affirment qu'elle est « relativement importante » parce qu'elle offre une autre option :
- 28 % affirment que l'élimination des barrières commerciales à l'intérieur du Canada est « extrêmement importante, car elle permettrait de sauver leur entreprise »;
- 48 % affirment que cette élimination est « très importante, car elle leur ouvre un autre marché ».
Quelles sont les options?
Près du tiers (32 %) affirment qu'ils pourraient rediriger de 11 à 25 % des ventes de leur entreprise vers les marchés du Canada, au besoin, selon le sondage.
« En effet, tous, à l'exception de 5 %, pourraient rediriger une portion de leurs ventes vers des clients nationaux, a déclaré Alison Glober, associée-conseil en gestion et leader nationale du secteur Fabrication industrielle de KPMG au Canada. L'industrie a prouvé pendant la pandémie de COVID-19 qu'elle pouvait faire face à l'adversité et s'adapter. Elle aura besoin de la même détermination aujourd'hui et devra évaluer toutes les options, y compris prendre de l'expansion dans de nouveaux marchés, évaluer la pertinence de transférer la production aux États-Unis, mener un examen stratégique des opérations, déterminer les réductions de coûts et trouver de moyens d'accroître l'efficacité et la productivité. »
Six fabricants sur dix affirment que la faiblesse du dollar canadien compensera partiellement ou entièrement l'incidence des droits de douane. Mais cette faiblesse augmente également le coût des machines et de l'équipement importés, dans une industrie où il n'est pas toujours possible de trouver d'autres fournisseurs, selon Mme Glober.
Mme Glober a ajouté qu'une autre stratégie d'atténuation consiste à demander une remise pour alléger le paiement des droits de douane, ou le remboursement des droits de douane déjà payés. Cette stratégie pourrait être la plus utile dans les cas où des composants d'un processus de fabrication traversent la frontière canado-américaine plusieurs fois avant que le produit soit achevé et dans les domaines d'importance économique nationale.
Autres points saillants du sondage :
- 32 % des répondants affirment qu'ils pourraient rediriger de 11 à 25 % des ventes de leur entreprise vers les marchés au Canada, 25 % pourraient rediriger de 6 à 10 %, 18 % pourraient rediriger de 26 à 50 %, 8 % pourraient rediriger de 4 à 5 %, 7 % pourraient rediriger plus de 50 % et 5 % pourraient rediriger de 1 à 3 %. Les 5 % restants affirment que le fait de rediriger des ventes vers les marchés du Canada n'est pas une option pour eux.
- 54 % envisageraient de transférer une partie de leurs activités de production aux États-Unis comme tactique d'atténuation des droits de douane.
- 60 % affirment que la faiblesse du dollar canadien compensera partiellement ou entièrement les effets des droits de douane et 8 % affirment que leur entreprise sera dans une position nette positive.
- 8 % sont préoccupés par la gestion des prix et des marges avec les clients.
- 88 % sont extrêmement ou très préoccupés
- 10 % sont quelque peu préoccupés
- 96 % craignent de perdre des clients aux États-Unis.
- 81 % sont extrêmement ou très préoccupés
- 15 % sont quelque peu préoccupés
- 80 % sont extrêmement préoccupés ou très préoccupés par la logistique entourant les droits de douane, comme la façon dont ils seront payés et perçus, et par la façon de faire traverser physiquement les marchandises à la frontière.
- 80 % entreprennent un examen stratégique de leurs activités en raison de l'incertitude des perturbations commerciales et 81 % cerneront les occasions d'acquisition ou de cession.
- 46 % affirment que leur entreprise avait déjà commencé à réduire sa production ou à mettre à pied des employés lors de la réalisation du sondage en février.
- 59 % s'attendent à ce que l'effectif de leur entreprise au Canada diminue au cours de la prochaine année.
- 79 % évaluent et gèrent les risques commerciaux associés aux fournisseurs tiers.
- 81 % affirment qu'ils doivent renforcer la résilience de leurs chaînes d'approvisionnement, par exemple, les sources de rechange, la mise en œuvre de technologies pour prévoir les perturbations, l'optimisation de la logistique, etc.
À propos du sondage sur les tarifs douaniers de KPMG au Canada
KPMG au Canada a sondé 602 chefs d'entreprise canadiens entre le 13 et le 28 février 2025 dans le cadre du principal panel d'entreprises de Sago, en utilisant la plateforme de recherche en ligne de Methodify. Dans le cadre de ce sondage, KPMG a demandé l'avis de 154 chefs de la direction de l'industrie manufacturière, y compris dans les secteurs de l'aérospatiale et de la défense, de l'automobile, des produits chimiques et de la transformation des aliments. Quatre-vingt-douze pour cent des fabricants interrogés exportent leurs produits aux États-Unis. Quatre-vingt-dix pour cent s'attendent à ce que leur entreprise soit touchée par les tarifs douaniers américains, 5 % ne s'attendent pas à être touchés et les 5 % restants ne savent pas si les tarifs douaniers les toucheront. Le tiers des entreprises de fabrication ont déclaré des revenus annuels de 100 à 500 millions de dollars, 32 %, de 10 à 100 millions de dollars, 25 %, de 500 à 1 milliard de dollars, et 9 % de plus d'un milliard de dollars.
À propos de KPMG au Canada
KPMG LLP, société à responsabilité limitée, est un cabinet d'audit, de fiscalité et de conseil à service complet, détenu et géré par des Canadiens. Depuis plus de 150 ans, nos professionnels fournissent aux Canadiens tout un éventail de services-conseils, de services de comptabilité et d'audit et de services fiscaux qui inspirent la confiance, favorisent le changement et stimulent l'innovation. Guidé par des valeurs fondamentales - Intégrité, Excellence, Courage, Ensemble, Pour le mieux - KPMG compte plus de 10 000 professionnels et employés dans plus de 40 bureaux au Canada, servant des clients des secteurs privé et public. KPMG fait régulièrement partie des meilleurs employeurs au Canada, et il est reconnu comme l'un des meilleurs milieux de travail au pays.
Le cabinet est constitué en vertu des lois de l'Ontario et membre de l'organisation mondiale KPMG de cabinets indépendants affiliés à KPMG International Limited, société de droit anglais à responsabilité limitée par garantie. Chaque cabinet KPMG est une entité juridiquement distincte et se décrit comme tel. Pour en savoir plus, consultez le site kpmg.com/ca
Demandes de renseignements des médias :
Caroline Van Hasselt
Service national des communications et Relations avec les médias
KPMG au Canada
416 777-3288
[email protected]
SOURCE KPMG LLP

Partager cet article