Méga-hôpital dans la région de Québec : La fusion des urgences de l'Hôtel-Dieu de Québec et de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus serait un fiasco
La fusion des urgences des deux hôpitaux fait craindre une détérioration et une baisse d'efficacité des services car leurs missions respectives et leurs champs de compétences sont très différents.
QUÉBEC, le 4 juin 2013 /CNW Telbec/ - L'Hôtel-Dieu de Québec et l'Hôpital de l'Enfant-Jésus ont des missions très différentes et leurs services s'y sont adaptés au fil des années afin de répondre adéquatement aux besoins de leurs patients. Comme le soulignent les équipes des deux urgences actuelles : « Une fusion amènerait une dilution des expertises et la diminution de l'efficience d'équipes spécialisées qui existent actuellement sur chacun des sites. »
L'urgence de L'Hôtel-Dieu de Québec est performante sur le plan de la gestion des civières. L'hôpital a été le premier des cinq établissements du CHU à se doter d'un plan de débordement hospitalier fonctionnel grâce à la collaboration entre les médecins des différents services et les gestionnaires.
L'Hôpital de l'Enfant-Jésus a une gestion hospitalière différente à cause de sa mission en traumatologie. Il est confronté à un achalandage très important de son urgence malgré ses plans de gestion rigoureux. Le scénario de la fusion des deux urgences (méga-hôpital) fait craindre la détérioration des durées de séjour des patients sur civière et un risque de perte de contrôle par une urgence devenue ingérable.
De plus, la distance physique entre les nouveaux pavillons prévus pour L'Hôtel-Dieu sur le site de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus et le plateau technique centralisé (urgence, soins intensifs, imagerie, bloc opératoire) pourrait excéder 250 mètres (un demi-kilomètre aller-retour) et porter préjudice à la sécurité des patients. Dédoubler le plateau technique ou même les urgences sur un même site serait une option beaucoup trop coûteuse qui n'est certainement pas prévue dans le plan de déménagement actuel.
Enfin, les services préhospitaliers actuels dirigent déjà efficacement les patients nécessitant des soins spécifiques : ceux atteints de polytraumatismes et d'AVC vers l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, ceux atteints de maladies rénales ou de cancer, vers L'Hôtel-Dieu de Québec. Les deux services peuvent fonctionner indépendamment. Un achalandage accru d'une méga-urgence risquerait d'empêcher les patients connus d'y être dirigés et ainsi amplifier la problématique actuelle de détournement des patients connus vers les hôpitaux St-François d'Assise et St-Sacrement.
Donc, un déménagement de L'Hôtel-Dieu de Québec vers l'Hôpital de l'Enfant-Jésus n'améliore en rien la condition et le traitement des malades et va amplifier le problème d'engorgement de l'urgence d'un méga-hôpital rêvé par les administrateurs. Comme le scénario du déménagement devra englober tous les services et installations actuels de L'Hôtel-Dieu et obliger un large arrimage des activités cliniques avec l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, il s'agit ici d'une utopie dont les coûts vont littéralement exploser et dont les échéanciers seront largement dépassés.
Les urgentistes des deux centres hospitaliers s'entendent donc pour dire que le projet actuel d'agrandissement-rénovation de L'Hôtel-Dieu de Québec sur le site actuel du Vieux-Québec est un le meilleur projet pour tout le monde : malades, professionnels de la santé et contribuables payeurs de taxes et d'impôts.
Le FMDP-HDQ regroupe près de 200 médecins spécialistes, dentistes, pharmaciens et chercheurs œuvrant à L'Hôtel-Dieu de Québec. Ces équipes médicales sont dédiées à 6 missions tertiaires : oncologie, néphrologie, radio-oncologie, implant cochléaire, hémodynamie diagnostique et thérapeutique, nutrition parentérale tertiaire. |
SOURCE : FMDP - L'Hôtel-Dieu de Québec
Source : Le Forum des médecins, dentistes et pharmaciens (FMDP) et les chercheurs de L'Hôtel-Dieu de Québec
Marie Laroche (RTCOMM)
Tél. : (418) 840-4040
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