Malgré de belles promesses - La CSDM hypothèque l'avenir de nos enfants en annonçant des suppressions de postes
MONTRÉAL, le 26 avril 2016 /CNW Telbec/ - Malgré l'annonce, la semaine dernière, d'un réinvestissement de plusieurs millions de dollars dans son budget, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) supprime tout de même des dizaines de postes dans le personnel de soutien, professionnel et enseignant.
Dans une volonté quasi maladive d'atteindre l'équilibre budgétaire, la CSDM coupe dans son personnel essentiel à la réussite scolaire des élèves. Sa présidente, Catherine Harel-Bourdon, avait pourtant annoncé la semaine dernière que le gouvernement comptait ajouter 15 millions de dollars au budget de la CSDM, une somme qui permettrait, disait-elle, de conserver plusieurs emplois.
L'Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), se voit amputer près de 60 postes.
« La suppression d'un seul poste c'est déjà trop, alors quand on parle de 60 postes c'est énorme et surtout incompréhensible. La CSDM se voulait rassurante en annonçant 15 millions de dollars supplémentaire dans son budget mais ce n'est pas une somme énorme dans le budget global d'une commission scolaire de cette taille. Et il ne faut pas croire qu'il s'agit d'argent neuf, car c'est une somme qu'on nous a déjà coupée par le passé, qu'on redonne à la CSDM, mais c'est loin d'être suffisant compte tenu des particularités de notre commission scolaire. Nous, ce que l'on souhaite, c'est que Mme Harel-Bourdon et les commissaires se tiennent debout et qu'ils refusent l'équilibre budgétaire à tout prix, et ce, pour le bien des élèves qui nous sont confiés », affirme Michel Picard, président de l'Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN).
Les élèves durement touchés
Même si le plan d'effectifs est en effet moins sévère qu'anticipé, il n'en demeure pas moins qu'on effrite encore davantage les services aux élèves.
« La CSDM s'est montrée rassurante en confirmant que les quelque 30 coupes de postes prévues d'enseignants-orthopédagogues travaillant dans les écoles primaires de quartier et auprès des élèves autistes allaient être maintenus. Cependant, rien n'a été dit concernant ceux reliés au cheminement particulier de formation au secondaire. Il manque déjà cette année 264 postes équivalant à du temps complet pour répondre uniquement aux besoins des élèves en difficulté de la CSDM. Toutes coupes de postes d'enseignants, de professionnels et de personnel de soutien, même si elles sont moins élevées que prévues, sont inacceptables dans l'optique de donner l'égalité des chances de réussite à tous les élèves », commente Catherine Renaud, présidente de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal (APPM).
Les défis d'une commission scolaire aussi imposante que celle de Montréal sont grands et les budgets doivent être le reflet de la situation particulière de la CSDM.
« Nous avons 110 000 élèves dont 16 000 sont en accueil et francisation. C'est sans compter les difficultés d'apprentissage et la situation socioéconomique de certains quartiers qui ajoutent aux défis du personnel car il y a 14 000 élèves reconnus handicapés ou en difficulté et 19 000 élèves avec un plan d'intervention adapté à la CSDM. L'an dernier, c'est 70 postes de professionnels qui ont été coupés et cette année la CSDM nous dit qu'elle n'est pas encore en mesure de nous donner une réponse quant à son plan d'effectif. La CSDM manque clairement de sérieux », lance Michel Mayrand, président du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l'éducation de Montréal (SPPMEM-CSQ).
« Ce n'est pas en saupoudrant de la main droite 15 millions de dollars qu'on nous avait déjà enlevés de la main gauche qu'on va régler les problèmes de la CSDM. Il est temps que le gouvernement choisisse ses priorités et qu'il réinvestisse massivement en éducation », ajoute Rémi Desrosiers, président du Syndicat national des employées et employés de la CSDM (SNEE-CSN).
À bout de souffle
Les cinq organisations de l'intersyndicale CSDM veulent mettre un terme à la saignée et elles déplorent la suppression de postes, mais elles craignent aussi pour ceux et celles qui devront tenir à bout de bras la CSDM.
« Nous étions déjà à bout de souffle, mais voilà qu'on nous enlève encore d'autres ressources précieuses pour assurer la mission éducative de la CSDM. On ne s'en va pas dans la bonne direction et je crains le pire pour la santé de mes collègues qui devront mettre les bouchées doubles pour éviter que tout s'écroule », conclut Sylvain Paré, président de l'Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN).
Sources :
Alliance des professeures et professeurs de Montréal
Association des concierges des écoles du district de Montréal
Association professionnelle du personnel administratif
Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l'éducation de Montréal
Syndicat national des employées et employés de la CSDM
SOURCE Intersyndicale CSDM
Dave Parent, conseiller, Service des communications de la CSN, 514 216-9097 ; Yves Parenteau, conseiller, Alliance des professeures et professeurs de Montréal (APPM), 514 910-3195
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