Manque de diplômés dans une quarantaine de formations - 1 400 offres d'emploi pour 170 finissants
MONTRÉAL, le 31 janv. 2012 /CNW Telbec/ - Alors que 70 % des emplois à être créés d'ici 2020 demanderont une formation professionnelle, collégiale ou universitaire, le nombre de diplômés ne suffit toujours pas à répondre à la demande dans au moins une quarantaine de programmes au Québec, selon les données du dernier Bilan des perspectives du marché du travail de Jobboom.
«Un total de 1 400 offres d'emploi ont été faites aux 170 finissants de 7 programmes de formation. Ces formations mènent à des industries offrant généralement de bonnes, voire d'excellentes conditions de travail. On parle ici d'emplois de qualité, comme le démontrent également les critères qui déterminent notre sélection de 150 formations gagnantes issues des trois ordres scolaires», a déclaré Patricia Richard, directrice générale de l'information chez Jobboom, lors du dévoilement de la 15e édition du Bilan des perspectives du marché du travail.
«À l'heure de l'économie du savoir, il ne faut surtout pas reculer quant au taux de diplomation des jeunes. Sans quoi, il sera de plus en plus difficile d'attirer de nouvelles entreprises au Québec ou de conserver des emplois de qualité, faute de main-d'œuvre suffisamment qualifiée», a poursuivi Patricia Richard. Un recul d'autant plus préoccupant qu'en 2010 plus de 20 % des jeunes de 25 à 34 ans n'avaient pas de diplôme qualifiant1.
Cet événement marquait également le lancement du guide Les carrières d'avenir 2012, qui s'est déroulé à l'École des métiers de l'informatique, du commerce et de l'administration de Montréal (EMICA) en présence de Josée Bouchard, présidente, Fédération des commissions scolaires du Québec; Jean Beauchesne, président-directeur général, Fédération des cégeps; Jocelyn Pauzé, commissaire scolaire Rosemont-Nord, Commission scolaire de Montréal; Pierre Rivet, directeur de l'enseignement coopératif, École de technologie supérieure (ÉTS); Claudya Daignault, conseillère principale en acquisition de talents, Vidéotron; Alain Guillemette, directeur, EMICA; et Patricia Richard, directrice générale de l'information, Jobboom.
Technologies de l'information : jusqu'à 16 offres d'emploi par diplômé
«Le fait d'obtenir un diplôme qualifiant pour l'emploi, peu importe le niveau de scolarité, est déjà essentiel pour se tailler une place de choix sur le marché du travail et pour pouvoir mieux s'adapter aux soubresauts inévitables de l'économie. Et la tendance ne risque pas de changer dans les années qui viennent», a ajouté Patricia Richard.
C'est le cas, notamment, des formations en lien avec les technologies de l'information et des communications, qui affichent un important déséquilibre de l'offre et de la demande. D'ici 2014, le Québec aura besoin de 2 200 analystes et consultants en informatique, 400 gestionnaires de systèmes informatiques, 400 ingénieurs électriciens et électroniciens, 250 ingénieurs informaticiens et 125 ingénieurs en logiciel.
Un manque à gagner qui se reflète sur le placement des diplômés. Par exemple, les 12 finissants de 2011 en techniques de l'informatique du Cégep de Chicoutimi ont pu consulter plus de 16 offres d'emploi chacun. Et ce, sans compter que six d'entre eux avaient choisi de poursuivre leurs études. Le scénario se répète pour les diplômés universitaires des programmes de sciences de l'informatique, de génie informatique, de génie logiciel et de génie des technologies de l'information. Pour chacun de ces programmes, les finissants ont reçu entre quatre et neuf offres d'emploi chacun. Ainsi, à l'École de technologie supérieure, 34 des 46 finissants du bac en génie des technologies de l'information avaient trouvé un poste à la fin de leurs études et les 12 autres ont pu consulter 457 offres d'emploi.
Santé : entre 15 557 et 21 570 travailleurs chaque année d'ici 2016
La demande est toujours aussi marquée en santé et en services sociaux. Ainsi, d'ici 2016, le ministère de la Santé et des Services sociaux estime que le réseau devra recruter entre 15 557 et 21 570 travailleurs chaque année.
Les employeurs accueillent donc à bras ouverts les diplômés. C'est le cas, notamment, pour les 30 diplômés du Cégep de Chicoutimi en technologie d'analyses biomédicales. L'établissement a reçu pour eux plus d'une centaine d'offres d'emploi. Le placement est également intéressant pour les diplômés en techniques d'inhalothérapie ou encore les titulaires du DEC en techniques de denturologie, pour ne nommer que ceux-là. «Cette situation n'est pas unique aux diplômés du collégial. La demande est tout aussi importante pour les titulaires d'un diplôme d'études professionnelles ou universitaires. D'ailleurs, pas moins d'une trentaine de formations en santé et services sociaux se trouvent dans le guide Les carrières d'avenir 2012 à cause de leur bon taux de placement. C'est depuis déjà quelques années le secteur de l'économie le plus représenté dans notre ouvrage», a précisé Patricia Richard.
Mines : emplois et salaires alléchants
Avec l'appétit des pays émergents pour les métaux, l'industrie minière fait le plein de main-d'œuvre. Entre 2010 et 2015, on prévoyait l'embauche de 5 589 personnes, et de 12 812 entre 2010 et 2020. Cette importante demande se reflète sur les conditions de travail des diplômés. «En effet, les diplômés en génie minier sont ceux qui gagnent le plus haut salaire parmi notre sélection 2012 des formations gagnantes», a précisé Patricia Richard. Ces ingénieurs touchent, en moyenne, 1 827 $ par semaine. Les titulaires du DEC en technologie minérale, spécialisation en exploitation empochent, quant à eux, un salaire hebdomadaire de 1 025 $. Ce qui en fait la formation collégiale la plus payante parmi la sélection 2012 de Jobboom.
Cette effervescence du secteur minier a des retombées importantes sur certaines régions éloignées. L'Abitibi-Témiscamingue fait figure de proue. Elle a présenté une des plus fortes croissances de son PIB par rapport à l'ensemble du Québec au cours des dernières années. Elle est également la seule région éloignée dont la population a augmenté en cinq ans. Malgré ce boum économique, les difficultés de recrutement de personnel persistent, au point où certains organismes et entreprises envisagent un déménagement ou une fermeture.
14 000 emplois en construction
Avec les grands projets qui prennent vie aux quatre coins du Québec, comme le chantier de la Romaine ou encore le Centre hospitalier universitaire de Montréal, le domaine de la construction et du bâtiment recrute en continu depuis déjà quelques années. D'ailleurs, en 2012-2013, on prévoit qu'il faudra embaucher 14 000 travailleurs. À titre d'exemple, les employeurs s'arrachent tout simplement les diplômés en technologie de la mécanique du bâtiment. Au Cégep de Saint-Hyacinthe, les 14 diplômés de 2011 se sont partagé quelque 80 offres d'emploi. Le seul bémol de l'industrie se trouve du côté des chantiers résidentiels, davantage au ralenti.
Assurances et services financiers : 10 000 emplois d'ici 2019
Entre 2012 et 2019, il y aura 10 000 postes à pourvoir dans le domaine des assurances et du service financier. Le vieillissement de la population stimule notamment le sous-secteur de la planification financière, où la demande de main-d'œuvre augmente de 10 à 15 % chaque année. L'intérêt à l'égard de ces professionnels devrait continuer de croître pendant plusieurs années, car les gens plus âgés ont également besoin d'être guidés pour décaisser leurs économies et pour prévoir leur succession. De plus, 300 planificateurs financiers prennent leur retraite chaque année, alors que seulement 120 nouvelles personnes entrent dans la profession.
D'autres secteurs à surveiller
Avec le mini baby-boum qu'a connu le Québec au cours des dernières années, en plus de la diminution du nombre d'élèves par classe, le secteur de l'éducation continue de faire le plein de main-d'œuvre. En 2012, le Québec aura besoin de 4 200 nouveaux enseignants au préscolaire, au primaire et au secondaire. La demande devrait aller en augmentant les années suivantes, pour atteindre 5 151 en 2014. Cette même année, le ministère devra pourvoir 3 336 postes au primaire, 1 432 au secondaire et quelque 383 au préscolaire.
En agriculture, le vieillissement des agriculteurs risque également d'accentuer la demande de main-d'œuvre. Outre les ouvriers, qui sont déjà de plus en plus recrutés à l'extérieur du pays, la relève est recherchée du côté de la gestion des entreprises agricoles. On estime d'ailleurs qu'il s'effectue de 600 à 700 transferts de ferme chaque année. Le secteur de la transformation alimentaire, lui aussi, tire très bien son épingle du jeu. Il y a davantage de postes à pourvoir que de diplômés disponibles. Certains sous-secteurs sont particulièrement dynamiques, comme la fabrication de boissons et de produits du tabac, la fabrication de produits de viande, de sucre et de confiseries.
Aérospatiale, foresterie : la reprise?
Après quelques années sous le signe du ralentissement de sa production, le secteur de l'aérospatiale prévoit une reprise à partir de 2013. Les carnets de commandes des compagnies commencent déjà à se garnir. Pour demeurer dans la course, les entreprises d'ici travaillent également à créer de nouveaux produits et à améliorer les produits existants. C'est surtout de techniciens, en avionique ou en génie mécanique par exemple, que l'on risque de manquer, en raison d'une baisse des inscriptions dans ces programmes de formation depuis quelques années.
Le secteur de la foresterie a été fortement ébranlé par les difficultés de l'industrie des pâtes et papiers. Une situation aggravée par la crise économique de 2008-2009. Toutefois, les travailleurs de ce domaine vieillissent, laissant place aux jeunes diplômés, trop peu nombreux pour satisfaire à ces besoins. Ainsi, l'industrie estime qu'il pourrait manquer 15 000 travailleurs d'ici 2020. Dans la fabrication de produits du bois, il manquerait déjà 2 000 travailleurs pour répondre à la demande des entreprises.
Pour en savoir plus
Le guide Les carrières d'avenir 2012 découle d'une importante enquête menée entre juin et décembre 2011 auprès de quelque 300 intervenants des milieux industriel, professionnel et scolaire. L'ouvrage de près de 300 pages regroupe les statistiques les plus récentes ainsi que les analyses et l'information essentielles à la compréhension du marché du travail québécois.
Cette 15e édition est notamment le fruit de la participation du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du gouvernement du Québec, du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, de la Fédération des commissions scolaires du Québec, de l'École de technologie supérieure, de HEC Montréal et de Vidéotron.
- Une sélection de plus de 150 formations gagnantes
- L'emploi dans les 17 régions du Québec
- Une tournée des secteurs de l'économie
Les carrières d'avenir 2012, Jobboom, 282 pages, 19,95 $
http://carriere.jobboom.com/carrieres-avenir/
Source : Jobboom
Jobboom est un média expert dans la connaissance du marché du travail. Numéro un du recrutement en ligne au Québec, le site Jobboom.com compte plus de 2 millions de membres à l'affût de milliers d'offres d'emploi affichées chaque année dans 16 secteurs d'activité. Sans cesse préoccupé de mieux répondre aux aspirations et aux besoins de ses membres, individus et entreprises, Jobboom est également actif sous les bannières Jobboom Mobile et Jobboom Formation. Chef de file dans le domaine de l'information sur la carrière et le marché de l'emploi, Jobboom publie aussi des guides d'aide à l'orientation professionnelle, dont le best-seller annuel Les carrières d'avenir, et le Magazine Jobboom, seule publication gratuite entièrement consacrée au monde du travail, imprimée six fois par année à 100 000 exemplaires. Jobboom inc. est une filiale de Vidéotron s.e.n.c.
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1 Statistique Canada. Enquête sur la population active; compilation spéciale d'Emploi-Québec.
Andrée Peltier Relations publiques Andrée Peltier inc. Téléphone : 514 846-0003 Cellulaire : 514 944-8689 [email protected] |
Caroline Lemieux Attachée de presse Fédération des commissions scolaires du Québec 418 651-3220 Cellulaire : 418 570-9716 [email protected] |
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