Nouvelle exposition
Du 11 octobre 2018 au 6 janvier 2019
QUÉBEC, le 10 oct. 2018 /CNW Telbec/ - Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) est fier de consacrer une rétrospective majeure à Marcel Barbeau (1925-2016), un artiste audacieux, engagé et sans compromis, une figure notoire de l'art contemporain du Québec. Du 11 octobre 2018 au 6 janvier 2019, Marcel Barbeau. En mouvement offrira un panorama exceptionnel de la production de l'artiste, à travers plus d'une centaine d'œuvres, reflet d'une carrière particulièrement foisonnante s'étalant sur sept décennies.
La plus importante exposition jamais réalisée sur l'artiste embrassera donc l'ensemble de sa carrière -- du milieu des années 1940 jusqu'à sa toute dernière production -- élucidant les périodes marquantes de sa trajectoire pour ainsi jeter un regard attentif et frais sur cette démarche essentielle, bien que méconnue.
Orchestrée autour de cinq thèmes phares, l'exposition mettra en lumière des œuvres exceptionnelles dont : Rosier-feuilles (1946), Natashkouan (1956), Tomac (1960), Rétine optimiste ou Salute (1964), Kitchenombi (1972), Fenêtre sur l'avenir (1991-1992) et Graviers dressés sur l'algue (1999). Parmi les œuvres rassemblées, une sculpture magistrale nouvellement restaurée, La Piémontaise (1988) saura réjouir les visiteurs.
« Mes peintures et mes sculptures sont en constante mutation comme notre monde, comme la vie. J'aime surprendre et me surprendre moi‑même, car chaque surprise révèle un peu plus la beauté du monde. »
-- Marcel Barbeau
Barbeau, l'éternel explorateur
Barbeau fut à l'amorce de nombreux courants d'avant-garde et de tendances artistiques au pays : il s'avère un contributeur essentiel aux premiers développements de l'abstraction picturale (années 1940 et 1950) et est internationalement reconnu pour sa contribution à l'art optique (années 1960).
Porté par une étonnante audace créative, investi d'une insatiable curiosité esthétique, Barbeau ne s'est jamais contraint à une seule orientation ou forme d'expression que ce soit. Au fil du temps, son attrait pluridisciplinaire s'est exprimé dans des disciplines artistiques aussi variées que le dessin, la peinture, le collage et la sculpture, ainsi qu'au sein de performances picturales réalisées avec des comédiens, des musiciens et des danseurs. Son rôle, dans le développement de la performance transdisciplinaire, a d'ailleurs été reconnu à l'été 2013, à Paris, avec sa participation à l'événement international Nouvelles vagues, organisé par le Palais de Tokyo.
En cela, l'artiste fait figure de précurseur quant au décloisonnement des frontières artistiques. Adoptant très tôt une posture de chercheur dans l'évolution de sa démarche, Barbeau s'est ainsi engagé dans une voie artistique singulière, exempte de tout compromis, renouvelant sans cesse sa production.
Parmi les incontournables
Parmi la centaine d'œuvres rassemblées pour l'exposition, les visiteurs pourront apprécier au fil de leur parcours, dans les salles du pavillon Pierre Lassonde, plusieurs chefs-d'œuvre de Marcel Barbeau. Rosier‑feuilles (1946) fait partie des incontournables des années 1940, puisqu'elle est caractérisée par une composition dans laquelle s'estompe peu à peu la hiérarchie entre les éléments, où le regard se trouve entraîné dans le mouvement des traits qui parcourent l'entièreté de la surface du tableau.
Il faut également souligner la force de l'œuvre Tomac (1960), l'un des tableaux les plus accomplis de cette période d'épuration formelle, explorant le concept de chute latente, force à la fois tranquille et tragique, où les formes semblent prêtes à lutter entre elles pour conserver leur positionnement dans l'espace.
Figure de proue de l'art optique, la toile Rétine optimiste ou Salute (1964) est une œuvre réalisée à New York, où Barbeau vit de 1964 à 1968, stimulé par le brouhaha, le rythme effréné et l'éblouissement des enseignes lumineuses de la ville.
Pour sa part, Kitchenombi (1972) est une toile issue de la première performance picturale réalisée par l'artiste, présentée au Théâtre de Caen, en France, en 1972, lors d'un récital de poésie organisé par le metteur en scène Gabriel Gascon, en association avec le percussionniste Vincent Dionne. Une suite de cinq tableaux monumentaux est alors exécutée devant public.
Enfin, la grande sculpture Fenêtre sur l'avenir (1991-1992) semble mettre en espace le récit des formes contenues dans les tableaux de l'artiste (Les Grappes lucides et Sentinelle des ondes), celles qui se déploient dans sa peinture, donnant à voir les multiples points de vue offerts par le volume sculptural. Le rapport de correspondance entre ses œuvres bidimensionnelles et tridimensionnelles atteint ici son paroxysme.
Marcel Barbeau, en bref
L'artiste est né à Montréal, le 18 février 1925. Entre 1942 et 1947, il étudie à l'École du meuble, fleuron de l'avant-garde artistique montréalaise de l'époque, où il sera formé en ébénisterie et en design. Paul-Émile Borduas, dont l'influence sera notoire sur le développement de sa pratique initiale, compte parmi ses professeurs. Jean-Paul Riopelle et Maurice Perron figurent parmi ses confrères de classe. Avec eux, il fréquente l'atelier de Borduas, qui reçoit de jeunes gens issus de divers horizons culturels, sensibles à l'avant-garde, souhaitant s'émanciper du conservatisme des institutions artistiques, un noyau qui formera bientôt le groupe des Automatistes.
Différentes périodes modulent sa production. La première, dite « automatiste », comprise entre 1946 et 1956, valorise l'expression libre de l'inconscient et la spontanéité dans le geste. Vers 1946, ses compositions de type all over, chargées de traits vigoureux, de giclées et de dégoulinements de peinture, sont inédites dans le paysage artistique du Québec. Les années 1959 et 1960 se caractérisent par de grands tableaux et des dessins en noir et blanc. La négation des limites du cadre fait alors place à la dualité entre le fond et la forme de ses compositions. Vers le milieu des années 1960, s'amorcent l'expérience optique et l'intérêt pour la peinture cinétique. Cette nouvelle recherche, en écho à la musique contemporaine, est axée sur l'illusion de mouvement. Ses œuvres s'insèrent dans le courant du Op art, ou l'art optique -- une tendance forte à New York comme en Europe -- dont le peintre est l'un des pionniers au Canada. Suivront, au cours des années 1970, ses performances picturales réalisées en collaboration avec des musiciens et des danseurs, son retour à la sculpture et l'adoption d'une esthétique tachiste, vaguement impressionniste au cours des années 1980 et, plus récemment, le recours à une abstraction géométrique, dynamique.
Les œuvres de Marcel Barbeau ont été maintes fois exposées et collectionnées au Canada, aux États-Unis et en Europe. L'excellence de sa carrière et sa contribution notoire aux arts visuels contemporains ont été soulignées par de prestigieux prix, dont celui du Gouverneur général du Canada et le prix Paul-Émile Borduas, doublé qu'il remporte en 2013. Marcel Barbeau menait, jusqu'à ses derniers instants, une pratique artistique soutenue. Il est décédé le 2 janvier 2016.
Un catalogue foisonnant et audacieux
Une publication accompagne cette rétrospective colossale. Le livre de 242 pages, richement illustré avec près de 250 photos, compte un essai d'Eve-Lyne Beaudry, conservatrice de l'art contemporain au MNBAQ et commissaire de l'exposition, un portfolio de toutes les œuvres exposées, un texte témoignage de Ninon Gauthier, PhD, historienne de l'art, sociologue et veuve de l'artiste : Souvenirs épars d'un poète visuel, ainsi qu'un essai de Rober Racine, artiste, écrivain, pianiste et compositeur : Danser la peinture. Une chronologie illustrée, élaborée avec le concours de Marc-Antoine K. Phaneuf et Denis Castonguay, complète l'ouvrage, dont le graphisme a été confié à Marc-André Roy.
Distribué par Dimedia, Marcel Barbeau : en mouvement est un ouvrage bilingue (français et anglais) en vente au Québec, à la Librairie-Boutique du MNBAQ, ainsi qu'en librairie, au prix de 49,95 $.
ISBN : 978-2-551-26325-7
Nous remercions le cabinet d'avocats Séguin Racine pour sa généreuse contribution à la réalisation de ce catalogue.
Formes instants, expérience musicale inédite
Le 11 décembre 1958, Marcel Barbeau assiste à un concert de musique nouvelle à l'Université de Montréal où il découvre la musique de Stockhausen. C'est le coup de foudre esthétique! Ces nouveaux sons vont transformer sa production et l'amener à s'engager dans de nouvelles explorations artistiques. En écho à cette passion qu'avait Barbeau pour la musique de création, le MNBAQ invite le visiteur à découvrir l'exposition à travers l'expérience musicale Formes instants. À travers une trentaine de gestes musicaux, très brefs tissés de silences colorés qui surgissent et créent des accords inattendus d'œuvres et de sons, le visiteur peut explorer l'univers de l'artiste avec une touche musicale vraiment étonnante. Les extraits musicaux composant ce parcours sonore ont été sélectionnés par le commissaire Yannick Plamondon grâce à un appel auprès de compositeurs contemporains du Québec.
Nous remercions le cabinet d'avocats Bellemare ainsi que l'agence immobilière Bender & Associés pour leur généreuse contribution à la réalisation de ce parcours musical unique.
Les crédits
Présentée du 11 octobre 2018 au 6 janvier 2019, l'exposition Marcel Barbeau. En mouvement est organisée par le Musée national des beaux-arts du Québec.
Direction du projet
Christine Conciatori
Directrice des expositions et de la médiation, MNBAQ
Commissariat
Eve-Lyne Beaudry,
Conservatrice de l'art contemporain (1950 à 2000), MNBAQ
Scénographie et graphisme
Marie-Renée Bourget-Harvey
Gestion des opérations
Yasmée Faucher, MNBAQ
Chargée de projet
Mylène Renaud
Coordination de la médiation
Marie-Hélène Audet, MNBAQ
Médiation numérique
Anne-Josée Lacombe, MNBAQ
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
Marcel Barbeau. En mouvement
Pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ
Du 11 octobre 2018 au 6 janvier 2019
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
418 643-2150 ou 1 866 220-2150, mnbaq.org
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