Lutte contre le profilage racial - Assez, c'est assez! Ensemble Montréal et des groupes de défense des droits exigent le déploiement de caméras portatives au SPVM English
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Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal21 nov, 2019, 17:41 ET
MONTRÉAL, le 21 nov. 2019 /CNW Telbec/ - À la veille de la réunion de la Commission de la sécurité publique qui doit examiner le Rapport sur les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées, une coalition d'élus d'Ensemble Montréal et d'organismes de défense des droits ont réclamé des mesures concrètes pour mettre fin une fois pour toutes au profilage racial de la part du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Préparé pour le SPVM par trois chercheurs indépendants, le rapport trace un portrait peu reluisant du travail policier face aux minorités visibles. On y apprend par exemple que les personnes autochtones et les personnes noires ont entre 4 et 5 fois plus de chances que les personnes blanches de se faire interpeller par des agents du SPVM. Quant aux personnes arabes, elles sont en moyenne deux fois plus susceptibles d'être interpellées qu'une personne blanche.
« Ce rapport confirme ce que beaucoup de Montréalais pensaient : le profilage racial est une pratique répandue dans l'organisation. Devant ce constat alarmant, nous demandons une intervention rapide et concrète pour que cessent le profilage racial et la discrimination au sein du SPVM. Assez, c'est assez! Nous ne voulons pas d'un énième plan d'action : la solution que nous privilégions depuis longtemps est le déploiement de caméras portatives au SPVM », a affirmé M. Abdelhaq Sari, vice-président de la Commission sur la sécurité publique et porte-parole de l'Opposition officielle en matière de sécurité publique.
Caméras portatives : une nécessité
Adoptées par les services de police de nombreuses villes à travers le monde, les caméras portatives ont l'avantage de présenter de manière objective les événements entourant les interventions policières, en plus d'être un outil efficace de collecte de preuves. D'une manière générale, elles rendent le travail policier plus transparent et renforcent le lien de confiance avec la population.
À Montréal, les caméras portatives ont fait l'objet d'un projet pilote qui s'est déroulé de mai 2016 à avril 2017. Malgré des résultats encourageants, le SPVM a plutôt choisi de ne pas aller de l'avant avec un déploiement complet, citant notamment des enjeux de coût et d'« intrusion » dans le travail des policiers. Une décision aussitôt entérinée par l'administration Plante.
« Encore une fois, la mairesse Plante a refusé de défendre les intérêts des citoyens montréalais et s'est pliée aux arguments du SPVM, sans réaliser l'impact que cela allait avoir auprès de tous ceux qui dénoncent le profilage racial. Les Montréalais sont en faveur des caméras portatives. Elles ont fait leurs preuves. Elles contribuent grandement à modifier les comportements de part et d'autre lors d'une intervention. Devant les données troublantes contenues dans le Rapport sur les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées, nous avons besoin de solutions concrètes pour enrayer le profilage racial à l'intérieur du SPVM. C'est pourquoi nous demandons à l'administration de la mairesse Plante de revenir sur sa décision et d'ordonner le déploiement de caméras portatives au SPVM », a expliqué M. Sari.
La fin des interpellations « de routine »
Également présents pour la séance de la Commission de la sécurité publique, MM. Fo Niemi et Alain Babineau, du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), ont déploré la réponse timide du SPVM au Rapport sur les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées. Pour eux, cela démontre que l'ampleur du problème n'est toujours pas bien comprise au sein des forces policières.
« Il s'est écoulé plus d'un mois et demi depuis le dépôt du rapport sur les interpellations de routine au SPVM. Cependant, au CRARR, nous continuons de recevoir des rapports d'incidents qui nous indiquent que rien n'a changé; au SPVM, c'est business as usual », a déclaré M. Babineau.
« La Ville de Montréal doit prendre des mesures immédiates pour protéger le public. Nous demandons à la mairesse d'ordonner au directeur du SPVM que ses agents mettent fin immédiatement aux interpellations de routine. Également, des directives doivent être mises en place pour guider les policiers sur le genre d'interpellations qui sont tolérées et celles qui ne le sont pas. Ces directives démontreront à la population l'engagement de la Ville et de son service de police à vouloir prévenir les abus », a ajouté M. Niemi.
Malgré les discours de l'administration Plante, les élus d'Ensemble Montréal ne sont pas convaincus que la situation soit prise au sérieux. « La meilleure preuve est qu'on convoque une séance publique de la Commission de la sécurité publique pour étudier les conclusions du rapport un vendredi matin, à 9h. Le SPVM et l'administration donnent l'impression qu'ils sont ouverts au dialogue, mais en réalité, c'est comme s'ils ne voulaient pas entendre ce que les citoyens ont à dire », a conclu M. Sari.
À NOTER : MM. Sari, Niemi et Babineau seront disponibles pour parler aux médias à la sortie de la séance de la Commission de la sécurité publique, le vendredi 22 novembre, à midi.
SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal
Marc-Antoine Audette, Attaché de presse, Cabinet de l'Opposition officielle, (438) 925-0715
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