Mémoire de la FCSQ concernant le projet de loi sur la Charte des valeurs
Nouvelles fournies par
Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)15 janv, 2014, 15:05 ET
Mise au point à la suite d'un article paru dans La Presse
QUÉBEC, le 15 janv. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) tient à faire une mise au point importante à la suite d'un article de La Presse publié ce matin, intitulé « La Charte inapplicable dans le réseau scolaire » et portant sur le mémoire de la FCSQ sur le projet de loi no 60 - Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'État ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d'accommodement.
Contrairement à ce qui est affirmé en sous-titre de l'article, la Fédération ne demande aucunement le retrait du projet de loi no 60. Comme le texte de la journaliste le précise par la suite, c'est de l'article 5 portant sur l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires dont il est question.
Bien que la FCSQ soit d'accord avec le devoir de neutralité imposé au personnel du secteur public, elle juge inapplicable l'article 5 du projet de loi portant sur le port de signes religieux ostentatoires, dans le contexte scolaire. En effet, l'ampleur des débats suscités par cette disposition du projet de loi ne laisse aucun doute, elle ouvre la voie à de nombreux conflits de relations du travail qui se transformeront inévitablement en griefs. Les frais juridiques qui en découleraient seraient donc entièrement assumés par les commissions scolaires, comme ce fut le cas dans le dossier du Kirpan, dont les frais ont entièrement été assumés par la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, et dans celui du programme d'éthique et de culture religieuse, entièrement piloté par la Commission scolaire des Chênes, et réduiraient d'autant les services rendus aux élèves.
Compte tenu de la mission des commissions scolaires qui est d'assurer des services éducatifs de qualité à tous les élèves sur leur territoire et des importantes compressions budgétaires imposées par le gouvernement depuis quatre ans, les commissions scolaires ne peuvent envisager d'assumer un tel fardeau et demanderont donc au gouvernement de retirer l'article 5 du projet de loi.
Le mémoire de la FCSQ s'inscrit dans la lignée des prises de position de la Fédération depuis que le gouvernement a commencé à s'intéresser à la question des accommodements raisonnables en 2006. La Fédération y réitère donc qu'elle est en accord avec l'importance de prévoir une définition de la notion d'accommodement raisonnable applicable aux élèves et aux membres de son personnel. Elle affirme également son appui au principe de la neutralité religieuse de l'État et de l'égalité entre les femmes et les hommes, de même que la règle générale voulant qu'un membre du personnel dans le secteur public ait le visage découvert lors de la prestation des services.
De plus, la FCSQ est particulièrement satisfaite que ce projet de loi aborde la question des demandes de congé pour motifs religieux, répondant ainsi à une demande des commissions scolaires.
Toutefois, la FCSQ trouve inacceptable que les établissements d'enseignement privé soient totalement exclus de l'application du projet de loi. Comment le gouvernement peut-il justifier d'exclure un réseau qu'il finance à hauteur de 60 % de l'application de cette loi qu'il juge lui-même charnière?
Le mémoire et les recommandations de la FCSQ seront rendus publics au moment de sa participation à la commission parlementaire.
La Fédération des commissions scolaires du Québec regroupe les 60 commissions scolaires francophones du Québec ainsi que la Commission scolaire du Littoral. Les commissions scolaires sont des gouvernements locaux qui veillent à la réussite scolaire de plus d'un million d'élèves en assurant des services éducatifs au primaire, au secondaire, en formation professionnelle et à l'éducation des adultes. Elles offrent aussi des services efficaces et essentiels, notamment en matière de ressources humaines et de ressources matérielles et financières. De plus, les commissions scolaires ont la responsabilité de répartir équitablement les ressources entre leurs établissements et de rendre accessible, en tout temps, un transport scolaire sécuritaire.
SOURCE : Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
Caroline Lemieux
Attachée de presse
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