Maladie rare chez l'enfant : le rôle clé d'une protéine élucidée English
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Institut National de la recherche scientifique (INRS)27 févr, 2020, 11:19 ET
Avancée scientifique dans la compréhension de la maladie de Batten réalisée par une équipe de l'INRS
LAVAL, QC, le 27 févr. 2020 /CNW Telbec/ - Le professeur Stéphane Lefrançois, chercheur à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), travaille sur la maladie de Batten, une maladie génétique et dégénérative rare qui affecte majoritairement les enfants. Il s'intéresse principalement à la forme la plus commune de la maladie, Batten CLN3, qui est causée par des mutations dans la protéine du même nom et pour laquelle il n'existe toujours pas de traitement.
Les enfants atteints de la maladie de Batten viennent au monde sans symptômes et se développent normalement : ils apprennent à marcher, à parler et à interagir avec les autres. Ce n'est qu'entre 5 et 8 ans qu'ils se mettent à régresser physiquement et intellectuellement. « La première chose qui amène les enfants en clinique est une perte de vision due à une dégénérescence de la rétine. Il y a ensuite une régression cognitive avec des difficultés à parler et à se déplacer. Souvent, l'espérance de vie du patient ne dépasse pas 30 ans », rapporte le professeur Lefrançois, qui travaille sur la maladie de Batten depuis plus de 10 ans.
Une protéine clé
Avec son équipe à Laval, le chercheur étudie la biologie cellulaire de la protéine CLN3, afin de mieux comprendre sa fonction et trouver des cibles thérapeutiques. Ils viennent de mettre au jour un rôle clé de CLN3 -- une avancée qui fait l'objet d'un article publié dans la revue Journal of Cell Science. En absence de la maladie, la protéine CLN3 assure l'acheminement constant des protéines de l'endosome, un compartiment intracellulaire qui agit comme un centre de tri pour les différentes protéines dans la cellule.
« Dans ce processus cellulaire, il faut voir le récepteur comme un camion qui sert de moyen de transport aux protéines de l'appareil de Golgi, l'usine de production, jusqu'au centre de tri, l'endosome. Grâce à CLN3, ce camion retourne au Golgi pour ramasser d'autres protéines et ainsi de suite, explique le professeur Lefrançois. Cependant, avec les mutations, le camion ne retourne pas vers l'appareil de Golgi après avoir déchargé les protéines. Il va plutôt être dirigé vers les lysosomes où il sera détruit comme un déchet cellulaire. »
Puisque le récepteur est dégradé, les protéines nécessaires au fonctionnement des lysosomes ne pourront pas être acheminées. Ces organelles ne pourront plus détruire les déchets cellulaires, ces derniers vont alors s'accumuler et entrainer la dégénération cellulaire. « On pense que le développement de l'enfant se fait normalement pour les premières années parce que la cellule compense en créant d'autres camions. Éventuellement, elle ne serait pas capable d'en générer assez alors le système ne serait plus fonctionnel et commencerait à se dégrader », explique le professeur Lefrançois.
Le professeur Lefrançois collabore avec une équipe de chercheurs européens pour rétablir la fonction normale de la protéine CLN3 grâce à une molécule prometteuse. Ainsi, le récepteur ne serait pas dégradé et continuerait d'acheminer les protéines.
Dans le monde, on estime qu'une personne sur 100 000 serait atteinte de la maladie de Batten sous toutes ces formes.
Au sujet de l'étude
L'article CLN3 regulates endosomal function by modulating Rab7A effector interactions, publié dans la revue Journal of Cell Science, présente les résultats des travaux de recherche réalisés par Seda Yasa, Graziana Modica, Étienne Sauvageau, Abuzar Kaleem, Guido Hermey, Stéphane Lefrançois. Ceux-ci ont bénéficié d'un support financier du programme commun de l'UE - Initiative de recherche sur les maladies neurodégénératives (JPND), des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), du National Contest for Life Foundation (NCL), de la Deutsche Forschungsgemeinschaft, de la Fondation Armand-Frappier et du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).
DOI : 10.1242/jcs.234047
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SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
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