Même si les économies prennent du mieux, cela n'atténue pas pour autant les
inquiétudes, selon les économistes de Desjardins
Les marchés financiers se positionnent pour les prochaines hausses de taux
LÉVIS, QC, le 22 mars /CNW Telbec/ - Selon les Études économiques du Mouvement Desjardins, les performances économiques récentes de plusieurs pays, surtout du Canada et des États-Unis, sont assez réjouissantes. Même si la tendance demeure toujours celle d'une reprise timide, les scénarios économiques et financiers sont empreints d'un peu plus d'optimisme. "Les marchés financiers ont bien absorbé la récente crise de l'endettement de certains pays et ils concentrent maintenant leur attention sur les hausses des taux d'intérêt à venir", a déclaré le vice-président et économiste en chef de Desjardins, M. François Dupuis.
L'Amérique du Nord surprend par sa croissance
"Contrairement aux États-Unis où l'ajustement des stocks a joué un rôle important dans la croissance économique à la fin de 2009, le Canada profite d'une demande intérieure assez robuste", souligne pour sa part le directeur et économiste en chef adjoint de Desjardins, M. Yves St-Maurice. Ce dernier rappelle que l'emploi est de retour, favorisant la consommation, et que les investissements publics profitent de la poursuite des plans de relance encore en vigueur. Seul le commerce extérieur ralentira la cadence, frappé par des importations qui augmenteront plus rapidement que les exportations, estime-t-il. Selon lui, le Canada a souffert de la dernière récession, mais, contrairement à plusieurs pays, ses assises n'ont pas été trop ébranlées, ce qui lui permet de se relever rapidement. "La solidité des institutions financières canadiennes, un marché immobilier pas trop déséquilibré et des gouvernements qui ont pris de bonnes décisions au bon moment favorisent maintenant le retour de l'économie canadienne à une situation plus normale", croit M. St-Maurice. Dans ce contexte, les économistes de Desjardins prévoient que la croissance du PIB réel du Canada devrait s'établir à 3,0 % en 2010 et à 2,9 % en 2011.
En ce qui a trait au Québec, ils estiment qu'une politique fiscale et budgétaire restrictive de la part du gouvernement est anticipée et elle tempérera l'amélioration de la consommation ainsi que celle du marché immobilier. Dans ce contexte, le PIB réel du Québec devrait s'accroître de 2,4 % en 2010 et de 2,6 % en 2011. Par contre, l'Ontario et la Colombie-Britannique seront les championnes canadiennes de la croissance en 2010, avec des hausses de 3,3 % de leur PIB réel. La reprise en force du marché immobilier stimulera la construction résidentielle en Ontario, et le secteur automobile reprendra des forces. Favorisée par la tenue des Jeux olympiques, la Colombie-Britannique bénéficiera aussi d'un retour en force du marché immobilier. L'Alberta et Terre-Neuve-et-Labrador profiteront de la remontée des prix du pétrole et du retour des investissements dans ce secteur, affichant des augmentations respectives de 2,8 % et de 3,0 % en 2010. Cependant, prises ensemble, les provinces de l'Atlantique connaîtront la moins bonne performance au Canada avec une croissance de 2,2 % en 2010. La situation sera tout autre en 2011 alors que l'ensemble des provinces canadiennes, à l'exception de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, enregistrera une meilleure croissance.
Même si la performance économique mondiale sera inégale selon les régions, le PIB réel de la planète passera d'une contraction de 1,4 % en 2009 à des augmentations de 3,7 % en 2010 et de 3,8 % en 2011. Dans ce contexte, les économistes de Desjardins croient que les prix des matières premières resteront fermes, même si l'offre sera suffisante pour répondre à la demande accrue. Selon eux, les prix du pétrole devraient terminer l'année 2010 aux environs de 90 $ US, puis franchir la barre des 100 $ US au cours de l'an prochain.
La reprise se poursuit aux États-Unis, mais elle ne crée toujours pas d'emplois. Le marché immobilier devrait montrer une timide amélioration au cours des prochains mois, et le consommateur, dont l'humeur le porte davantage vers l'épargne et le désendettement, se montrera quand même un peu plus enclin à délier les cordons de sa bourse. "Dans l'ensemble, la reprise sera tempérée par les ajustements structurels en cours, et la hausse du PIB réel devrait atteindre 2,7 % en 2010. Le retrait graduel des mesures de relance gouvernementales devrait ramener la croissance à 2,4 % en 2011", a renchéri M. St-Maurice.
Des hausses de taux dès l'été au Canada
La Banque du Canada a réitéré son engagement à maintenir son taux directeur au niveau actuel jusqu'en juin. Il en va de la crédibilité de la Banque du Canada de respecter cet engagement. Celle-ci devrait toutefois passer à l'action dès la réunion de juillet avec une hausse probable de 25 points de base qui se répétera pour plusieurs réunions subséquentes. C'est pourquoi les économistes de Desjardins croient que le taux directeur devrait atteindre un plateau à 2,50 % durant la deuxième moitié de 2011. Selon eux, la bonne tenue de la demande intérieure canadienne rendra nécessaires ces actions pour assurer que les cibles d'inflation seront respectées au cours des prochaines années.
Tout comme l'Europe et le Royaume-Uni, les États-Unis n'auront pas la force d'absorber des hausses de taux en 2010. Cela signifie aussi que, pendant un certain temps, les écarts de taux à court terme entre le Canada et les États-Unis augmenteront et exerceront des pressions sur le taux de change. Le huard devrait d'ailleurs atteindre la parité très prochainement et graduellement s'accroître jusqu'à 1,04 $ US à l'automne 2011. "La volatilité du taux de change et son impact possible sur le commerce extérieur pourraient toutefois devenir des éléments de préoccupation pour la Banque du Canada et l'inciter à reconsidérer la séquence des hausses prévues de son taux directeur", estime M. St-Maurice, qui souligne que l'expression "mal hollandais", décrivant les effets négatifs de l'appréciation rapide d'une devise sur le secteur manufacturier d'un pays, risque aussi de regagner en popularité.
Quant aux marchés boursiers, les économistes de Desjardins prévoient qu'ils poursuivront leur lancée en 2011, encouragés par l'amélioration des conditions économiques et des profits des entreprises. Ils ne pourront toutefois pas renouveler leur performance exceptionnelle de 2009. Le S&P 500 devrait afficher une progression de 13,4 % en 2010 et de 7,9 % en 2011. Celle du S&P/TSX sera légèrement plus lente à 11,5 % et à 9,4 % respectivement. "Somme toute, la planète traversera au cours des 24 prochains mois une période intense de rééquilibrage pour se rapprocher davantage des principes fondamentaux régissant une économie saine. Ce sera la meilleure assurance pour atteindre une prospérité durable", ont-ils conclu.
Pour plus de renseignements, consultez la plus récente étude à l'adresse suivante : http://www.desjardins.com/fr/a_propos/etudes_economiques/previsions/financieres_trimestrielles/.
À propos du Mouvement Desjardins
Avec un actif de 157 milliards de dollars, le Mouvement Desjardins est le premier groupe financier coopératif du Canada et le sixième dans le monde. S'appuyant sur la force de son réseau de caisses au Québec et en Ontario, ainsi que sur l'apport de ses filiales dont plusieurs sont actives à l'échelle canadienne, il offre toute la gamme des produits et services financiers à ses 5,8 millions de membres et clients. Le Mouvement Desjardins, c'est aussi le regroupement d'expertises en Gestion du patrimoine et Assurance de personnes, en Assurance de dommages, en Services aux particuliers ainsi qu'en Services aux entreprises. L'un des plus importants employeurs au pays, il mise sur la compétence de ses 42 200 employés et l'engagement de plus de 6 200 dirigeants élus. Pour en savoir plus, consultez le site www.desjardins.com.
Renseignements: (à l'intention des journalistes uniquement): Francine BlackBurn, Conseillère Relations de presse, (514) 281-7275, 1-866-866-7000, poste 7275; François Dupuis, Vice-président et économiste en chef, (514) 281-7000, 1-866-866-7000, poste 7322; Yves St-Maurice, Directeur et économiste en chef adjoint, (514) 281-7000, 1-866-866-7000, poste 7009
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