Lutter contre le tabagisme sans recourir aux solutions extrêmes
MONTRÉAL, le 31 août 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), lors de son passage en commission parlementaire au sujet du projet de loi 44 - Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, a rappelé que le tabac est un produit légal déjà encadré par des règles strictes et demandé à ce que soient respectés les principes élémentaires de commerce.
« On ne peut pas appliquer à un produit légal des interdictions ou de graves entraves au commerce comme s'il s'agissait d'un produit illicite », déclare la présidente-directrice générale de la FCCQ, Mme Françoise Bertrand.
L'intervention de la FCCQ ne vise aucunement à accroître la consommation de tabac, ni à atténuer les effets des campagnes contre le tabagisme. « Les efforts du ministère de la Santé et des Services sociaux en matière de lutte contre le tabagisme sont importants, mais il ne faut pas non plus recourir à des solutions extrêmes dont l'influence sur le comportement des fumeurs n'est pas prouvée », considère Mme Bertrand. La FCCQ croit d'ailleurs qu'il est davantage prioritaire de lutter contre le tabac illicite que de surréglementer un produit légal.
Surréglementation
La FCCQ est particulièrement préoccupée par les effets négatifs de la surréglementation, dont elle dénote trop souvent la présence dans la mise en œuvre et l'application de différentes mesures. Un sondage de la firme CROP réalisé à l'été 2015 pour le compte de la FCCQ a démontré que 82 % des Québécois estiment que le niveau actuel de réglementation gouvernementale est adéquat ou excessif, et plus de 60 % croient que cette réglementation limite la croissance économique, la libre entreprise et les libertés individuelles. Il est donc important et légitime que le gouvernement poursuive ses efforts pour lutter contre le tabagisme, mais il convient donc de faire preuve de discernement et de prendre en compte les données objectives et les faits provenant des différentes composantes de l'industrie du tabac.
L'étude réalisée par CROP pour le compte de la FCCQ révèle qu'une écrasante majorité des adultes québécois (86 %, dont 89 % des fumeurs) se disent bien informés par rapport aux risques du tabac. « Le gouvernement doit éviter les mesures coup-de-poing qui ne changent pas le comportement des fumeurs et sont susceptibles d'encourager le commerce illicite du tabac », poursuit Mme Bertrand. En ce sens, la FCCQ salue le fait que le PL 44 n'inclue pas de mesures en lien avec l'emballage neutre, qu'elle considère comme une expropriation d'une marque de commerce qu'interdisent les règles élémentaires de la propriété intellectuelle. Tant que le tabac peut être distribué et vendu légalement, il est tout à fait contradictoire d'interdire au producteur de faire minimalement connaître son produit et certaines de ses caractéristiques.
« D'ailleurs, le gouvernement du Québec doit harmoniser ses actions et ses initiatives avec celles du gouvernement fédéral, surtout en matière d'affichage », ajoute Mme Bertrand.
Contrebande
Le sondage réalisé pour le compte de la FCCQ indique que le niveau de contrôle exercé par le gouvernement québécois semble bien plus insuffisant lorsqu'il s'agit du tabac de contrebande (65 %) que du tabac vendu légalement (34%). En tant que membre de la Coalition nationale contre le tabac de contrebande, la FCCQ milite pour une intensification de la lutte à la contrebande et l'établissement d'une politique fiscale prévisible et raisonnable de la part du gouvernement du Québec.
« Une hausse de la taxe sur les produits du tabac devrait toujours tenir compte du fragile équilibre entre le marché légal, la contrebande et les revenus gouvernementaux », affirme Mme Bertrand.
Diminuer le tabagisme chez les jeunes
Si les études démontrent que les fumeurs adultes actuels consomment du tabac en pleine connaissance de cause, la situation est différente pour les jeunes, qui sont nettement plus influençables et peuvent sous-estimer les conséquences à long terme du tabagisme. C'est pourquoi la FCCQ appuie particulièrement les campagnes antitabac destinées aux jeunes et appuie la restriction ou l'interdiction des produits du tabac aux saveurs fruitées, et l'encadrement de la vente de la vaporette. Bien que cette dernière ne constitue pas un produit du tabac à proprement parler, elle devrait être interdite aux moins de 18 ans.
À propos de la FCCQ
Grâce à son vaste réseau de plus de 140 chambres de commerce et 1 100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 60 000 entreprises et 150 000 gens d'affaires exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.
SOURCE Fédération des chambres de commerce du Québec
Marilyne Marcoux, Conseillère aux communications, Fédération des chambres de commerce du Québec, Tél. : 514 844-9571, p. 3227, Cell : 514 647-4745, [email protected]
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