Madame la Ministre : un DEC, c'est un DEC, partout au Québec! - Le caractère national du diplôme en danger
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Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)06 déc, 2016, 16:21 ET
MONTRÉAL, le 6 déc. 2016 /CNW Telbec/ - La ministre de l'Enseignement supérieur, madame Hélène David, s'apprête à modifier le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) de telle sorte à donner le feu vert aux administrateurs des cégeps pour modifier, au gré de leur créativité, les objectifs et standards des programmes d'études. En effet, pour répondre à un souhait de « flexibilité » et « d'autonomie » des établissements, les modifications permettraient à chaque collège d'ajouter ou de modifier les compétences à maîtriser pour obtenir un DEC (diplôme d'études collégiales). Or, ce qui fait que les diplômes actuels ont une grande valeur, c'est que tous les programmes similaires offerts dans les cégeps du Québec comportent les mêmes compétences. Ainsi, un diplômé en Génie civil du cégep Beauce-Appalaches aura maîtrisé les mêmes compétences que s'il avait étudié au cégep de Trois-Rivières et celui de Chicoutimi. Son diplôme a la même valeur aux Îles-de-la-Madeleine qu'à Montréal.
Les enseignantes et les enseignants du réseau collégial agitent le drapeau rouge. Au nom de la flexibilité et de l'autonomie, la ministre met en péril la transférabilité des compétences acquises pour satisfaire des entreprises locales qui auraient, elles, un besoin urgent de techniciens spécialisés dans un champ très précis pour un certain nombres d'années, au gré des changements technologiques ou des pénuries de main-d'œuvre ponctuelles. Les diplômés pourraient donc devenir extrêmement vulnérables à la mouvance du marché du travail en étant confinés à certaines fonctions appelées à changer, voire à disparaître, quelques années plus tard. On le sait, cette mouvance du marché du travail a de quoi nous donner le vertige!
Les enseignantes et les enseignants reconnaissent le bien fondé d'arrimer les formations aux besoins du marché du travail. C'est la raison pour laquelle ils proposent plutôt d'ajouter, au terme de la formation nationale, des formations complémentaires qui, elles, seraient beaucoup plus pointues et répondraient aux besoins en émergence d'un employeur situé dans une région géographique spécifique. Si, à Montréal, une entreprise souhaite des diplômés pour assumer une fonction de travail très pointue dans les années qui viennent, mieux vaut qu'elle engage un diplômé ayant une formation nationale et transférable qui a complété ses études en suivant un ou quelques cours plus pointus qu'un diplômé dont la formation s'est strictement concentrée sur ladite fonction. Et ça, le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) le permet déjà.
Les enseignantes et les enseignants du réseau collégial posent la question : est-il plus important d'avoir étudié trois ou quatre années pour répondre aux exigences d'un employeur de Montréal ou de Sept-Îles, ou pour répondre à un ensemble d'employeurs partout sur le territoire québécois? Souhaitons que la réponse fasse preuve de gros bon sens et de logique éducative. Si le Québec a besoin de techniciens compétents, polyvalents et capables de s'adapter aux aléas d'un monde en transformation constante, c'est en leur offrant une formation nationale qu'il relèvera les défis de l'employabilité et non en confinant les étudiantes et les étudiants dans des programmes ponctuels de quelques heures.
Les syndicats invitent la communauté à signer une pétition demandant à la ministre de préserver le caractère national des programmes et des diplômes. La pétition sera remise à l'Assemblée nationale le 15 décembre à Québec.
Les syndicats de la région de Montréal représentent 4843 membres. Ils sont affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN, qui regroupe quelque 35 000 membres dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l'organisation syndicale la plus représentative de l'enseignement supérieur au Québec.
Pour en savoir davantage : http://fneeq.qc.ca/fr/campagnes/
Les cégeps suivants ont fait parvenir ce communiqué aux médias de la grande région métropolitaine :
SPCVM |
SECAL |
DTU (Dawson) |
SEECLG |
SPCR |
CCTA |
SPCSL |
VCTA |
SPECA |
SOURCE Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
et précisions, contactez Sylvain Chamberland, président du SPCVM (Syndicat des professeur-e-s du Cégep du Vieux Montréal) au 514-982-3437 poste 2086 ou tout autre représentant syndical des cégeps signataires.
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